Encore chaud
1997 - Réalisateur-rice : Michard, Alain
Chorégraphe(s) : Bagouet, Dominique (France)
Présentée dans la/les collection(s) : Montpellier Danse
- Oeuvre
- Oeuvre chorégraphique
- Chorégraphe
- Collaborateur artistique
- Réalisateur-rice
- Structure
- Générique
Encore chaud
1997 - Réalisateur-rice : Michard, Alain
Chorégraphe(s) : Bagouet, Dominique (France)
Présentée dans la/les collection(s) : Montpellier Danse
Encore chaud
Jours étranges
Dans sa stridence et son énergie brute, « Jours étranges » se rapproche de « F. et Stein », créé sept ans plus tôt. Lors de sa création au Festival de Montpellier, certains professionnels ont pu dire qu'elle n'était pas « digne » d'un directeur de centre chorégraphique national. Sur la musique des Doors, la pièce évoque les approches – premiers émois, jeux, désespoirs passagers, passages à vide – des états adolescents. Composée à partir d'improvisations des danseurs, sur des textes littéraires aussi bien que sur des bandes dessinées, « Jours étranges » n'est informe qu'en apparence. Dominique Bagouet y renonce aux effets brillants des compositions savantes qui le caractérisent, brisant ainsi sa propre image médiatique. Il fait reposer la pièce sur la seule force d'interprétation de ses danseurs aux formidables personnalités. On se souvient souvent de « Jours étranges » comme d'une pièce rock, explosive et déjantée ; pourtant, la pièce est aussi pleine de vides, de flottements, ce que le temps du spectacle autorise rarement.
A l'été 1993, lors des représentations dont le film rend compte, le chorégraphe est mort depuis six mois et nombre de danseurs sont revenus dans la compagnie pour ces ultimes reprises. La puissance de leur jeu, le débridement du rire comme de la rage, de l'errance comme de l'ivresse, donnent à cette pièce parfois regardée comme mineure, la force d'un chef-d'œuvre arraché, plutôt que sculpté, à l'énergie et au mouvement.
Source : Isabelle Ginot in « Images de la culture n° 19 » – janvier 2005
Création le 4 juillet 1990 au Festival Montpellier Danse 1990 dans la Cour des Ursulines de Montpellier
Bagouet, Dominique
Angoulême, 9 juillet 1951 - Montpellier, 9 décembre 1992
Elève de Rosella Hightower à Cannes dès 1965, il reçoit un enseignement classique et trouve son premier engagement chez Alfonso Cata au Ballet du Grand Théâtre de Genève en 1969. L'année suivante, il danse dans la compagnie de Félix Blaska puis entre aux Ballets du XXème siècle de Béjart à Bruxelles. L'expérience dure deux ans et se prolonge dans le groupe Chandra (où travaillait aussi Maguy Marin).
De retour à Paris en 1974, Dominique Bagouet prend des cours avec Carolyn Carlson et Peter Goss. Il danse aussi dans les compagnies de Joseph Russillo, Anne Béranger et Peter Goss. Il part quelques mois aux Etats-Unis où il découvre les techniques issues des écoles américaines, entre autres avec Jennifer Muller et Lar Lubovitch.
En 1976, à son retour en France, il présente sa première chorégraphie : « Chansons de nuit » au Concours de Bagnolet et remporte le premier prix avec mention « recherche ». Il fonde alors sa propre compagnie. Pour la faire vivre, il va enchaîner les créations à un rythme très soutenu qu'il déplore. Jusqu'en 1979, il crée quatorze pièces, parfois dans l'urgence et pas toujours de façon satisfaisante.
Avec « Sous la blafarde », le jeune chorégraphe commence à s'imposer et trouve un havre : la ville de Montpellier qui accueille la compagnie et lui donne les moyens d'exister puisqu'il est invité à mettre sur pied et à diriger le Centre chorégraphique régional de Montpellier. Il créera d'ailleurs dans cette ville le Festival International Montpellier Danse qu'il dirigera jusqu'en 1982.
Dominique Bagouet va alors créer certaines des pièces les plus marquantes de la chorégraphie contemporaine française, d' « Insaisies »(1982) jusqu'à « Necesito, pièce pour Grenade » (1991), ultime commande réalisée pour célébrer le 500ème anniversaire de la ville espagnole.
Avec des pièces comme « Déserts d'amour » (1984), « Le Crawl de Lucien » (1985) ou « Assaï » (1986), Dominique Bagouet impose clairement sa personnalité et son style. Il compose le mouvement de très nombreux petits gestes (jeux des pieds et des mains, inclinaison particulière du torse...) sans aucun maniérisme et d'une redoutable précision.
Autre constante, le chorégraphe a toujours su s'entourer d'artistes au talent reconnu. Il y eut Tristan Murail pour«Déserts d'amour », Pascal Dusapin pour « Assaï », Christian Boltanski pour « Le Saut de l'ange » (1987), ou l'actrice Nelly Borgeaud pour le superbe « Meublé sommairement » (1989), adaptation chorégraphique d'un roman d'Emmanuel Bove.
Avec Charles Picq, il a réalisé deux films : « Tant mieux, tant mieux ! » (1983) et « Dix anges, portraits » (1988) d'après « Le Saut de l'ange ».
S'il y avait un style Bagouet, il résiderait également dans cette curiosité qui a marqué toute une génération.
En 1993, les danseurs de sa compagnie fondent Les Carnets Bagouet afin de préserver et transmettre le patrimoine artistique du chorégraphe. Ils proposent le répertoire à d'autres compagnies et de nombreuses écoles.
Source : Philippe Verrièle - Extrait de « 99 biographies pour comprendre la jeune danse française », Les Saisons de la danse-hors série été 97.
En savoir plus : www.lescarnetsbagouet.org
Legrand, Catherine
Danseuse, interprète, enseignante.
En février 1982, lors d'une audition, elle rencontre Dominique Bagouet, rejoint sa compagnie et y danse jusqu'en 1993.
Depuis lors, elle transmet régulièrement le répertoire de Dominique Bagouet dans le mouvement de l'association les Carnets Bagouet à différentes compagnies : Ballet Atlantique Régine Chopinot, Dance Theatre of Ireland, Ballet de Lyon, Ballet du Rhin, CCN-Ballet de Lorraine, Compagnie de Paracuru au Brésil.
Et aux écoles de danse : Ecole du Ballet national de Marseille, CNDC d'Angers, Conservatoire de la Rochelle, Conservatoire de Rennes.
En 2012 en collaboration avec Anne-Karine Lescop et le Triangle de Rennes elle recrée Jours étranges pour un groupe de danseurs adolescents.
Entre 1990 et 2010, elle est interprète pour Michel Kelemenis, Olivia Grandville et Xavier Marchand, Hervé Robbe, Alain Michard, Boris Charmatz, Sylvie Giron, Dominique Jégou, Laurent Pichaud, Deborah Hay, Loic Touzé.
En 1997 et 2000 elle donne naissance à ses deux enfants.
Depuis 2010 et actuellement elle est interprète pour : Boris Charmatz (Levée des conflits), Olivia Grandville (Une semaine d'art en Avignon, Le Cabaret discrépant), Dominique Jégou (Accumulation #2 et #3 et La grande forme), Emmanuelle Huynh (A Vida enorme)
Elle assiste Olivia Grandville sur le projet Le grand jeu.
Elle continue à mener des ateliers de pratique artistique dans des lycées, collèges, écoles primaires, intervient ponctuellement pour des projets de création ou transmission auprès des élèves de conservatoires.
En partenariat avec le TNB, Rennes, ou l'association Danse à tous les étages, Rennes/ Brest, elle propose des sessions d'ateliers de création pour des groupes de personnes en difficultés sociales ou des personnes en hôpital de jour, ou encore des personnes âgées. Ces projets donnent parfois lieu à un travail en collaboration comme avec le metteur en scène Pierre Lamandé ou l'écrivaine Nathalie Burrel.
Michard, Alain
Alain Michard est chorégraphe et artiste visuel. Les projets qu'il développe peuvent prendre la forme de pièces, d'expositions, de films, de projets hybrides (de la performance-conférence à l'installation) pour la scène, l'espace d'exposition ou l'espace public. S'il crée des pièces chorégraphiques, des pièces sonores et des promenades "sensorielles", il réalise également des films, à la frontière entre le documentaire et la fiction.
Produisant des événements artistiques, Alain Michard réunit des artistes de divers champs artistiques auprès desquels il passe commande d'œuvres. Il mêle ainsi à son travail chorégraphique la réalisation d'expositions et l'écriture de textes, pour des performances sonores ou projets éditoriaux. La collaboration artistique, le dialogue avec d'autres artistes sous la forme de laboratoires, d'interview ou de rétrospective, est une des bases de sa pratique artistique.
Travaillant fondamentalement à une ouverture des pratiques artistiques sur la société, il traverse les frontières se basant sur une idée de l'art comme bien commun. Ses travaux portent sur les questions d'in-situ, de théâtralité (le récit, le personnage, la voix), de sculpture de la représentation, et de dramaturgie sonore. Et c'est à l'intérieur de ces thèmes qu'il développe les notions d'environnement, d'accident, de collecte, d'accumulation, de transmission et d'art de l'anti-expertise.
Sous les titres « J'ai tout donné » et « En danseuse », il produit actuellement une série de projets sur les histoires personnelles et collectives de l'art. Ces projets engagent des collaborations artistiques et des ateliers ouverts, qui aboutissent à des pièces chorégraphiques, des performances/conférences et des expositions.
Lauréat de la Villa Kujoyama 2001 (Japon) et de la Villa Medicis Hors les murs 2010 (Istanbul), les partenariats qu'il développe avec les lieux qui accueillent ses projets s'inscrivent souvent dans la longue durée, sous la forme de résidences : Les laboratoires d'Aubervilliers, CNDC-Angers, TNT-Bordeaux, C.C.N.R.B. / Musée de la danse, Grande Halle de La Villette, Centre culturel Colombier-Rennes (2009-2010).
Parallèlement, Alain Michard a été interprète pour Odile Duboc, Marco Berrettini et Boris Charmatz.
Source : Boris Charmatz
Les Carnets Bagouet
Les Carnets Bagouet sont nés du désir de donner la danse de Dominique Bagouet à d'autres danseurs et ont ainsi ouvert le champ du répertoire contemporain, notion devenue évidente aujourd'hui. Ce désir est toujours présent, différemment sans aucun doute, puisque les chemins parcourus depuis sont si variés. Mais l'expérience de ces artistes interprètes se place à d'autres endroits, sur d'autres territoires, sous d'autres formes, et le travail de transmission continue de s'accomplir.
« La disparition de Dominique Bagouet a posé avec brutalité le problème de la préservation et de la transmission d'un patrimoine chorégraphique marquant dans le domaine de la danse contemporaine. Des interprètes de Dominique appartenant à ce qui est sa dernière équipe mais d'autres aussi ayant quitté la Compagnie pour mener de nouvelles aventures se sont mis au travail. Ils veulent faire en sorte que soient conservées et transmises une œuvre et une pédagogie qui aujourd'hui vivent à travers eux. A cet effet ils ont créé une structure, Les Carnets Bagouet, qui fonctionnera sous forme d'association Loi 1901 et aura pour vocation de coordonner et de réaliser toutes les initiatives à prendre dans ce domaine. » dit le texte d'intention écrit en 1993.
Dans la confrontation à d'autres danseurs, commanditaires, structures, les choix de l'action ont imposé une discussion permanente des moyens, des méthodes, des objectifs. Les réponses se sont chaque fois situées dans le collectif, dans le partage et le débat, au sein de la cellule de réflexion bientôt nommée "conseil artistique". Accepter la diversité des avis, laisser s'exprimer la parole contradictoire, les remises en cause. Plus que cela, accepter que la contradiction ne soit pas résolue dans la parole. Faire l'expérience du temps, de la durée, reconnaître ce qui relève du deuil, pour trouver chacun sa distance propre.
Aujourd'hui, un regard sur ces vingt années révèle une réalité bien différente de celle qui était posée à l'origine. La multiplicité des réponses, des manières de faire, des supports, des formulations, fait qu'au lieu d'apparaître limité, le travail de mémoire s'ouvre. Au nombre prévisible et relativement clos de tâches se substitue le travail d'une ouverture vers de nouveaux projets.
L'objectif de conserver vivante la danse de Dominique Bagouet s'est dissout. La trace est vivante dans les danseurs, pour un temps. Nous savons que la danse de Dominique n'est plus. Le travail du sensible maintenu en éveil par la force de ce collectif découvre une nouvelle nécessité, à côté du travail sur le répertorie, celle de l'ouverture à d'autres regards, à d'autres pensées, celle de la confrontation, dans le travail de mémoire, à d'autres disciplines, à d'autres modes de réflexion, à d'autres modes d'action, à des personnes qui n'ont pas rencontré, elles-mêmes, Dominique Bagouet.
Sources : www.lescarnetsbagouet.org
En savoir plus : www.lescarnetsbagouet.org
Dernière mise à jour : octobre 2014
Encore chaud
Chorégraphie : Dominique Bagouet, Catherine Legrand, Fabrice Ramalingom, Hélène Cathala, Olivia Grandville
Interprétation : Muirne Bloomer, Robert Connor, James Hosty, Samuel Letellier, Liz Roche, Loretta Yurick
Musique additionnelle : The Doors
Production / Coproduction de l'œuvre vidéo : Les Carnets Bagouet
ANIMAL KINGODM, Parole des participants
Noé Soulier : Repenser le mouvement
CHRISTIAN & FRANÇOIS BEN AÏM ET L'ÉLAN VITAL - échappées chorégraphiques salvatrices
La compagnie Vlovajobpru
Latitudes contemporaines
40 ans de rock et danse
Danses indiennes
Une découverte de la danse indienne au travers de créations chorégraphiques qui la dévoilent, la suggèrent, la revisitent ou la transforment !
La Nouvelle Danse Française des années 80
En France, à l’aube des années 80, une génération de jeunes s’empare du corps dansant pour esquisser leur vision singulière du monde.
Le corps et les conflits
Regard sur les liens qui semblent émerger entre le corps dansant et le monde envisagé comme un organisme vivant.
James Carlès
les ballets C de la B et l'esthétique du réel
Rencontres avec la littérature
La collaboration entre chorégraphe et écrivain fait apparaître de multiples combinaisons. Parfois, ce n’est plus le chorégraphe qui « met en danse » le texte d’un auteur, c’est l’écrivain qui prend la danse pour sujet ou matière de son texte.
Quand le réel s'invite
Comment les œuvres témoignent-elles du monde ? L’artiste contemporain est-il lui-même le produit d’une époque, d’un milieu, d’une culture ?
Les états de corps
Explication du terme « état de corps » pour la danse.
La danse au Québec : Les corps déraisonnables
Première partie du Parcours consacré à la danse au Québec, voici un ensemble d’extraits présentant l’utilisation très physique du corps.
Le défilé de la Biennale de la danse
L'improvisation
Découverte des spécificités de l’improvisation en danse.
Pantomimes
Présentation de la pantomime dans les différents courants de la danse.