Trans(e)
2000 - Réalisateur-rice : Stürmer, Sibylle
Chorégraphe(s) : Chopinot, Régine (France)
Présentée dans la/les collection(s) : Centre national de la danse
Producteur vidéo : Ballet Atlantique-Régine Chopinot (BARC)
Vidéo intégrale disponible au CND de Pantin
Trans(e)
2000 - Réalisateur-rice : Stürmer, Sibylle
Chorégraphe(s) : Chopinot, Régine (France)
Présentée dans la/les collection(s) : Centre national de la danse
Producteur vidéo : Ballet Atlantique-Régine Chopinot (BARC)
Vidéo intégrale disponible au CND de Pantin
Trans(e)
Régine Chopinot est installée depuis quatorze ans au CCN de La Rochelle devenu Ballet Atlantique Régine Chopinot en 1993 quand elle crée « Trans(e) », un duo des plus radicaux qui la met en scène avec une vache.
D'abord en silence puis accompagnée de la musique de Purcell, elle entame un dialogue avec la génisse nommée Io, magnifié par le cadre de style jésuite à tendance baroque de la Chapelle Fromentin dont le sol a été soigneusement recouvert de paille pour l'occasion. Brocardant les références à une culture classique, elle se met totalement à l'écoute de l'animal et de ses intentions pour chercher une voie, un passage. Transcendance, état de transe, traversée,... Régine Chopinot cherche à dépasser la peur que lui inspire depuis toujours la bête, mais aussi à se remettre en tension, jouant avec le danger que représente la proximité physique de l'animal.
Mais c'est un autre risque dont Régine Chopinot n'avait peut-être pas conscience, qui aura finalement raison de la diffusion de cet énigmatique duo qui avait piqué au vif la curiosité de nombreux programmateurs : la précarité de sa collaboration. En effet dès la première représentation à La Roche-sur-Yon, la vache Io se couchera et refusera de bouger, forçant la chorégraphe à annuler une tournée prometteuse.
Cette remise en jeu intervient à un moment précis de la carrière de celle qui fut une égérie de la (pop) culture, très visuelle, des années 1980 et que les attaques des signataires du 20 août 1997 n'ont pas épargnée. Ebranlée, Régine Chopinot oeuvre à des formes plus expérimentales et plus intériorisées, et opère ici une bascule du centre névralgique de son travail, le faisant glisser, selon ses propres mots, "de l'œil à l'oreille".
Dernière mise à jour : février 2013
Chopinot, Régine
Régine Chopinot, née en 1952 à Fort-de-l'Eau en Algérie, est très vite attirée par la danse. Après des cours de danse classique, elle découvre la danse contemporaine avec Marie Zighera en 1974. Devenue lyonnaise, elle y fonde en janvier 1978 sa première compagnie, la Compagnie du Grèbe qui associe danseurs, comédiens et musiciens. Elle signe alors ses premières chorégraphies. Trois ans plus tard, elle reçoit le deuxième prix au Concours chorégraphique international de Bagnolet (Seine-Saint-Denis) pour la pièce « Halley's Comet » (1981) rebaptisée « Appel d'air ».
Ses créations suivantes, « Délices » et « Via », ouvrent la chorégraphie aux apports d'autres médias dont le cinéma. C'est avec « Délices » (1983) que Régine Chopinot commence sa longue collaboration avec le couturier Jean Paul Gaultier, qui marquera l'époque, avec des pièces comme « Le Défilé » (1985), « K.O.K. » (1988), « ANA » (1990), « Saint Georges » (1991) ou « Façade » (1993). Nommée en 1986, directrice du Centre chorégraphique national de Poitou-Charentes à La Rochelle (où elle succède au Théâtre du Silence de Jacques Garnier et Brigitte Lefèvre), qui devient en 1993 le Ballet Atlantique-Régine Chopinot (BARC), Régine Chopinot multiplie les rencontres artistiques : avec des plasticiens comme Andy Goldsworthy, Jean Le Gac ou Jean Michel Bruyère, des musiciens comme Tôn-Thât Tiêt ou Bernard Lubat.
Au début des années 1990, elle quitte – selon son expression – les « espaces de grande légèreté » où, très jeune, elle s'était fait connaître, notamment dans sa collaboration avec Jean Paul Gaultier. Elle se passionne alors pour des expériences de confrontation de la danse contemporaine aux éléments et aux rythmes naturels et de sa mise à l'épreuve de pratiques et de sciences du corps anciennes et complexes, comme le yoga. En 1999, dans le cadre des « artistes associés », Régine Chopinot invite trois personnalités de la danse contemporaine à collaborer pendant trois ans à son projet artistique : Françoise Dupuy, Dominique Dupuy et Sophie Lessard rejoignent l'équipe de danseurs permanents et d'intervenants-chercheurs du BARC, comme interprètes, pédagogues et chorégraphes.
En 2002, elle ouvre le triptyque de la Fin des Temps, une longue remise en cause de l'écriture et de la création chorégraphique conséquente à une mise en crise volontaire des notions générales de temps, de mémoire et de construction. « Chair-obscur », son premier chapitre, est tourné vers un effacement du passé, de la mémoire, et « WHA » vers la disparition du futur. « O.C.C.C. » se préoccupe du « temps qui reste », de ce qu'il reste à faire, ce qui peut être fait encore, à l'endroit simple et essentiel de la représentation. En 2008, « Cornucopiae », la dernière pièce créée au sein de l'institution, signe la fin d'une forme de représentation et ouvre vers une autre proposition de perception sensorielle.
Parallèlement à son travail de chorégraphe, Régine Chopinot collabore en tant qu'interprète avec des artistes qui lui sont proches : Alain Buffard (« Wall dancin' - Wall fuckin' », 2003 ; « Mauvais Genre », 2004), Steven Cohen (« I wouldn't be seen dead in that ! », 2003). Ou encore, elle forme et dirige des danseurs vietnamiens dans le cadre d'une collaboration avec l'École supérieure de danse du Vietnam et l'Opéra-Ballet de Hanoï (« Anh Mat », 2002 ; « Giap Than », 2004). En 2008, la chorégraphe quitte le CCN de La Rochelle et crée la compagnie Cornucopiae - the independent dance, la nouvelle structure qui porte désormais, création et répertoire, tous les travaux de Régine Chopinot. En 2010, elle choisit le port de Toulon pour y vivre et travailler.
Depuis 2009, Régine Chopinot s'aventure, questionne et approfondit sa recherche du corps en mouvement en lien avec la force de la parole auprès de cultures organisées par et sur la transmission orale, en Nouvelle-Calédonie, en Nouvelle-Zélande, au Japon. De nombreux actes artistiques jalonnent ces trois dernières années : pièces chorégraphiques et films réalisés à partir des expériences artistiques In Situ ont été créés dans le cadre du projet Pacifique Sud. La relation privilégiée initiée depuis 2009 avec le groupe du Wetr (Drehu/Lifou), aboutit à la création de « Very Wetr ! » au Festival d'Avignon en juillet 2012, repris au Centre national de la danse en février 2013.
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Dernière mise à jour : février 2013
Stürmer, Sibylle
Ballet Atlantique-Régine Chopinot (BARC)
Trans(e)
Chorégraphie : Régine Chopinot
Interprétation : Régine Chopinot et la vache Io
Musique additionnelle : Henry Purcell - Interprétation (musique) Alfred Deller, Wieland Kuijken, William Christie
Lumières : Régis Montambaux
Autres collaborations : Régie Denis Tisseraud, Xavier Carré
Durée : 50 minutes
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