Le répertoire en mouvement
2010 - Réalisateur-rice : Centre national de la danse, Réalisation
Chorégraphe(s) : Duncan, Isadora (United States) Simonet, Noëlle (France) Piquemal, Jean-Marc (France)
Présentée dans la/les collection(s) : Centre national de la danse , CN D - Spectacles et performances
Producteur vidéo : Centre national de la danse
Vidéo intégrale disponible au CND de Pantin
Le répertoire en mouvement
2010 - Réalisateur-rice : Centre national de la danse, Réalisation
Chorégraphe(s) : Duncan, Isadora (United States) Simonet, Noëlle (France) Piquemal, Jean-Marc (France)
Présentée dans la/les collection(s) : Centre national de la danse , CN D - Spectacles et performances
Producteur vidéo : Centre national de la danse
Vidéo intégrale disponible au CND de Pantin
Répertoire en mouvement (Le)
"Étude révolutionnaire" d'Isadora Duncan / création 1921
Chorégraphie Isadora Duncan
Remontage Compagnie Labkine
Permettre au public d'accéder à la lecture du mouvement, donner des clés de compréhension de l'écriture chorégraphique, tel est le pari de cette conférence dansée.
À partir de l'étude de la partition d'"Étude révolutionnaire" d'Isadora Duncan (1921) et des questions qu'elle recèle, la compagnie Labkine donne à voir le processus de reconstruction et de réinterprétation des pièces du répertoire.
Quelle est la part inhérente à la composition d'une œuvre ? Quelle est la marge d'interprétation possible pour le danseur ?
Point de rencontre entre le corps en mouvement et l'écriture chorégraphique, le remontage d'une œuvre est l'occasion d'un véritable travail de « recréation » contemporaine.
Dernière mise à jour : septembre 2011
Duncan, Isadora
Danseuse et chorégraphe américaine.
Née à San Francisco dans une famille de quatre enfants, elle mène une enfance difficile et bohème avec sa mère et ses frères et sœur. En l'absence du père se forme un clan familial qui au-delà des préoccupations matérielles se passionne pour les arts. De 1895 à 1900 elle danse dans quelques *comédies musicales à Chicago et à New York, tout en composant sur des poèmes ses premières danses vraisemblablement de facture encore pantomimique. En 1900, elle quitte les Etats-Unis pour l'Europe afin de réaliser ses aspirations artistiques. Ses premiers récitals lui ouvrent les salons artistiques de Londres, Paris, Munich. En 1903, elle publie à Leipzig son manifeste la Danse du futur. La même année, porté par un hellénisme passionné, le clan Duncan se déplace en Grèce et tente de faire revivre la tragédie grecque avec la pièce d'Eschyle les Suppliants. En 1905, elle ouvre à Berlin sa première école de danse. C'est dans cette ville qu'elle rencontre le metteur en scène G. Graig dont elle aura une petite fille. Ses tournées la font sillonner l'Europe. Elle quitte Berlin pour Paris. Après sa liaison passionnée mais éprouvante avec Graig, elle trouve bien-être et soutien auprès du millionnaire Paris Singer, dont elle aura un fils. Mère comblée, danseuse vénérée, femme adulée, proche de la pensée d'artistes comme A. Rodin, K. Stanislavski, elle en inspire beaucoup d'autres : le scuplteur Antoine Bourdelle, les peintres André Dunoyer de Segonzac, Maurice Denis. La noyade de ses deux enfants en 1913 marque un tournant tragique dans sa vie. Après de nombreuses tournées aux succès inégaux en Amérique du Sud et du Nord, Isadora est invitée à fonder une école de danse à Moscou en 1921. Elle rencontre le poète russe Serge Essenine qu'elle épouse. Epuisée par sa relation tumultueuse avec lui et la dureté des conditions de vie dans une Russie ensanglantée, elle rentre en France en 1924. Elle mène alors une vie instable entre Paris et Nice, donnant quelques spectacles dont Sonate (date, mus. F. Liszt), dansé sur des poèmes de J. Cocteau. En 1927 elle meurt accidentellement, en voiture, étranglée par sa propre écharpe.
Dans un rapport intuitif à l'histoire qui lui est contemporaine (Première guerre mondiale, révolution en Russie, émancipation de la femme, affaire Sacco et Vanzetti), I. Duncan se laisse brasser dans la vie sociale et politique de son époque. Abolissant l'antagonisme entre être danseuse et être femme, elle aborde la danse à partir de son corps, sa sensualité et son âge. Dès son arrivée en Europe, son style se précise. Elle apparait en simple tunique, sur une scène sans décor devant un fond bleu clair, dansant en osmose avec la musique : F. Chopin (Prélude, v. 1900), Ch-W. Gluck (Iphigénie, 1904), L. van Beethoven (Septième Symphonie, 1904), offrent des correspondanses musicales au rubato expressif de sa gestuelle et l'éloignent de la pantomime. Après la rencontre avec Craig et la naissance de sa fille, la qualité plastique de sa danse, entre poids et envol, devient plus charnelle : Bacchanale (1904), Valses de Brahms, op. 39 et Danses Allemandes (1905, mus. F. *Schubert), Danses des Furies (1910, mus. Ch.-W. Gluck), Orphée (1911, mus. C. Gluck), extraits des opéras Tristan, Parsifal, les Maîtres chanteurs de R Wagner (1911). La mort de ses enfants et le début de la guerre entrainent une nouvelle évolution. L'élan se condense dans une gestuelle intensément intériorisée et plus terrienne : Ave Maria (1914), Symphonie inachevée (1915, mus. Schubert), Symphonie n°6 (1916, mus. P. Tchaïkovski), Neuvième symphonie (1916, mus. Schubert), Les Funérailles (1918, mus. F. Liszt), Mazurka lente (1923), Rédemption (1927, mus. C. Franck). A la suite de son séjour en Russie le contenu politique de certaines de ses danses, présent dès la Marseillaise (1915) puis la Marche slave (1917), s'accentue : Impressions de Russie (1921, mus. A. Scriabine), ensemble dont font partie la Mère et Étude révolutionnaire ; Chants russes (1924).
A l'instar de Jean-Jacques Rousseau, I. Duncan est persuadée que l'homme nait bon et que seule la société le pervertit. Ce n'est donc pas un hasard si elle place au centre de ses préoccupations d'artiste l'éducation des enfants : outre l'école de Grünewald à Berlin que fréquentent les futures *Isadorables, et celle de Moscou, elle fonde aussi une école à Meudon près de Paris en 1913, qu'elle mettra à disposition de la Croix Rouge au début de la guerre. Passionnée et généreuse, simple ou grandiloquente, magnanime ou ridicule, elle est toujours au coeur des mouvements de libération. Sa danse en est la traduction artistique : la libération s'y exprime par le dépouillement des contraintes vestimentaires (pieds nus, tunique) et des contraintes physiques (spontanéité, élan, parcours dans l'espace), le recours aux mouvements élémentaires en relation avec ceux de la nature comme la houle, l'onde. Faite de courbes et de volumes, sa danse expose un jeu dynamique entre l'abandon et la résistance à la gravité. Sa fluidité plastique revivifie le code occidental des expressions. Dans sa recherche de gestes simples elle se situe dans l'héritage des arts plastiques européens, de la Grèce Antique à Botticelli jusqu'aux Impressionnistes. A l'intérieur de son style une métaphysique exacte sous-tend chaque geste. Plus qu'une technique formelle, son art, sans doute influencé par le système d'expression de F. Delsarte, établit un certain rapport au corps qui, au-delà de la question du mode d'expression, figuratif ou abstrait, privilégie l'émotion au sens large du terme comme source du mouvement.
Danseuse de sa vie, au gré des événements extérieurs et de ses tourments personnels, elle est associée à l'élaboration des principes fondamentaux de la danse moderne en rupture avec la danse classique occidentale et participe de l'avènement de la modernité : son élan créateur constitue le coeur du courant artistique de la danse libre dont les recherches de M. Fokine, E. Jaques-Dalcroze ou E. Hawkins, entre autres, portent la marque. Par son esprit libre, elle reste une figure emblématique de la danse du XXe s. comme en témoigne la pérennisation de son répertoire à travers le travail de J. *Levien notamment, et les hommages chorégraphiques que lui rendront, par exemple, J. Limón (Dances for Isadora, 1972), F. Ashton (Five Brahms Valses in the Manner of Isadora Duncan, 1975) ou M. Béjart (Isadora, 1976).
Source : Elisabeth Schwartz sous la direction de Philippe Le Moal, Dictionnaire de la danse, Larousse, 1999
En savoir plus :
Simonet, Noëlle
Après une formation en danse classique et contemporaine à la « Rambert School of Dance » de Londres, Noëlle SIMONET travaille dans plusieurs compagnies : le Ballet Théâtre Contemporain d’Angers, le Ballet Théâtre Français de Nancy et le Ballet Théâtre du Silence.
Elle interprète des oeuvres de nombreux chorégraphes de renom, comme F. Blaska, G. Balanchine, L. Falco, M. Cunningham, V. Farber et D. Gordon.
Elle étudie la technique « Pilatess » tout en continuant à travailler avec les chorégraphes : M. Caserta, J-M Matos et Philippe Tresserra et obtient en 1986 le prix d’interprétation au premier Concours Chorégraphique de la Ville de Paris.
Après avoir suivi la formation d’analyse et d’écriture du mouvement au Conservatoire de Paris dans la classe de Jacqueline CHALLET-HAAS, elle crée, en 1997, la Compagnie LABKINE pour faire connaître la richesse du répertoire de la danse en remontant des œuvres à partir de leur partition et en les diffusant.
- Elle collabore avec Elisabeth SCHWARTZ, spécialiste de la danse du début du siècle et interprète du répertoire d’Isadora DUNCAN,
- Avec Jean-Marc PIQUEMAL elle a remonté des œuvres du collectif « New Dance Group » et « Rooms » d’Anna SOKOLOW en 2007 et 2008 et créé le spectacle "Dancing Red" et la conférence dansée "Le Répertoire en mouvement, étude révolutionnaire" en 2009.
Parallèlement à ses activités au sein de la Compagnie LABKINE, Noëlle SIMONETenseigne depuis 1999 la notation du mouvement, système LABAN, au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris.
- Avec Wilfride PIOLLET, danseuse de renommé internationale, elle collabore à la création de son livre : « Les Barres Flexibles », édition L’une & l’autre en notant en cinétographie LABAN l’ensemble de ses exercices qui constituent une technique innovante d’entraînement du danseur.
- Elle note "Cahiers 1830" chorégraphie de Jean Guizerix, réalisée à partir des exercices notés par Léon Michel à l'intention de son fils Arthur Saint-Léon. « Les Matins Blancs », chorégraphie de Santiago SEMPERE, commande de la Maison de Pratiques Artistiques Amateurs.
Elle suit la formation en Body Mind Centering® (Bonnie Bainbridge Cohen), dirigée par Vera ORLOCK et Thomas GRIEL et obtient en 2013 son diplôme de Somatic Movement Educator.
De 2006 à 2009 elle a fait partie du comité de recherche ICKL : «Internatioal Council of Kinétographie Laban ».
En 2012 et en 2013 elle intervient à la Fondation Royaumont auprès de jeunes chorégraphes en formation dans le cadre du dispositif “Transforme” dirigé par Myriam Gourfink.
Elle obtient en 2011 et en 2013 une bourse dans le cadre du dispositif d'aide à la recherche et au patrimoine en danse accordée par le Centre National de la Danse de Pantin pour les projets : La partition chorégraphique - Outil de transmission, outil de création - #1 Le croquis de parcours et le deuxième volet: #2 Transferts et tours.
- Avec le danseur, notateur et chorégraphe Raphaël COTTIN, elle créée la pièce "SIGNATURES" en 2015, duo sur la marche et l'espace inspiré des signatures spatiales des grands chorégraphes D. Humphrey, L. Childs et M. Cunningham.
Elle poursuit sa collaboration à des groupes de réflexion et de recherche. Elle participe en 2015 au groupe Labodanse, ateliers et colloques danse-science et philosophie. Elle collabore, depuis 2014, à plusieurs temps de rencontre et de discussion avec l'équipe de recherche en robotique humanoïde Gepetto du LAAS-CNRS de Toulouse dirigée par Jean-Paul Laumond.
En 2015 le Centre National de la Danse de Pantin en collaboration avec l'Opéra de Paris lui commande le remontage de "L'Après-midi d'un faune" de Kurt Jooss avec deux danseurs de l'Opéra de Paris qui est présentée dans le cadre du programme Scènes de geste au CND en novembre 2015.
Source : www.labkine.com/
Piquemal, Jean-Marc
Jean-Marc Piquemal est danseur chorégraphe, notateur Laban, pédagogue et formateur en Body-Mind Centering®. Il enseigne à Est-Ensemble et développe ses projets au sein de l’association 244. Il a dirigé la Compagnie Labkine de 2007 à 2012 avec Noëlle Simonet, et a assisté Béatrice Massin pour ses créations. Il a collaboré avec Loïc Touzé pour la compagnie ORO, Maud Le Pladec pour la compagnie Leda, Irène Bonneau pour le théâtre, Romana Schmalisch pour les Laboratoires d’Aubervilliers et Evelyne Le Pollotec pour la compagnie Abel. Il a noté en cinétographie Laban des chorégraphies de Loïc Touzé et Latifa Laâbissi, Catherine Diverrès et Béatrice Massin. Aujourd’hui Jean-Marc Piquemal développe une pédagogie et des processus créatifs mettant en jeu le somatique et les concepts sur le mouvement développés par Rudolf Laban.
® Body-Mind Centering est une marque déposée de Bonnie Bainbridge Cohen utilisée avec autorisation.
Centre national de la danse, Réalisation
Depuis 2001, le Centre national de la danse (CND) réalise des captations de ses programmations de spectacle et de pédagogie et crée des ressources à partir de ces représentations filmées (interviews, conférences dansées, rencontres avec des artistes, démonstrations, grandes leçons, colloques spécialisés, montages thématiques, etc.).
Le répertoire en mouvement
Direction artistique / Conception : Noëlle SIMONET et Jean-Marc PIQUEMAL
Interprétation : Déborah TORRES, Georgey SOUCHETTE, Noëlle SIMONET, Jean-Marc PIQUEMAL
Musique additionnelle : Alexandre SCRIABINE Etude pathétique (Étude pour piano op. 8 n° 12) et Étude pour piano op. 2 n° 1
Lumières : Didier BRUN
Costumes : Nathalie PRATS-BERLING
Autres collaborations : "Etude révolutionnaire" est un solo d'Isadora Duncan (1921) qui fait partie de la trilogie " Impressions de Russie " remonté d'après une partition notée par Nadia Chilkovsky
Durée : 60 minutes
Les racines de la diversité en danse contemporaine
Le corps et les conflits
Regard sur les liens qui semblent émerger entre le corps dansant et le monde envisagé comme un organisme vivant.
James Carlès
Danse et musique
Le rapport entre musique et création chorégraphique se décline différemment selon les courants, selon les siècles.
La petite histoire de Numeridanse
La filiation « américaine » de la danse moderne. [1930-1950] De la Modern Dance expressive à une vision moderne abstraite.
Danses noires
Pourquoi je danse ?
Danse dehors
La scène d’un théâtre et le studio ne sont pas les seuls lieux de travail ou de représentation d’une pièce chorégraphique. Parfois, les danseurs et les chorégraphes dansent à l’extérieur.
L’espace scénique
Un spectacle de danse se déroule dans une zone spatiale définie ou non. Ce parcours permet de comprendre l’occupation de l’espace scénique en danse.
COLLECTION BAGOUET
Technique(s) contemporaine(s)
Ce parcours en forme de question part en quête de la ou des technique(s) que révèlent différents spectacles de danse contemporaine et donne une idée des modes de formation des danseurs contemporains.
La filiation « américaine » de la danse moderne. [1960-1990] Postmodern dance et Black dance, des postures artistiques engagées dans leurs temps
Alors que les différentes visions de la Modern dance développées depuis la fin des années 1920 continuent à être actives, à se transformer et que leur rayonnement à l’international croît, une nouvelle génération de danseurs émerge dans une Amérique en pleine mutation.
La filiation «américaine» de la danse moderne [1900-1930] : De la danse libre à la Modern Dance.
La danse classique occidentale entre dans la modernité du 20e siècle : Les Ballets russes et les Ballets suédois
Si le 19e siècle est celui du romantisme, l’entrée dans le nouveau siècle est synonyme de modernité ! Ce sera quelques décennies plus tard que lui sera attribué a posteriori un nom : « le néo-classique ».
La ronde
De l’importance de la Ronde en danse aujourd’hui.
Le ballet poussé à bout
L'évolution du ballet, de sa forme romantique au néo-classique.
Féminin - Masculin
Promenade entre les différentes conceptions et réceptions des genres dans les différents styles et époques de la danse.