Un-twomen-show
2005 - Réalisateur-rice : Centre national de la danse, Réalisation
Chorégraphe(s) : Lebrun, Thomas (France) Foofwa d'Imobilité (Switzerland)
Présentée dans la/les collection(s) : Centre national de la danse , CN D - Spectacles et performances
Producteur vidéo : Centre national de la danse
Vidéo intégrale disponible au CND de Pantin
Un-twomen-show
2005 - Réalisateur-rice : Centre national de la danse, Réalisation
Chorégraphe(s) : Lebrun, Thomas (France) Foofwa d'Imobilité (Switzerland)
Présentée dans la/les collection(s) : Centre national de la danse , CN D - Spectacles et performances
Producteur vidéo : Centre national de la danse
Vidéo intégrale disponible au CND de Pantin
Un-2-Men-Show
Après une première collaboration pour le « Show » en 2001, Foofwa d'Imobilité et Thomas Lebrun créent « Un-twomen-show ». C'est leur réponse à une commande de Lille 2004/Capitale culturelle, manifestation dont le thème général était le tango. Les deux chorégraphes décident alors de réaliser un « documentaire spectaculaire » apte à faire dialoguer la vidéo et les propositions scéniques. Ils veulent évidemment se référer à l'histoire du tango argentin, mais ils s'intéressent aussi à son utilisation dans l'histoire de la danse, essentiellement contemporaine. Ils choisissent de citer, voire de parodier, des artistes qui ont utilisé le tango dans leurs créations : Jean-Claude Gallotta, Oscar Araïz, Merce Cunningham, Dominique Bagouet, Daniel Larrieu, Hans Van Manen… C'est l'occasion de jouer des identités de genre et de s'emparer de cette danse de couple pour déconstruire les rôles sociaux de la femme et de l'homme. Ce spectacle est un spectacle engagé. Mais c'est un engagement dans le plaisir. La formidable présence des deux interprètes transforme le pastiche en une déclinaison d'exposés iconoclastes qu'ils nomment « théorires ». Le rire est une force lucide.
Du cours de tango selon Mademoiselle Yvonne au tango des bouchers de Boris Vian (à la façon des chanson de gestes), d'un duo de Geishas à une revue américaine, les chorégraphes se saisissent des clichés pour nous en proposer une autre lecture. La dérision renvoie l'esprit de sérieux à ses limites pour s'ouvrir au détournement des codes et des formes. L'écrivain argentin Jose-Luis Borges évoque le tango qu'il a vu « danser sur fond doré de crépuscule par des gens capables d'une autre danse, celle du couteau ». Mais, ici, le couteau est ce couteau de théâtre dont la lame s'enfonce dans la puissance du faux. Foofwa d'Imobilité et Thomas Lebrun s'emparent d'une « danse de société » pour se l'approprier et la transforment selon leur désir. Les deux danseurs s'appuient sur leurs territoires respectifs pour s'influencer mutuellement, leur complémentarité opère des glissements.
Dans la dernière partie du spectacle, l'un est habillé en blanc, l'autre en noir, le yin et le yang s'apparient. Leur connivence est généreuse, elle nous entraîne dans un jeu de déguisements où le masque est un art des surfaces, un art de vivre, une joyeuse obstruction aux schématismes identitaires. Leur précision dans le mouvement est étonnante et contraste avec la désinvolture affichée. L'outrance se conjugue à l'art du détail, la pratique populaire convoque un capital culturel, la performance de cabaret témoigne d'un questionnement sur l'art contemporain. Tout se passe comme si la possibilité de jouer était enfin l'enjeu.
Geisha Fontaine
Dernière mise à jour : mars 2010
Lebrun, Thomas
Chorégraphe, danseur et directeur artistique français reconnu pour son travail novateur dans le domaine de la danse contemporaine. Depuis le début de sa carrière dans les années 1990, Thomas Lebrun a développé un style chorégraphique distinctif qui mêle élégance, émotion et humour. Formé en danse classique, il est interprète pour les chorégraphes Bernard Glandier, Daniel Larrieu, Christine Bastin, Christine Jouve ou encore Pascal Montrouge. En 2000, Thomas Lebrun crée la compagnie Illico, implantée en région Nord - Pas de Calais.
Ses premières pièces[1] donnent le ton des univers et esthétiques qu’il explore, allant d’une danse exigeante et précise à une théâtralité affirmée.
Il maintient une adresse conviviale au public au Centre chorégraphique national (CCN) de Tours, dont il prend la direction en 2012 et où il poursuit un travail chorégraphique prolifique et aux formats diversifiés[2]. Son travail qui allie préoccupations politiques à une écriture construite et subtile attire l’attention de nombreux lieux de diffusion tant en France (Théâtre national de Chaillot, Biennale de la danse de Lyon, Festival d’Avignon, Festival Montpellier Danse, Monuments nationaux, Micadanses) qu’à l’étranger (Angleterre, Belgique, Brésil, Canada, Chine, Corée du Sud, Croatie, Équateur, Finlande, Italie, Japon, Hong-Kong, Macao, Pays-Bas, Pérou, Russie, Suisse, Taïwan...). Poursuivant en parallèle des collaborations et coécritures chorégraphiques (Foofwa d’Imobilité, Cécile Loyer ou Radhouane El Meddeb), il chorégraphie également pour des compagnies à l’étranger notamment lors de saisons croisées de l’Institut français et répond à des commandes (Les Sujets à Vif- Festival d’Avignon/SACD en 2010, l’Académie de l’Opéra national de Paris en 2017, l'Opéra du Capitole de Toulouse en 2023).
Pédagogue de formation, Thomas Lebrun place la transmission au cœur de sa démarche. Il intervient régulièrement au Centre national de la danse de Pantin et de Lyon, au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris, à la Ménagerie de Verre, au Balleteatro de Porto, à la Formation Coline à Istres, au CNDC d’Angers ou dans les territoires d’Outre-mer. Depuis 2018, en lien avec le CDCN de Guyane et la Scène nationale Tropiques Atrium en Martinique, il développe « Dansez-Croisez », un projet d’échanges chorégraphiques mettant en jeu artistes ultramarins et hexagonaux.
En juin 2014, Thomas Lebrun a reçu le Prix Chorégraphie décerné par la SACD et a été nommé au grade de Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres en mars 2017.
En juin 2023, son solo L’envahissement de l’être (danser avec Duras), décerné par le Syndicat professionnel de la Critique théâtre, musique et danse a reçu le « Grand Prix du meilleur spectacle chorégraphique de l’année ».
[1] On prendra bien le temps d’y être, La Trêve(s), Les Soirées What You Want ? Switch, Itinéraire d’un danseur grassouillet ou La constellation consternée.
[2] La jeune fille et la mort (2012), Trois décennies d’amour cerné (2013), Tel quel ! (2013), Lied Ballet (2014), Où chaque souffle danse nos mémoires (2015), Avant toutes disparitions (2016), Les rois de la piste (2016), Another Look at Memory (2017), Dans ce monde (2018), Ils n’ont rien vu (2019), Mes hommages (2020), de bon augure (2020), Mille et une danses (2021), L’ombre d’un doute (2021), L’envahissement de l’être (danser avec Duras) (solo 2023), Sous les fleurs (2023).
Foofwa d'Imobilité
Né Frédéric Gafner à Genève en 1969 d’une création entre Beatriz Consuelo, danseuse étoile brésilienne et professeur de danse, et de Claude Gafner, danseur soliste suisse reconverti en photographe de théâtre, Foofwa d’Imobilité, étudie à l’Ecole de Danse de Genève et travaille avec le Ballet Junior (19811987) sous la direction de sa mère. Il danse professionnellement avec le Ballet de Stuttgart en Allemagne (19871990) et rejoint à New York la Merce Cunningham Dance Company où il interprète 13 créations du chorégraphe entre 1991 et 1998.
Il commence son travail de chorégraphe à New York en 1998, avec des solos multimedia. En 2000, il fonde à Genève la Cie Neopost Foofwa (anciennement « Neopost Ahrrrt »), crée des pièces de groupe avec, entre autres, la danseuse Anja Schmidt et collabore avec : l’artiste mixmedia Alan Sondheim; l’insistant Antoine Lengo; les musiciens Fast Forward, Jim O’Rourke, Christian Marclay, Elliot Sharp, Polar, Brice Catherin, Claude Jordan, Nicolas Sordet, Séni; les plasticiens Nicolas Rieben, Alexia Walther; les vidéastes Pascal Magnin, Nicolas Wagnières, Pascal Dupoy ; les chorégraphes Thomas Lebrun, Corina Pia, l’auteur Mathieu Bertholet; les éclairagistes Liliane Tondellier, Marc Gaillard, JeanMarc Serre, Yves Godin et Jonathan O’Hear ; les scientifiques Olaf Blanke, Vincent Barras, la chercheur en danse Annie Suquet, la dramaturge Michèle Pralong et la journaliste critique Christina Thurner.
Il étudie le rapport entre danse et sport et invente la « dancerun », activité hybride entre course et danse sur plusieurs kilomètres, soit sur scène, avec entre autres P erform.dancerun.2 (2003), soit en extérieur, comme dans "Kilometrix.dancerun.4" (2003). Il étudie le rapport entre public et oeuvre chorégraphique dans "The Making of Spectacles" (2008) et "Quai du Sujet" (2007) ; le corps numérique dans "Media Vice Versa" (2002) "Avatar dance series" et "Second Live series" (vidéos), "Body Toys" (2007) ; et l’historicité du corps dansant dans d escendansce (2000), "Le Show" (2001), "MIMESIX" (2005), "Benjamin de Bouillis" (2005), "Musings" (2009), Pina Jackson in "Mercemoriam" (2009) et "Histoires Condansées" (2011).
Il a reçu commande du Nederlands Dans Theater II, du Ballet de Berne, du Ballet Junior de Genève, et, en 2010, de la SACD et du Festival d’Avignon avec "Au Contraire". Il a été soutenu annuellement par les pouvoirs publics genevois et suisses depuis 2002, et a reçu la bourse de la Fondation Leenaards en 1999 et le prix de la prestigieuse Fondation for Contemporary Arts de New York en 2009. Il a gagné, entre autres, le Prix de Lausanne en 1987, le Bessie Award de New York en 1995, le Prix Suisse de danse et de chorégraphie en 2006 et le premier Prix Suisse de la Danse en tant que « danseur exceptionnel » en septembre 2013.
Ses oeuvres vont souvent à l’encontre du minimalisme contemporaine. Elles sont plutôt « surmodernes », en suivant Marc Augé dans son concept de « surmodernité », car souvent en lien avec la surabondance d’information de nos sociétés contemporaines. Ses pièces ou performances les plus récentes, tel "Utérus, pièce d’intérieur" (2014), "Soimême comme un Autre" (2014) et "Dancewalk" – "100 kilomètres de danse et de musique" (2015) se concentrent sur une pratique de « l’êtreprésentlibre » qui permet aux oeuvres d’être perméables à l’imprévisibilité, la spontanéité et l’authenticité.
Sa collaboration depuis 2009 avec l’éclairagiste et scénographe Jonathan O’Hear est devenue primordiale, et c’est avec lui qu’il partage la direction artistique et organisationnelle de Neopost Foofwa depuis 2013.
Source: Site de la cie Neopost Foofwa
En savoir plus
Centre national de la danse, Réalisation
Depuis 2001, le Centre national de la danse (CND) réalise des captations de ses programmations de spectacle et de pédagogie et crée des ressources à partir de ces représentations filmées (interviews, conférences dansées, rencontres avec des artistes, démonstrations, grandes leçons, colloques spécialisés, montages thématiques, etc.).
Un-twomen-show
Direction artistique / Conception : Thomas Lebrun et Foofwa d'Imobilité
Chorégraphie : Thomas Lebrun et Foofwa d'Imobilité - D'après les chorégraphies et les témoignages de Hans Van Manen, Dominique Bagouet, Merce Cunningham, Jean-Claude Gallotta, Daniel Larrieu, Mark Tompkins, Oscar Azaïz, Alain Buffard
Interprétation : Thomas Lebrun et Foofwa d'Imobilité
Texte : Foofwa d'Imobilité en collaboration avec Thomas Lebrun
Musique additionnelle : Mme Butterfly-Puccini, Rosendo-Orquesta Greco, Azabache-Paul Beron, El Chucho-Orquesta, Tipica Portera, Mme Yvonne-Carlos Gardel, Cité tango-Astor Piazzolla, La Argentina-Julia Miguenez , Les joyeux bouchers-Boris Vian, Ana d'Omerka-Lili Boniche
Conception vidéo : Prise de vue pour Mademoiselle Yvonne Angèle Micaux - Vidéo Foofwa d'Imobilité en collaboration avec Thomas Lebrun
Lumières : Jean-Marc Serre
Costumes : Thomas Lebrun avec la participation d'Angèle Micaux - Conception des perruques Elisabeth Delesalle
Durée : 63 minutes
Danse et arts numériques
Danse sur Mobilier urbain dissuasif
CHRISTIAN & FRANÇOIS BEN AÏM ET L'ÉLAN VITAL - échappées chorégraphiques salvatrices
Les Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis
40 ans de rock et danse
Danses indiennes
Une découverte de la danse indienne au travers de créations chorégraphiques qui la dévoilent, la suggèrent, la revisitent ou la transforment !
La Nouvelle Danse Française des années 80
En France, à l’aube des années 80, une génération de jeunes s’empare du corps dansant pour esquisser leur vision singulière du monde.
James Carlès
les ballets C de la B et l'esthétique du réel
Rencontres avec la littérature
La collaboration entre chorégraphe et écrivain fait apparaître de multiples combinaisons. Parfois, ce n’est plus le chorégraphe qui « met en danse » le texte d’un auteur, c’est l’écrivain qui prend la danse pour sujet ou matière de son texte.
Danse et performance
Echantillon d’extraits des figures burlesques de la Performance en danse.
Corps dansants
Focus sur la variété des corps que propose la danse contemporaine et la manière de montrer ces corps : de la nudité complète au corps tout à fait caché ou recouvert.
Pantomimes
Présentation de la pantomime dans les différents courants de la danse.
Danse et musique
Le rapport entre musique et création chorégraphique se décline différemment selon les courants, selon les siècles.
EIVV 2022 Danse avec la caméra
Sacré Sacre
Classique, tellurique, chamanique, révolutionnaire ? Le 29 mai 1913, la première du "Sacre du printemps" de Nijinski fit scandale. Ce webdoc vous raconte l'histoire de cette pièce majeure qui a inspiré tant de chorégraphes.
Écrire le mouvement
Pourquoi je danse ?
Collaborations artistiques
Petit panorama de collaborations artistiques, des « couples » de chorégraphes aux créations impliquant des musiciens ou des plasticiens, via quelques rencontres atypiques
Danses de mains
Ce parcours présente différents extraits vidéo où les mains sont au cœur du mouvement.