Jours étranges
1993 - Réalisateur-rice : Didier, Laurent
Chorégraphe(s) : Bagouet, Dominique (France)
Présentée dans la/les collection(s) : Montpellier Danse , Collection Bagouet
Producteur vidéo : Les Carnets Bagouet
Jours étranges
1993 - Réalisateur-rice : Didier, Laurent
Chorégraphe(s) : Bagouet, Dominique (France)
Présentée dans la/les collection(s) : Montpellier Danse , Collection Bagouet
Producteur vidéo : Les Carnets Bagouet
Jours étranges
Dans sa stridence et son énergie brute, « Jours étranges » se rapproche de « F. et Stein », créé sept ans plus tôt. Lors de sa création au Festival de Montpellier, certains professionnels ont pu dire qu'elle n'était pas « digne » d'un directeur de centre chorégraphique national. Sur la musique des Doors, la pièce évoque les approches – premiers émois, jeux, désespoirs passagers, passages à vide – des états adolescents. Composée à partir d'improvisations des danseurs, sur des textes littéraires aussi bien que sur des bandes dessinées, « Jours étranges » n'est informe qu'en apparence. Dominique Bagouet y renonce aux effets brillants des compositions savantes qui le caractérisent, brisant ainsi sa propre image médiatique. Il fait reposer la pièce sur la seule force d'interprétation de ses danseurs aux formidables personnalités. On se souvient souvent de « Jours étranges » comme d'une pièce rock, explosive et déjantée ; pourtant, la pièce est aussi pleine de vides, de flottements, ce que le temps du spectacle autorise rarement.
A l'été 1993, lors des représentations dont le film rend compte, le chorégraphe est mort depuis six mois et nombre de danseurs sont revenus dans la compagnie pour ces ultimes reprises. La puissance de leur jeu, le débridement du rire comme de la rage, de l'errance comme de l'ivresse, donnent à cette pièce parfois regardée comme mineure, la force d'un chef-d'œuvre arraché, plutôt que sculpté, à l'énergie et au mouvement.
Source : Isabelle Ginot in « Images de la culture n° 19 » – janvier 2005
Création le 4 juillet 1990 au Festival Montpellier Danse 1990 dans la Cour des Ursulines de Montpellier
Spectacle filmé les 24 et 25 juillet 1993 dans la Cour d'Honneur du Palais des Papes d'Avignon
Dernière mise à jour : décembre 2012
Bagouet, Dominique
Angoulême, 9 juillet 1951 - Montpellier, 9 décembre 1992
Elève de Rosella Hightower à Cannes dès 1965, il reçoit un enseignement classique et trouve son premier engagement chez Alfonso Cata au Ballet du Grand Théâtre de Genève en 1969. L'année suivante, il danse dans la compagnie de Félix Blaska puis entre aux Ballets du XXème siècle de Béjart à Bruxelles. L'expérience dure deux ans et se prolonge dans le groupe Chandra (où travaillait aussi Maguy Marin).
De retour à Paris en 1974, Dominique Bagouet prend des cours avec Carolyn Carlson et Peter Goss. Il danse aussi dans les compagnies de Joseph Russillo, Anne Béranger et Peter Goss. Il part quelques mois aux Etats-Unis où il découvre les techniques issues des écoles américaines, entre autres avec Jennifer Muller et Lar Lubovitch.
En 1976, à son retour en France, il présente sa première chorégraphie : « Chansons de nuit » au Concours de Bagnolet et remporte le premier prix avec mention « recherche ». Il fonde alors sa propre compagnie. Pour la faire vivre, il va enchaîner les créations à un rythme très soutenu qu'il déplore. Jusqu'en 1979, il crée quatorze pièces, parfois dans l'urgence et pas toujours de façon satisfaisante.
Avec « Sous la blafarde », le jeune chorégraphe commence à s'imposer et trouve un havre : la ville de Montpellier qui accueille la compagnie et lui donne les moyens d'exister puisqu'il est invité à mettre sur pied et à diriger le Centre chorégraphique régional de Montpellier. Il créera d'ailleurs dans cette ville le Festival International Montpellier Danse qu'il dirigera jusqu'en 1982.
Dominique Bagouet va alors créer certaines des pièces les plus marquantes de la chorégraphie contemporaine française, d' « Insaisies »(1982) jusqu'à « Necesito, pièce pour Grenade » (1991), ultime commande réalisée pour célébrer le 500ème anniversaire de la ville espagnole.
Avec des pièces comme « Déserts d'amour » (1984), « Le Crawl de Lucien » (1985) ou « Assaï » (1986), Dominique Bagouet impose clairement sa personnalité et son style. Il compose le mouvement de très nombreux petits gestes (jeux des pieds et des mains, inclinaison particulière du torse...) sans aucun maniérisme et d'une redoutable précision.
Autre constante, le chorégraphe a toujours su s'entourer d'artistes au talent reconnu. Il y eut Tristan Murail pour«Déserts d'amour », Pascal Dusapin pour « Assaï », Christian Boltanski pour « Le Saut de l'ange » (1987), ou l'actrice Nelly Borgeaud pour le superbe « Meublé sommairement » (1989), adaptation chorégraphique d'un roman d'Emmanuel Bove.
Avec Charles Picq, il a réalisé deux films : « Tant mieux, tant mieux ! » (1983) et « Dix anges, portraits » (1988) d'après « Le Saut de l'ange ».
S'il y avait un style Bagouet, il résiderait également dans cette curiosité qui a marqué toute une génération.
En 1993, les danseurs de sa compagnie fondent Les Carnets Bagouet afin de préserver et transmettre le patrimoine artistique du chorégraphe. Ils proposent le répertoire à d'autres compagnies et de nombreuses écoles.
Source : Philippe Verrièle - Extrait de « 99 biographies pour comprendre la jeune danse française », Les Saisons de la danse-hors série été 97.
En savoir plus : www.lescarnetsbagouet.org
Didier, Laurent
Compagnie Bagouet
Dominique Bagouet crée La Compagnie Dominique Bagouet en 1977, avec quelques amis danseurs, peu après avoir obtenu le 1er prix du Concours chorégraphique de Bagnolet avec sa première pièce « Chansons de nuit ». Les premières saisons sont difficiles, sans réel espace de travail à Paris, mais néanmoins avec quelques commandes de pièces courtes. La Compagnie Bagouet s'installe à Montpellier en 1979, à l'invitation de Georges Frêche, maire de cette ville, et devient Centre chorégraphique régional en 1980.
C'est en 1984 que Dominique Bagouet crée « Déserts d'amour », qui va faire connaître la compagnie au niveau international. Le travail de création se développe continuellement avec de nombreuses œuvres présentées chaque année au Festival International Montpellier Danse.
Dominique Bagouet laisse à plusieurs reprises son équipe du Centre chorégraphique (devenu national en 1984) aux mains de chorégraphes invités : Susan Buirge, Trisha Brown, mais aussi de ses propres danseurs pour y faire leurs débuts de chorégraphes : Michel Kelemenis, Bernard Glandier ou encore Olivia Grandville, Hélène Cathala et Fabrice Ramalingom.
En 1990, après 10 ans de présence à Montpellier, et un succès avéré auprès du public, Dominique Bagouet réclame un meilleur outil de travail et envisage l'aménagement du Couvent des Ursulines pour développer plusieurs axes : création, répertoire, pédagogie et résidences d'artistes invités. Malheureusement la maladie l'emporte et ce projet ne verra le jour qu'après sa mort.
Les danseurs de sa dernière équipe décident de ne pas poursuivre la Compagnie Bagouet mais créent l'association Les Carnets Bagouet en 1993 pour accomplir la transmission de son œuvre.
Sources : www.lescarnetsbagouet.org
Dernière mise à jour : novembre 2012
Jours étranges
Chorégraphie : Dominique Bagouet
Assistance à la chorégraphie : Catherine Legrand
Interprétation : Hélène Baldini, Hélène Cathala, Jean-Charles di Zazzo, Bernard Glandier, Olivia Grandville, Fabrice Ramalingom
Scénographie : Laurent Gachet
Musique additionnelle : The Doors
Conception vidéo : Images : Laurent Didier - Montage : Myriam Copier
Lumières : Serge Dées
Production / Coproduction de l'œuvre vidéo : Les Carnets Bagouet
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