La Mère
2005 - Réalisateurs : Bourgeais, Isabelle - Faggianelli, Tristan
Chorégraphe(s) : Duncan, Isadora (United States) Schwartz, Elisabeth (France)
Présentée dans la/les collection(s) : Maison de la danse
La Mère
2005 - Réalisateurs : Bourgeais, Isabelle - Faggianelli, Tristan
Chorégraphe(s) : Duncan, Isadora (United States) Schwartz, Elisabeth (France)
Présentée dans la/les collection(s) : Maison de la danse
Mère (La)
Ce solo fait partie d'un ensemble de danse, Impressions de Russie, sur trois études de Scriabine. Duncan est arrivé à Moscou quelques mois plus tôt pour fonder une école de danse. Dans le dénuement que traverse la russie, les accents mystiques de Scriabine accompagnent la douleur d'une mère orpheline de ses enfants.
Cette danse gestuelle se déroule sur une unique diagonale symbolisant le parcours de vie. Une femme se penche, comme un enfant qu'elle semble tirer de la terre. Le phrasé des gestes sculpte l'espace entre l'enfant évoqué et la mère. Le dialogue, leur corps à corps imaginaire s'enveloppent d'une lenteur terrienne soutenue par le cercle ternaire de la musique - "La vraie danse est la force de la douleur." écrit Duncan. L'enfant s'éloigne, elle le suit des yeux, il revient, elle l'enlace éperduement, elle l'allonge devant elle. Mais ses doigts lors d'une dernière caresse, viennent buter contre le sol. Un ultime geste d'au revoir au lointain, d'adieu étire le corps de la mère restée sur le sol.
Source Dictionnaire de la Danse (CCN - Ballet de Lorraine 2004 - 2005)
Duncan, Isadora
Danseuse et chorégraphe américaine.
Née à San Francisco dans une famille de quatre enfants, elle mène une enfance difficile et bohème avec sa mère et ses frères et sœur. En l'absence du père se forme un clan familial qui au-delà des préoccupations matérielles se passionne pour les arts. De 1895 à 1900 elle danse dans quelques *comédies musicales à Chicago et à New York, tout en composant sur des poèmes ses premières danses vraisemblablement de facture encore pantomimique. En 1900, elle quitte les Etats-Unis pour l'Europe afin de réaliser ses aspirations artistiques. Ses premiers récitals lui ouvrent les salons artistiques de Londres, Paris, Munich. En 1903, elle publie à Leipzig son manifeste la Danse du futur. La même année, porté par un hellénisme passionné, le clan Duncan se déplace en Grèce et tente de faire revivre la tragédie grecque avec la pièce d'Eschyle les Suppliants. En 1905, elle ouvre à Berlin sa première école de danse. C'est dans cette ville qu'elle rencontre le metteur en scène G. Graig dont elle aura une petite fille. Ses tournées la font sillonner l'Europe. Elle quitte Berlin pour Paris. Après sa liaison passionnée mais éprouvante avec Graig, elle trouve bien-être et soutien auprès du millionnaire Paris Singer, dont elle aura un fils. Mère comblée, danseuse vénérée, femme adulée, proche de la pensée d'artistes comme A. Rodin, K. Stanislavski, elle en inspire beaucoup d'autres : le scuplteur Antoine Bourdelle, les peintres André Dunoyer de Segonzac, Maurice Denis. La noyade de ses deux enfants en 1913 marque un tournant tragique dans sa vie. Après de nombreuses tournées aux succès inégaux en Amérique du Sud et du Nord, Isadora est invitée à fonder une école de danse à Moscou en 1921. Elle rencontre le poète russe Serge Essenine qu'elle épouse. Epuisée par sa relation tumultueuse avec lui et la dureté des conditions de vie dans une Russie ensanglantée, elle rentre en France en 1924. Elle mène alors une vie instable entre Paris et Nice, donnant quelques spectacles dont Sonate (date, mus. F. Liszt), dansé sur des poèmes de J. Cocteau. En 1927 elle meurt accidentellement, en voiture, étranglée par sa propre écharpe.
Dans un rapport intuitif à l'histoire qui lui est contemporaine (Première guerre mondiale, révolution en Russie, émancipation de la femme, affaire Sacco et Vanzetti), I. Duncan se laisse brasser dans la vie sociale et politique de son époque. Abolissant l'antagonisme entre être danseuse et être femme, elle aborde la danse à partir de son corps, sa sensualité et son âge. Dès son arrivée en Europe, son style se précise. Elle apparait en simple tunique, sur une scène sans décor devant un fond bleu clair, dansant en osmose avec la musique : F. Chopin (Prélude, v. 1900), Ch-W. Gluck (Iphigénie, 1904), L. van Beethoven (Septième Symphonie, 1904), offrent des correspondanses musicales au rubato expressif de sa gestuelle et l'éloignent de la pantomime. Après la rencontre avec Craig et la naissance de sa fille, la qualité plastique de sa danse, entre poids et envol, devient plus charnelle : Bacchanale (1904), Valses de Brahms, op. 39 et Danses Allemandes (1905, mus. F. *Schubert), Danses des Furies (1910, mus. Ch.-W. Gluck), Orphée (1911, mus. C. Gluck), extraits des opéras Tristan, Parsifal, les Maîtres chanteurs de R Wagner (1911). La mort de ses enfants et le début de la guerre entrainent une nouvelle évolution. L'élan se condense dans une gestuelle intensément intériorisée et plus terrienne : Ave Maria (1914), Symphonie inachevée (1915, mus. Schubert), Symphonie n°6 (1916, mus. P. Tchaïkovski), Neuvième symphonie (1916, mus. Schubert), Les Funérailles (1918, mus. F. Liszt), Mazurka lente (1923), Rédemption (1927, mus. C. Franck). A la suite de son séjour en Russie le contenu politique de certaines de ses danses, présent dès la Marseillaise (1915) puis la Marche slave (1917), s'accentue : Impressions de Russie (1921, mus. A. Scriabine), ensemble dont font partie la Mère et Étude révolutionnaire ; Chants russes (1924).
A l'instar de Jean-Jacques Rousseau, I. Duncan est persuadée que l'homme nait bon et que seule la société le pervertit. Ce n'est donc pas un hasard si elle place au centre de ses préoccupations d'artiste l'éducation des enfants : outre l'école de Grünewald à Berlin que fréquentent les futures *Isadorables, et celle de Moscou, elle fonde aussi une école à Meudon près de Paris en 1913, qu'elle mettra à disposition de la Croix Rouge au début de la guerre. Passionnée et généreuse, simple ou grandiloquente, magnanime ou ridicule, elle est toujours au coeur des mouvements de libération. Sa danse en est la traduction artistique : la libération s'y exprime par le dépouillement des contraintes vestimentaires (pieds nus, tunique) et des contraintes physiques (spontanéité, élan, parcours dans l'espace), le recours aux mouvements élémentaires en relation avec ceux de la nature comme la houle, l'onde. Faite de courbes et de volumes, sa danse expose un jeu dynamique entre l'abandon et la résistance à la gravité. Sa fluidité plastique revivifie le code occidental des expressions. Dans sa recherche de gestes simples elle se situe dans l'héritage des arts plastiques européens, de la Grèce Antique à Botticelli jusqu'aux Impressionnistes. A l'intérieur de son style une métaphysique exacte sous-tend chaque geste. Plus qu'une technique formelle, son art, sans doute influencé par le système d'expression de F. Delsarte, établit un certain rapport au corps qui, au-delà de la question du mode d'expression, figuratif ou abstrait, privilégie l'émotion au sens large du terme comme source du mouvement.
Danseuse de sa vie, au gré des événements extérieurs et de ses tourments personnels, elle est associée à l'élaboration des principes fondamentaux de la danse moderne en rupture avec la danse classique occidentale et participe de l'avènement de la modernité : son élan créateur constitue le coeur du courant artistique de la danse libre dont les recherches de M. Fokine, E. Jaques-Dalcroze ou E. Hawkins, entre autres, portent la marque. Par son esprit libre, elle reste une figure emblématique de la danse du XXe s. comme en témoigne la pérennisation de son répertoire à travers le travail de J. *Levien notamment, et les hommages chorégraphiques que lui rendront, par exemple, J. Limón (Dances for Isadora, 1972), F. Ashton (Five Brahms Valses in the Manner of Isadora Duncan, 1975) ou M. Béjart (Isadora, 1976).
Source : Elisabeth Schwartz sous la direction de Philippe Le Moal, Dictionnaire de la danse, Larousse, 1999
En savoir plus :
Schwartz, Elisabeth
Danseuse, pédagogue, historienne de la danse, diplômée de l'analyse labanienne et du mouvement dansé) Formée principalement aux Etats-Unis, à New York de 1975 à 1983, auprès de Margaret Craske (Méthode de danse classique d'Enrico Cecchetti) et auprès de grands chorégraphes de la danse moderne américaine : Merce Cunningham, Viola Farber, Meredith Monk, Douglas Dunn, Elisabeth Schwartz entreprend à partir de 1978 une recherche sur Isadora Duncan auprès des deux dernières Isadorables et apprend son répertoire auprès de Julia Levien.
De retour en France en 1975, elle monte des spectacles autour d'Isadora Duncan : La courbure de la vie, Evocation d'Isadora Duncan, Champs de bataille, Jaillissements qui seront programmés entre autres au Festival de Châteauvallon 1983 et 1984, à la Biennale de Lyon 1984 et 1990, aux Iles de danse 1991, au Montpellier Danse 1983 et à l'étranger (Norvège, Suisse, Tchéquie, Emirats d'Arabie, etc).
Lauréate du Prix Villa Médicis Hors les murs en 1992, elle retourne à New York pour poursuivre des recherches autour d'Emile Jaques-Dalcroze, Rudolf Laban, Isadora Duncan et la danse libre. Elle participe en 1990 à l'élaboration d'un film sur Isadora Duncan et Auguste Rodin Jaillissements (INA, ARTE).En 2001, elle réalise un montage de films d'archives glanées dans le monde entier, sur le concept de la danse libre pour la Cinémathèque de la danse.
En 2001-2002, elle réalise une conférence dansée autour de l'abstraction américaine avec Dominique Jégou.En 2005, elle monte le spectacle Les plis du temps au Centre National de la Danse, carte blanche proposée par Claire Rousier, qui regroupe des danses de groupes d'I. Duncan pour adultes et enfants. Dans le cadre d'une aide au projet de la DRAC, cette pièce est créée à l'Opéra de Rennes.
Pédagogue, DE, diplômée en analyse fonctionnelle du mouvement dansé (CND Paris, 1995), et en analyse qualitative labanienne (LIMS, New York 1996), Elisabeth Schwartz est aussi notatrice labanienne (CNSM, Paris 2003), diplômée en culture chorégraphique, Cefedem- Sud, dir. Laurence Louppe, 2005).Entre 2003 et 2007, elle anime des conférences sur l'histoire de la danse avec la chorégraphe Dominique Rebaud Depuis 2004, elle est chargée de cours en culture chorégraphique à l'université d'Evry, Département Musiques et spectacles. Depuis 2009, elle est inspectrice de la danse à la Ville de Paris.
Source : Elisabeth Schwartz
En savoir plus :
http://entronsdansladanse.blogspot.fr/2012/01/formation-pedagogique-et-technique-pour.html
Bourgeais, Isabelle
Faggianelli, Tristan
CCN - Ballet de Lorraine
Dirigé depuis juillet 2011 par Petter Jacobsson, le Centre Chorégraphique National - Ballet de Lorraine est dédié aux écritures chorégraphiques contemporaines depuis l’obtention du label de CCN en 1999.
Il est pensé comme le lieu de tous les possibles en matière de recherche, d’expérimentation et de création artistiques. Il se veut une plate-forme ouverte aux différentes disciplines, un espace de rencontres des multiples visions de la danse d’aujourd’hui. Le CCN – Ballet de Lorraine, et ses 26 danseurs, forment ainsi l’une des compagnies chorégraphiques contemporaines de création et de répertoire les plus importantes d’Europe, présentant des œuvres marquantes de chorégraphes majeurs.
En savoir plus : http://ballet-de-lorraine.eu
La mère
Chorégraphie : Isadora Duncan // Transmission de la danse : Elisabeth Schwartz
Interprétation : Axelle Trinchero
Musique originale : Scriabine - Etude n°1 op. 2
Lumières : Thibault Leblanc
Danse et arts numériques
Partenaires artistiques de K. Danse
La compagnie Dyptik
Danse sur Mobilier urbain dissuasif
Les racines de la diversité en danse contemporaine
CHRISTIAN & FRANÇOIS BEN AÏM ET L'ÉLAN VITAL - échappées chorégraphiques salvatrices
Les Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis
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