La chorégraphe Anna Huber, en collaboration avec la compositrice Isabel Mundry, développe actuellement un projet interdisciplinaire pour cinq danseurs, un quatuor à cordes et des percussions. Zwischen jetzt crée des vibrations entre des séquences de mouvement individuelles, parallèles et simultanées et la musique qui conduisent vers une perception multicouches du temps qui passe et de la simultanéité.
À partir d’une réflexion sur les lignes comme une forme de disparition (ou comme la disparition de la forme), des questions seront posées sur leurs métamorphoses en traces, chemins, liens, limites. Des fils sont entremêlés pour devenir de fragiles filets, s’entrecroisent, se cassent ou disparaissent.
Le phénomène de la disparition soulève des questions sur le « Maintenant » et sa transformation constante. Ce « Maintenant » est-il la fraction d’une seconde, un instant, le clignement d’un œil, entre avant et après ou peut-il durer un moment ? Pouvons-nous étirer ce moment comme la période qui sépare le jour de la nuit ? La beauté peut-elle uniquement être ressentie dans sa disparition ? Quelles traces les souvenirs laissent-ils sur les corps, les esprits et dans l’espace ? Des intervalles, des liens et des espaces intermédiaires apparaissent entre présence et absence, rencontre et séparation, visible et invisible, apparition et disparition. Des moments de convergence, de fascination, de contact et d’accord se heurtent à l’incompréhension, l’agacement, la résistance et l’isolement. Ces moments formulés de manière précise, ces liens fragiles, ces équilibres précaires et ces éclats bruts d’énergie émergent comme une banquise qui se déplace dans l’espace : présents, intenses et toujours en danger du fait de leur évanescence.
Les moyens de communication contemporains, qui semblent permettre une présence permanente et des connexions illimitées ainsi que la simultanéité de réalités différentes, interrogent sur la complexité et les contradictions de la communication humaine.

Source : Anna Huber

En savoir plus : www.annahuber.net/

Anna Huber se forme à Zurich et travaille notamment avec les  chorégraphes Jo Fabian et Helena Waldman. En 1989, elle s’établit à  Berlin. Ses vingt-six créations depuis 1993 incluent des solos, des  collaborations avec des chorégraphes internationaux comme Lin Yuang  Shang, des pièces de groupe et des projets interdisciplinaires et in  situ. Elle a reçu de nombreux prix notamment le Prix de Chorégraphie et  Danse Suisse 2010, le prestigieux Hans-Reinhard Ring 2002 et la  distinction de la Société Mary Wigman. Elle travaille à la lisière entre  danse et arts plastiques, réunissant l’intensité de la danse et  l’abstraction de l’art contemporain.

Source : Pavillon noir