Plexus
2015 - Réalisateur-rice : Plasson, Fabien
Chorégraphe(s) : Bory, Aurélien (France) Ito, Kaori (Japan)
Présentée dans la/les collection(s) : Maison de la danse , Saisons 2010 > 2019
Producteur vidéo : Maison de la Danse
Plexus
2015 - Réalisateur-rice : Plasson, Fabien
Chorégraphe(s) : Bory, Aurélien (France) Ito, Kaori (Japan)
Présentée dans la/les collection(s) : Maison de la danse , Saisons 2010 > 2019
Producteur vidéo : Maison de la Danse
Plexus
Plexus, vient du latin de basse époque et signifie « entrelacement ». Dans sa signification anatomique plus tardive, il prend le sens de « réseau de nerfs ou de vaisseaux ». ce mot indique alors à la fois le mécanisme intérieur du mouvement musculaire, influx nerveux et sang oxygéné, et la mécanique extérieure de la danse, entrelacements de gestes, de déplacements, de corps ou de parties du corps. pour la deuxième fois, j’ai voulu faire le portrait d’une femme, non pas comme on le ferait en peinture, en photographie ou en littérature, arts largement supérieurs dans cet exercice, mais en utilisant le corps et l’espace en tant qu’uniques prismes. et la danse comme première optique.
Faire un portrait de Kaori ito à partir des moyens du plateau a été avant tout pour moi un processus. le dispositif scénique n’était pas une idée de départ. Je l’ai défini après plusieurs semaines de répétitions. pour les premiers jours, au milieu d’autres matières, j’avais fait fabriquer une marionnette à fils à l’effigie de Kaori ito, un double très réaliste grandeur nature. « Voici ton professeur de danse » lui avais-je déclaré. Kaori a passé beaucoup d’heures à l’observer et suivre littéralement ses mouvements. et de ce travail je n’ai gardé que les fils, en les déployant dans tout l’espace. la marionnette est restée dans le corps de Kaori.
Des fils j’ai composé un espace palpable, vivant, d’où un drame métaphysique a émergé. avec de forts liens avec le Japon. Je n’ai bien sûr pas voulu faire « japonais », mais Kaori vient avec son histoire, mesure aujourd’hui son éloignement. Je ne voulais pas m’en détourner. certains mythes du Japon, certains motifs récurrents, sont revenus. D’un côté, l’idée du lien avec les ancêtres et avec les morts. D’un autre un rapport à la beauté, associée à l’ombre, à l’effacement, à la disparition. Plexus se déploie de l’intérieur, du corps, de cet endroit anatomique précis, de ce réseau nerveux qui est un point de vulnérabilité, jusqu’à l’extérieur, l’espace, un réseau de fils, rappelant l’étymologie du mot plexus.
la dramaturgie s’étend alors du tout-intérieur, d’avant la vie, au tout-extérieur d’après la mort, où le corps disparaît, se confond et où l’être rejoint le mythe. J’ai espéré que la danse de Kaori ito entravée parfois jusqu’à l’immobilité par un espace impossible à danser, puisse nous donner un accès à ce dialogue entre monde intérieur et monde extérieur.
Après la première au Théâtre Vidy-lausanne, une journaliste me rappela qu’isadora Duncan avait déclaré qu’après les longues séances d’immobilité qu’elle s’infligeait, elle avait localisé le ressort central de tout mouvement à l’endroit du plexus. « The solar plexus lifted the body up, towards the au-delà ».
Source : Aurélien Bory, novembre 2013. Programme Maison de la Danse
Bory, Aurélien
Après des études de physique, Aurélien Bory travaille dans le domaine de l’acoustique architecturale et se consacre ensuite aux arts de la scène.
Depuis l’an 2000, il dirige la compagnie 111 implantée à Toulouse qui emploie de nombreux collaborateurs. Il y développe un théâtre physique et scénographique – de l’espace et du corps – et crée des pièces protéiformes avec des interprètes de différentes disciplines – cirque, danse, théâtre, musique. Aurélien Bory initie de nombreuses collaborations avec des artistes de divers horizons : de Plan B, marqué par la collaboration avec le new-yorkais Phil Soltanoff, à Je me souviens Le Ciel est loin la terre aussi (2019) créé avec Mladen Materic, en passant par Espæce (2016) présenté à la 70e édition du Festival d’Avignon ou encore aSH (2018) créé au festival Montpellier Danse pour la danseuse Shantala Shivalingappa, la compagnie 111 porte aujourd’hui un répertoire de dix-huit créations, présentées à travers le monde. Plus récemment, Aurélien Bory a mis en scène et scénographié La disparition du paysage, texte inédit de Jean-Philippe Toussaint incarné par Denis Podalydès, à l’automne 2021 au Théâtre des Bouffes du Nord à Paris. Son dernier spectacle, invisibili, est créé en octobre 2023 à Palerme.
L’intérêt singulier qu’Aurélien Bory porte à la scénographie s’incarne aussi dans des installations qu’il conçoit, souvent en rapport avec un lieu, comme SPECTACULA en 2015 pour le Théâtre Graslin à Nantes, VILLES FLOTTANTES pour un été au Havre (2017), TRAVERSES en 2016 sur le boulevard Léon Bureau de l’île de Nantes, SPECTACULAIRE en 2019 pour le ThéâtredelaCité – CDN Toulouse Occitanie, TROBO la même année pour la Cité des Sciences et de l’Industrie à Paris, et Garonne en 2020 pour le Théâtre Garonne à Toulouse.
Aurélien Bory met également en scène des opéras. Le Château de Barbe Bleue et Le Prisonnier en 2015, Orphée et Eurydice en 2018, Parsifal en 2020 et Dafne en 2022 en sont les plus récentes productions.
Aurélien Bory prend sa fonction de Directeur du théâtre Garonne au 1er septembre 2024. Il garde en parallèle la direction artistique de la Compagnie 111, qui porte la production et la diffusion de ses projets de création.
Sources : Site de la Compagnie 111
En savoir plus : cie111.com
Ito, Kaori
Imprégnée de culture japonaise et formée à la danse occidentale, Kaori Ito a développé un vocabulaire hybride et singulier qui lui ressemble. A la croisée des cultures et des langues, elle s’intéresse aux non-dits et à l’invisible. Proche de la danse théâtre, elle part de son vécu et de celui des interprètes pour faire surgir une nécessité intime d’être sur scène. Se fiant à l’intelligence corporelle, elle recherche l’immédiateté et l’instinct comme moteur du passage à l’acte. A partir de thématiques essentielles comme les tabous, la fin du monde, la mort, l’amour, la solitude, elle fait émerger des textes bruts et spontanés. De ces mots crus et vifs jaillit le mouvement nécessaire, fulgurant et sauvage qu’elle recherche. Elle travaille un corps qui fait le vide pour accueillir l’émotion du spectateur. Elle accède ainsi à un vocabulaire textuel et chorégraphique qui part de l’intérieur et qui nous interroge sur notre animalité et notre humanité.
« Ce que je recherche avant tout dans mon travail, c’est à faire bouger l’espace. J’essaye de faire exister l’espace vide autour de moi. C’est un peu une démarche de marionnettiste. Il y a quelque chose d’intéressant dans cette idée de la manipulation. Je cherche à découvrir qui tire les ficelles, quel élément attire l’autre… Il y a une sorte de spirale continue où on ne sait pas qui fait quoi et c’est ça qui est intéressant. J’essaie de faire totalement le vide, comme ça les gens peuvent projeter des choses. Je ne cherche pas à les guider. Je crois que ce n’est pas mon cerveau qui réfléchit quand je danse, c’est mon corps qui s’exprime. Donc, je vais essayer de ne pas laisser passer un message trop cérébral.»
« Le théâtre est une confession, chaque soir c’est la vie qui commence et qui se termine. »
En 2023, huit ans après avoir porté ses projets au sein de sa propre compagnie, Kaori Ito prend la direction du TJP, Centre dramatique national de Strasbourg – Grand Est. Elle souhaite en faire un lieu de théâtre transdisciplinaire, interculturel et intergénérationnel qui défend la transversalité de l’art, l’importance des questionnements qui habitent les enfants et leur implication dans les processus de création.
Source et en savoir plus : https://www.kaoriito.com/
Plasson, Fabien
Fabien Plasson est réalisateur, principalement dans le domaine du spectacle vivant (danse, musique, etc.).
C’est au cours de sa formation à l’École Nationale Supérieur des Beaux-Arts de Lyon qu’il intègre en 1995 que Fabien découvre l’art vidéo. Il se forme alors auprès de divers artistes vidéastes (Joël Bartoloméo, Pascal Nottoli, Eric Duyckaerts, etc).
Son approche s’inscrit d’abord dans une recherche plastique avec la création d’installations et d’objets filmiques.
En 2001, il rejoint l’équipe de la Maison de la Danse de Lyon et s’occupe durant 10 ans de la programmation du Vidéo-Bar Ginger&Fred. Il découvre alors l’univers chorégraphique et les enjeux de la vidéo pour la diffusion et la transmission de la danse aux côtés de Charles Picq alors vidéaste et directeur du service vidéo de la Maison de la Danse.
En parallèle, il continue son activité de création plastique, réalise des vidéos de concerts, de pièces de théâtre et crée également des décors vidéos pour le spectacle vivant.
Aujourd’hui, Fabien Plasson est réalisateur vidéo au Pôle Image de la Maison de la Danse de Lyon et pour Numeridanse.tv, vidéothèque internationale de danse en ligne.
Source : Maison de la Danse, Fabien Plasson
Plexus
Direction artistique / Conception : Aurélien Bory
Chorégraphie : Aurélien Bory, Kaori Ito
Interprétation : Kaori Ito
Conseil artistique / Dramaturgie : Taïcyr Fadel
Mise en scène : Aurélien Bory
Scénographie : Aurélien Bory
Musique originale : Joan Cambon
Lumières : Arno Veyrat
Costumes : Sylvie Marcucci
Décors : Pierre Dequivre (conception technique), Atelier de la fiancée du pirate (réalisation), Pierre Gosselin (construction prototype)
Son : Stéphane Ley
Autres collaborations : Tristan Baudoin ou François Saintemarie (Régie plateau et manipulation), Marc Bizet (Machinerie), Arno Veyrat (Régie générale), Florence Meurisse (Directrice des productions) / Christelle Lordonné (Administratrice de production) / Marie Reculon (Chargée de production) / Barbara Suthoff (Développement en international) / Dorothée Duplan et Flore Guiraud assistées d’Eva Dias (Plan Bey) (Presse)
Production / Coproduction de l'œuvre chorégraphique : Production compagnie 111- Aurélien Bory / Coproduction Le Grand T théâtre de Loire Atlantique – Nantes, Théâtre Vidy – Lausanne, Théâtre de la Ville – Paris, Le Parvis scène nationale Tarbes Pyrénées, Les Théâtres de la Ville de Luxembourg, La Coursive scène nationale – La Rochelle, Agora pôle national des arts du cirque – Boulazac Résidences et répétitions : Le Grand T théâtre de Loire Atlantique – Nantes, Théâtre Garonne scène européenne – Toulouse, Théâtre Vidy – Lausanne / Avec l’aide de : l’Usine scène conventionnée pour les arts de la rue – Tournefeuille Toulouse Métropole
Production / Coproduction de l'œuvre vidéo : Maison de la Danse - mars 2015
Danse et arts numériques
Partenaires artistiques de K. Danse
La compagnie Dyptik
Les racines de la diversité en danse contemporaine
Noé Soulier : Repenser le mouvement
(LA)HORDE : RÉSISTER ENSEMBLE
CHRISTIAN & FRANÇOIS BEN AÏM ET L'ÉLAN VITAL - échappées chorégraphiques salvatrices
Les Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis
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40 ans de rock et danse
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Une découverte de la danse indienne au travers de créations chorégraphiques qui la dévoilent, la suggèrent, la revisitent ou la transforment !
Le corps et les conflits
Regard sur les liens qui semblent émerger entre le corps dansant et le monde envisagé comme un organisme vivant.
James Carlès
Rencontres avec la littérature
La collaboration entre chorégraphe et écrivain fait apparaître de multiples combinaisons. Parfois, ce n’est plus le chorégraphe qui « met en danse » le texte d’un auteur, c’est l’écrivain qui prend la danse pour sujet ou matière de son texte.
Quand le réel s'invite
Comment les œuvres témoignent-elles du monde ? L’artiste contemporain est-il lui-même le produit d’une époque, d’un milieu, d’une culture ?
Danse et performance
Echantillon d’extraits des figures burlesques de la Performance en danse.
Le Butô
Une découverte de la danse japonaise du Butô.
Folklores dites-vous ?
Présentation de la manière dont les chorégraphes contemporains revisitent le Folklore.
Les états de corps
Explication du terme « état de corps » pour la danse.
La danse au Québec : Les corps déraisonnables
Première partie du Parcours consacré à la danse au Québec, voici un ensemble d’extraits présentant l’utilisation très physique du corps.