Möbius
2019 - Réalisateur-rice : Riolon, Luc
Chorégraphe(s) : Ouramdane, Rachid (France)
Présentée dans la/les collection(s) : 24images - Scènes d'écran
Möbius
2019 - Réalisateur-rice : Riolon, Luc
Chorégraphe(s) : Ouramdane, Rachid (France)
Présentée dans la/les collection(s) : 24images - Scènes d'écran
Möbius
Pour sa cinquième création, la Compagnie XY s’attache à explorer les confins de l’acte acrobatique en cherchant, par analogie, du côté des phénomènes naturels tels que les murmurations. Ce mode de communication qu’on retrouve de manière
évidente dans les vols d’étourneaux : un ballet de centaines d’oiseaux si bien réglé et si dense qu’il en éclipse le soleil l’espace d’un instant…
Le collectif poursuit ainsi ses recherches sur le langage acrobatique en inscrivant cette fois l’acte circassien au sein d’un mouvement continu, un « continuum » qui autorise les renversements et les revirements de situations sans avoir à les opposer
les unes aux autres.
Le plateau nu et immaculé de blanc se présente comme un espace sans fin qui se vide et se remplit par fulgurances, où l’action se déploie comme une réaction en chaine. Un territoire sensible qui n’opposerait plus nature et culture ni le corps à
l’esprit.
C’est autour de cette démarche et des résonances avec son propre travail que s’est nouée la collaboration avec le chorégraphe Rachid Ouramdane qui a su proposer ses mots, ses gestes et son regard au service du collectif.
Véritable ode au vivant, Möbius nous renvoie ainsi à cette absolue nécessité du « faire ensemble » comme la base de toute forme de subsistance, de perpétuation et d’invention.
Ouramdane, Rachid
Né en 1971 à Nîmes, Rachid Ouramdane grandit dans un environnement familial marqué par la guerre d'Algérie. Ce passé fait de violence et d’exil hantera plusieurs pièces du chorégraphe. La double culture dans laquelle il évolue lui fait très vite prendre conscience de la multiplicité de nos identités dont il fera le cœur de sa recherche.
Au début des années 90, Rachid Ouramdane quitte ses études scientifiques. Il aurait pu être biologiste, tant son expertise semble la science des êtres vivants. Mais c’est la danse qu’il a choisie, art vivant rencontré à 12 ans sous la forme du hip-hop. De cette culture urbaine, il retiendra la notion d’engagement d’un art dans les lieux publics donnant un autre visage aux barres HLM dans lesquelles il grandit. Se construisant artistiquement entre l’école de la vie et l’école de l’art, Rachid Ouramdane maintient une articulation et une tension constantes entre la dimension autobiographique, les réflexions esthétiques et les sujets de société.
Une danse documentaire
Il cultive un art de la rencontre, dont l’expérience sensible et entière requiert la mise en doute de tous les préjugés. Un art qui investit des formes de représentation à l’échelle internationale. Il multiplie les projets aux frontières de la danse et du documentaire, s’appuyant sur un minutieux recueil de témoignages, mené en collaboration avec des documentaristes (Aldo Lee, Jenny Teng). Auprès d’adolescents, après les émeutes de 2005, il réalise un puzzle de portraits intimes et pudiques de jeunes de banlieue parisienne dans lequel il poursuit son questionnement sur l’identité et ses jeux de construction (Surface de réparation). Nombre de ses projets sont issus de voyages et de rencontres, comme Loin… qui l’amène à la rencontre d’exilés vietnamiens de retour dans leur pays. Il ira à la rencontre de personnes victimes de tortures au Brésil (Des témoins ordinaires), ou de réfugiés climatiques dans le Sichuan et Yunan en Chine ayant eu à faire face à des cataclysmes (Sfumato). Chaque projet est l’occasion de construire un soutien pour ces populations fragilisées avec les associations locales. Il donne régulièrement la parole dans ses pièces à des minorités, des populations qui par leur expérience nous éclairent sur certaines réalités du monde. L’accumulation de ces récits permet de construire une histoire collective. Il développe une poétique du témoignage qui lui vaudra d’être lauréat de la Fondation Beaumarchais et nominé au Ninjisky Award.
Un art du réel
Ses projets s’ouvrent à des personnes extérieures au monde de l’art. Régulièrement, il met en scène des êtres qui n’y sont a priori pas destinés. Il fait des lieux où il travaille des espaces de vies partagés qui au cours du temps agrègent des populations qui finissent par faire œuvre ensemble. Il lie régulièrement ses créations à l’identité d’un territoire comme avec d’anciens champions de boxes et de catch figures populaires emblématiques de la ville de Reims (De Arbitre à Zébra). En 2018, il mobilise la protection de l’enfance, l’éducation nationale et plusieurs préfectures pour agir auprès d’enfants migrants et contribuer à améliorer leur quotidien par les pratiques artistiques et des rencontres. Il développe en parallèle le spectacle Franchir la nuit qui sera présenté dans plusieurs villes de France et d’Italie.
Un art situé et pluridisciplinaire
Ses œuvres pluridisciplinaires l’amènent à collaborer avec les auteurs Pascal Rambert, Sonia Chiambretto, Daniel Danis, Gilbert Gatoré, les plasticiens Nicolas Floch’ et Mehdi Medacci, les musiciens Jean-Baptiste Julien et Alexandre Meyer, les circassiens du Collectif XY et plusieurs figures du monde chorégraphique tels Alain Buffard, Meg Stuart, Christian Rizzo, Odile Duboc, Hervé Robbe, Julie Nioche, Emmanuelle Huynh…
Sur scène, il développe une gestuelle à la ligne claire, presque minimaliste et en interaction constante avec l’environnement, à l’image de ses dispositifs scéniques où les nouvelles technologies ont toujours eu leur place.
Danse de foule et ballets nationaux
Depuis quelques années, il oriente son écriture chorégraphique pour des foules en mouvement, comme dans Tout autour pour les 24 danseurs du Ballet de l’Opéra de Lyon, Murmuration pour les 22 danseurs du Ballet de Lorraine, Tenir le temps pour 16 danseurs de sa compagnie, POLICES ! pour des groupes d’habitants qu’il mobilise dans chacune des villes où la pièce est jouée, ou encore Möbius en collaboration avec les 19 acrobates du Collectif XY. Chacune de ses pièces aborde en creux la façon dont nous faisons communauté et comment chacun à l’intérieur y cherche sa place.
Danse et hospitalité
Rachid Ouramdane amène l’art là où on ne l’attend pas. Co-directeur du CCN2 – Centre chorégraphique national de Grenoble à partir de 2016, il développe un projet qui met en son cœur la notion d’hospitalité. Un établissement à destination des populations, résolument ouvert et transversal à tous les modes d’expression qui mettent à l’honneur le mouvement.
Il investit des sites urbains ou ruraux. Il développe plusieurs dispositifs à destination des populations dont « Les Grands Rassemblements », des parcours artistiques qui mettent à contribution artistes et habitants pour un autre usage de leurs environnements. « L’Autre colo », un camp artistique pour les enfants qui ne partent pas en vacances et « We are kids » une semaine créative dédiée aux enfants, en sont les émanations pour le jeune public.
Danse et environnement
Il développe des gestes artistiques de plein air à grande échelle qui l’amènent à investir des sites historiques et des paysages naturels avec des artistes et des sportifs de l’extrême menant en arrière-plan une réflexion écologique sur les grands espaces.
Il endosse le rôle de curateur d’événements dans l’espace public, comme lors de l’édition de Bolzano Danza 2018 (Italie), lui permet de se confronter aux questions primordiales d’aujourd’hui en invitant artistes et public à trouver le juste point d’équilibre entre la place que nous occupons et une attention au vivant qui nous entoure.
Danse et coopération nationale et internationale
Il développe aussi un travail de transmission et de coopération en France et à l’international : Moscou City Ballet, Candoco Dance Company du Royaume-Uni, Migrazia de Russie dans le cadre du programme européen de collaboration INTRADANCE, Seiko dance company de Lituanie…
Son attention vis-à-vis des artistes en formation l’amène à régulièrement intervenir dans des grandes écoles ou stages internationaux tels le Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris, SNDO d’Amsterdam, Movement Research New York, le Junior Ballet de Genève, Dialogues de Moscou… Il s’implique dans plusieurs formations pour l’égalité des chances avec le dispositif « Ier Acte » en collaboration avec le Théâtre National de Strasbourg.
Un artiste associé et situé
Son goût pour le travail collectif qu’il développe à partir de ses lieux d’ancrage lui a valu plusieurs collaborations au long cours à des institutions culturelles en tant qu’artiste associé en banlieue parisienne au T2G de Gennevilliers de 2007 à 2010, à la Ménagerie de Verre à Paris de 2005 à 2007 et au Théâtre de la Ville de Paris de 2010 à 2015, au Manège de Reims de 2000 à 2004 et à Bonlieu Scène nationale Annecy de 2005 à 2015.
En 2011, il est élu membre du conseil national du SYNDÉAC. Il s’implique dans ce syndicat et s’assure que l’expérience des artistes sur le territoire français œuvre à la structuration des professions en art vivant.
Depuis 2016, il co-dirige avec l’artiste de cirque Yoann Bourgeois le CCN2 – Centre Chorégraphique National de Grenoble et développe un lieu d’art et d’hospitalité.
En 2014, il est nommé Chevalier des Arts et des Lettres.
En 2020, il s’implique dans la candidature de Grenoble pour l’obtention du label Capitale Verte Européenne.
En 2021, il est nommé directeur de Chaillot - Théâtre national de la Danse où il succède à Didier Deschamps le 6 avril 2021.
Source : Chaillot - Théâtre national de la Danse
En savoir plus : https://theatre-chaillot.fr/fr
Riolon, Luc
Après des études de mathématiques supérieures et de médecine, Luc Riolon débute la réalisation dans le cadre de sa faculté de médecine, puis rencontre les chorégraphes des années 1980 (Maguy Marin, Mark Tompkins, Josef Nadj, Daniel larrieu, Odile Duboc, Josette Baiz, Angelin Preljocaj, etc.) avec qui il tourne de nombreux films (recréation pour la caméra, captations). Dans les années 1980 avec le chorégraphe américain Mark Tompkins il introduit la vidéo sur la scène, retransmettant en direct sur des écrans géants les images qu'il tourne avec sa caméra en étant sur le plateau avec les danseurs, mélangeant images sur bande et direct.
Avec Daniel Larrieu, il participe à la création du spectacle Waterproof, chorégraphie contemporaine qui se déroule dans une piscine, en filmant en direct les danseurs évoluant dans l'eau et mixant les images en direct avec des images subaquatiques préenregistrées.
Puis il collabore pendant 10 ans avec Eve Ruggieri pour son émission « Musiques au cœur ». Il tourne avec elle de nombreux documentaires sur la musique classique, l'opéra et la danse.
À partir de 1999 il réalise des documentaires de vulgarisation scientifique, en suivant les travaux de chercheurs de terrain attachés à la résolution d’une énigme particulière. Ces deux domaines artistiques et scientifiques qui peuvent sembler bien séparés l’un de l’autre mais sont pourtant, au regard de Luc Riolon, animés de la même démarche. Le désir de comprendre le monde, que ce soit par l’art ou par la recherche scientifique, et restituer cette découverte au plus grand nombre. Parmi ses documentaires scientifiques récents, on peut citer par exemple « Tchernobyl, une histoire naturelle ?», « L’Énigme du Caïman Noir », « Voyage en eau trouble » ou « Delta du Nil : La fin du miracle ». Ces documentaires de vulgarisation scientifique ont récemment reçu des prix dans des festivals en France, comme à l’étranger.
Source: Vimeo
Compagnie XY
Depuis 15 ans, la Compagnie XY interroge le langage acrobatique à travers la pratique des portés. Tout en s’appuyant sur les fondamentaux de cette technique circassienne, les artistes du collectif jouent avec les codes, les rythmes et les formes de l’acrobatie pour les remettre au centre du geste artistique. Dès lors, la Compagnie a choisi de travailler en grand nombre afin de multiplier les possibles et d’élargir son champ de recherche. Ce choix répond également à une démarche artistique qui veut interroger les concepts de masse, de foule et leurs interactions dans un même espace-temps. Plus loin, il s’agit encore de questionner lerapport de l’individu face à un groupe ou au sein d’un environnement social donné. C’est aussi dans cette démarche que la Compagnie XY a choisi d’être un véritable collectif en mettant en partage les savoir-faire et les idées de chacun et en adoptant un fonctionnement collégial. Cette volonté permanente de s’inscrire dans une démarche de transmission et de partage dans un cadre non hiérarchique influence considérablement le travail au quotidien et devient par ce biais une composante directe des formes artistiques qui sont produites. Dans ce contexte, le collectif a choisi de se tourner vers le public à travers la création collective de grandes formes pour le théâtre, l’espace public ou tout lieu qui autorise la représentation en frontal comme en circulaire.
Source : Compagnie XY
En savoir plus : ciexy.com
Möbius
Direction artistique / Conception : Création collective : Abdeliazide Senhadji, Airelle Caen, Alejo Bianchi, Arnau Povedano, Andres Somoza, Antoine Thirion, Belar San Vincente, Florian Sontowski, Gwendal Beylier, Hamza Benlabied, Löric Fouchereau, Maélie Palomo, Mikis Matsakis, Oded Avinathan, Paula Wittib, Peter Freeman, Seppe Van Looveren, Tuk Frederiksen, Yamil Falvella
Assistance direction artistique / conception : Collaborations artistiques : Rachid Ouramdane, Jonathan Fitoussi, Clemens Hourrière / Collaboration acrobatique : Nordine Alla
Lumières : Vincent Millet
Costumes : Nadia Léon
Production / Coproduction de l'œuvre chorégraphique : Compagnie XY ; Coproductions : Cirque théâtre d’Elbeuf et La Brèche Cherbourg, Pôle National Cirque en Normandie / Le Phénix Scène nationale - Pôle européen de création à Valenciennes / Maison de la Danse - Lyon / MC2 Grenoble / Tandem - Scène nationale / La Villette, Paris / Maison de la Culture de Bourges / TEAT Champ Fleuri (La Réunion) / Agora - Pôle National Cirque Boulazac Aquitaine / Les Gémeaux Scène nationale de Sceaux / Bonlieu - Scène nationale d’Annecy / Carré Magique, Pôle National Cirque Bretagne, Lannion Trégor / Espace des arts - Scène nationale de Chalon-sur-Saône / Le Bateau Feu - Scène nationale de Dunkerque / Espace Jean Legendre, Théâtre de Compiègne / Festival Perspectives / festival franco-allemand des arts de la scène, Saarbrücken - Allemagne / La Coursive, Scène nationale de La Rochelle
Production / Coproduction de l'œuvre vidéo : 24 images production
(LA)HORDE : RÉSISTER ENSEMBLE
La Nouvelle Danse Française des années 80
En France, à l’aube des années 80, une génération de jeunes s’empare du corps dansant pour esquisser leur vision singulière du monde.
Quand le réel s'invite
Comment les œuvres témoignent-elles du monde ? L’artiste contemporain est-il lui-même le produit d’une époque, d’un milieu, d’une culture ?
Les états de corps
Explication du terme « état de corps » pour la danse.
La danse au Québec : Les corps déraisonnables
Première partie du Parcours consacré à la danse au Québec, voici un ensemble d’extraits présentant l’utilisation très physique du corps.
Sacré Sacre
Classique, tellurique, chamanique, révolutionnaire ? Le 29 mai 1913, la première du "Sacre du printemps" de Nijinski fit scandale. Ce webdoc vous raconte l'histoire de cette pièce majeure qui a inspiré tant de chorégraphes.
Käfig, portrait d'une compagnie
La danse contemporaine italienne : les années deux mille
Panorama des pratiques de danse contemporaine en Italie dans les années 2000.
Les arts du mouvement
Des genres et des styles
La danse est un terme bien vaste qui comprend beaucoup de spécificités. Ils dépendent de la culture d’un pays, d’une époque, d’un lieu. Ce Parcours propose une visite entre les genres et les styles de la danse.
Technique(s) contemporaine(s)
Ce parcours en forme de question part en quête de la ou des technique(s) que révèlent différents spectacles de danse contemporaine et donne une idée des modes de formation des danseurs contemporains.
LES CENTRES CHORÉGRAPHIQUES NATIONAUX
Une scène artistique hip hop en France
Étranges spectacles
Des spectacles atypiques de danse contemporaine qui réinventent le rapport à la scène.
La danse à la croisée des arts
Certains spectacles sont le lieu de rencontre de différents métiers. Voici un aperçu de certains spectacles où les arts se croisent sur la scène d’une pièce chorégraphique.
Le ballet poussé à bout
L'évolution du ballet, de sa forme romantique au néo-classique.
[1970-2018] Développements néoclassiques : diffusion mondiale, répertoires multiples et dialogues avec la danse contemporaine
Avec les années 1970, l’élan des artistes vers un nouveau classique a plus d’un demi-siècle et ainsi plusieurs générations se sont déjà déployées depuis les Ballets Russes. Au fil des décennies, chacun a défendu ou défend la danse classique sous le signe de la nouveauté, de la singularité, de la connexion avec les autres arts et avec les préoccupations de son temps.