Revoir Nijinsky danser
2000
Chorégraphe(s) : Nijinsky, Vaslav (Russian Federation)
Présentée dans la/les collection(s) : Ministère de la Culture , CNC - Images de la culture
Producteur vidéo : Artline films, musée d'Orsay, RMN
Revoir Nijinsky danser
2000
Chorégraphe(s) : Nijinsky, Vaslav (Russian Federation)
Présentée dans la/les collection(s) : Ministère de la Culture , CNC - Images de la culture
Producteur vidéo : Artline films, musée d'Orsay, RMN
Revoir Nijinsky danser
Partant de faits réels, tels que l'interdiction de Diaghilev de filmer les ballets, ou de l'énigmatique partition inventée par Nijinsky pour transcrire ses compositions, Hervé Nisic mêle documents d'archives, fiction et entretiens avec des chercheurs pour évoquer, à travers l'histoire de la notation, la modernité de la danse du célèbre chorégraphe jusqu'à la reprise de ses ballets, en l'an 2000.
Le destin de Nijinsky a suscité de nombreux écrits et fait l'objet de plusieurs films. La proposition du réalisateur se situe dans le cadre de la recherche en danse. La notation du mouvement a sa propre histoire et les systèmes ont été différents selon les époques. Le film revient sur les plus importants, dont la notation mise au point par Rudolf Laban au début du XXe siècle et, aujourd'hui, le logiciel Life Form. Le travail de recherche dont témoigne "Revoir Nijinsky danser" évoque la vie singulière du danseur russe, mais s'attache surtout à la modernité de ses chorégraphies, dont le fameux "Après-midi d'un faune". Des extraits de répétitions à l'opéra de Bordeaux et des interviews de notateurs retracent la façon dont il est remonté aujourd'hui, grâce aux nouvelles technologies et au long travail mené par Anne Hutchinson, qui a patiemment déchiffré le système que Nijinsky avait imaginé, sans toutefois en léguer les clefs de lecture.
(Irène Filiberti)
Générique
2000, 26', couleur, documentaire
Réalisation : Hervé Nisic
Production : Artline films, musée d'Orsay, RMN.
Participation : CNC, Procirep
Contact
Ministère de la Culture et de la Communication : claire.perrus@culture.gouv.fr
CNC Images de la culture : alain.sartelet@cnc.fr
Dernière mise à jour : décembre 2013
Nijinski, Vaslav
Danseur russe.
Issu d'une famille de danseurs polonais, il entre à l'École de danse de Saint-Pétersbourg en 1898 et se produit au Mariinski dès 1905, célèbre avant même d'être diplômé. Engagé en 1907, il est le partenaire de M. Kschessinska, N. Pavlova et T. Karsavina. Il est la coqueluche de la vie mondaine russe et rencontre en 1908 S. de Diaghilev dont il devient le protégé. Il participe en 1909, avec sa sœur Bronislava Nijinska, à la première saison des Ballets Russes, contribuant largement à son succès. Il se partage entre les deux compagnies, ne quittant le Mariinski qu'en 1911, après y avoir fait scandale avec un costume trop dépouillé dans Giselle. Adulé du public occidental, il crée les œuvres les plus célèbres de M. Fokine, et réalise sa première chorégraphie en 1912. En 1913, il épouse une jeune hongroise, Romola de Pulsky, dont il aura deux filles, Kyra en 1914 et Tamara en 1920. Ce mariage inopiné bouleverse Diaghilev, qui le licencie aussitôt. Une tentative de monter sa propre compagnie échoue à Londres en 1914. En 1916 et 1917, il est de nouveau engagé par Diaghilev pour les tournées américaines de la troupe, au cours desquelles il crée sa dernière chorégraphie, Till Eulenspiegel. À son retour, il s'installe en Suisse, où apparaissent les premiers signes de sa maladie mentale. Entre deux séjours à l'hôpital, il travaille à un système d'écriture de la danse, dessine, et commence à rédiger son journal, aujourd'hui publié. Il danse en 1919 un dernier solo terrifiant sur la guerre. Il sombre ensuite définitivement dans la folie et meurt à Londres en 1950 ; son corps est transporté en 1953 au cimetière Montmartre à Paris.
Passant inaperçu en société, doté d'un physique ingrat pour un danseur, avec sa petite taille et ses cuisses épaisses, Nijinski entre dans la légende à une époque où la danse masculine est peu appréciée en Europe occidentale. À la perfection de sa technique, marquée par une élévation et un ballon exceptionnels, il joint un pouvoir de séduction et de transfiguration scénique stupéfiants qui font de lui un véritable génie de la danse à la grâce inégalée. Inspirant à Fokine ses plus beaux ballets, il marque à jamais les rôles qu'il a créés, le plus souvent aux côtés de Karsavina. Poète romantique dans les Sylphides, Esclave sensuel dans Schéhérazade, bondissant Arlequin dans Carnaval, douloureux Pantin dans Petrouchka, Fleur androgyne dans le Spectre de la rose, il investit chaque personnage avec une justesse et une plénitude qui emporte le public dans un émerveillement sans cesse renouvelé.
Chorégraphe, Nijinski tourne le dos à la danse qui a fait sa gloire et élabore, avec l'appui de Diaghilev, des œuvres qui déconcertent le public (Jeux), ou le scandalisent (l'Après-midi d'un faune, le Sacre du printemps). Lent à créer, il ne sait pas se faire comprendre des danseurs, hostiles à une danse si étrangère à leur formation, mais bénéficie de l'assistance constante de sa sœur. Écartant toute virtuosité, il sculpte les corps dans une gestuelle différente pour chaque ballet, totalement originale, et dont seuls quelques artistes (A. Rodin, J. Cocteau, Valentine Hugo entre autres) apprécient la valeur artistique et la puissance d'expression. Comète au destin tragique, son personnage hante l'imaginaire de nombreux artistes, comme M. Béjart qui en donne sa vision dans Nijinski, clown de Dieu.
Source : Marie-Françoise Bouchon sous la direction de Philippe Le Moal, Dictionnaire de la danse, Larousse, 1999
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