Asobi
2014
Chorégraphe(s) : Ito, Kaori (Japan)
Présentée dans la/les collection(s) : Maison de la danse , 24images - Scènes d'écran , Saisons 2010 > 2019
Producteur vidéo : 24 images
Vidéo intégrale disponible à la Maison de la danse de Lyon
Asobi
2014
Chorégraphe(s) : Ito, Kaori (Japan)
Présentée dans la/les collection(s) : Maison de la danse , 24images - Scènes d'écran , Saisons 2010 > 2019
Producteur vidéo : 24 images
Vidéo intégrale disponible à la Maison de la danse de Lyon
Asobi
ASOBI est un terme japonais évoquant ce que nous faisons en marge des obligations de notre vie. Les choses légères, les activités passagères, les obsessions mineures.
ASOBI signifie également « jeu », dans un contexte adulte, sensuel. Les humains et certains animaux au cerveau complexe connaissent cet aspect de la vie, cet amusement à créer des actions différentes de celles que nous devons accomplir pour survivre.
Le mot évoque également la fuite, la déconcentration, le lâcher prise, l’ivresse que procure sa pratique. Par extension, il invoque aussi les jeux de hasard, la concurrence, le combat, et le vertige provoqués par les manèges, les jeux d’enfants. Dans la société japonaise contemporaine, sa connotation est aussi érotique, évoquant fortement les jeux d’adultes se mettant en scène tels des enfants. Il est surtout véhiculé par les hommes, car les femmes Japonaises ne sont pas tenues, encore à l’heure actuelle, d’avoir de telles pratiques.
Que se passerait-il si c’était le cas? Explorant l’idée du fétichisme, et des pratiques dites ASOBI dont certains aspects magnifient telle ou telle partie du corps, le spectacle abordera cette question, à travers des jeux entre femmes. L’obsession du corps et de son reflet, le voyeurisme dans un décor évoquant les « Magic Mirrors » - avec un grand miroir transparent au plafond. L’idée est inspirée des « hôtels d’amour » au Japon où, faisant l’amour, on peut se regarder dans le miroir au plafond. Ce jeu de voyeurisme incite à être observé, à ne pas être observé, à se rendre compte qu’on nous observe, à ne pas se rendre compte qu’on nous observe, etc…
Il s’agit également de faire le portrait de trois femmes et deux hommes, cinq façons différentes de posséder une partie de leur corps, cinq personnalités, deux sensualités. Les matériaux comme le cuir, les corsets, les talons hauts contribuent à cette recherche dans l’animalité féminine, la déformation du mouvement, du corps et de son reflet. Les hommes observent la partie animale et sensuelle des femmes. Les deux danseurs représentent le regard du public.
Kaori Ito, septembre 2012 - Dossier de presse
Ito, Kaori
Imprégnée de culture japonaise et formée à la danse occidentale, Kaori Ito a développé un vocabulaire hybride et singulier qui lui ressemble. A la croisée des cultures et des langues, elle s’intéresse aux non-dits et à l’invisible. Proche de la danse théâtre, elle part de son vécu et de celui des interprètes pour faire surgir une nécessité intime d’être sur scène. Se fiant à l’intelligence corporelle, elle recherche l’immédiateté et l’instinct comme moteur du passage à l’acte. A partir de thématiques essentielles comme les tabous, la fin du monde, la mort, l’amour, la solitude, elle fait émerger des textes bruts et spontanés. De ces mots crus et vifs jaillit le mouvement nécessaire, fulgurant et sauvage qu’elle recherche. Elle travaille un corps qui fait le vide pour accueillir l’émotion du spectateur. Elle accède ainsi à un vocabulaire textuel et chorégraphique qui part de l’intérieur et qui nous interroge sur notre animalité et notre humanité.
« Ce que je recherche avant tout dans mon travail, c’est à faire bouger l’espace. J’essaye de faire exister l’espace vide autour de moi. C’est un peu une démarche de marionnettiste. Il y a quelque chose d’intéressant dans cette idée de la manipulation. Je cherche à découvrir qui tire les ficelles, quel élément attire l’autre… Il y a une sorte de spirale continue où on ne sait pas qui fait quoi et c’est ça qui est intéressant. J’essaie de faire totalement le vide, comme ça les gens peuvent projeter des choses. Je ne cherche pas à les guider. Je crois que ce n’est pas mon cerveau qui réfléchit quand je danse, c’est mon corps qui s’exprime. Donc, je vais essayer de ne pas laisser passer un message trop cérébral.»
« Le théâtre est une confession, chaque soir c’est la vie qui commence et qui se termine. »
En 2023, huit ans après avoir porté ses projets au sein de sa propre compagnie, Kaori Ito prend la direction du TJP, Centre dramatique national de Strasbourg – Grand Est. Elle souhaite en faire un lieu de théâtre transdisciplinaire, interculturel et intergénérationnel qui défend la transversalité de l’art, l’importance des questionnements qui habitent les enfants et leur implication dans les processus de création.
Source et en savoir plus : https://www.kaoriito.com/
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