Havoc
1993 - Réalisateur-rice : Picq, Charles
Chorégraphe(s) : Jones, Bill T. (United States)
Présentée dans la/les collection(s) : Maison de la danse , Saisons 1990 > 1999
Havoc
1993 - Réalisateur-rice : Picq, Charles
Chorégraphe(s) : Jones, Bill T. (United States)
Présentée dans la/les collection(s) : Maison de la danse , Saisons 1990 > 1999
Havoc
création 1990
Tout au long du programme, la chorégraphie de Bill T. Jones est agitée. La lutte elle-même semble être le thème de Havoc, présentée en avant-première à New-York. Créée en 1990 pour le Berkshire Ballet au Massachusetts, cette œuvre était initialement intitulée Havoc in Heaven (Ravages au paradis). Même si le paradis (heaven) ne fait plus partie du titre, les ravages (havoc) sont toujours présents sur scène et un enregistrement des percussions de John Bergamo bat comme un appel à la lutte.
Havoc oppose deux danseurs l’un à l’autre. Pour développer ses mouvements, Arthur Aviles doit sautiller et crapahuter tel un gobelin, un lutin ou un animal sauvage. Il mène également un petit groupe (Odile Reine-Adelaide, Maya Saffrin et Andrea Woods). Son opposant a quelque chose en lui de solitaire. Choisi pour ce rôle, Sean Curran prend des positions affirmées et son intensité fait penser qu’avec son jeu de jambes il creuse profondément dans la scène.
Parfois, les deux hommes se retrouvent enfermés dans leur conflit. Quelquefois, ils semblent tous deux être l’alter ego de l’autre. Puis à d’autres moments, tous les danseurs sont attirés sur scène, repoussés hors de la scène, comme s’il y avait un immense aimant. Finalement, tout le monde s’en va. Toutefois l’attitude autoritaire d’Odile Reine-Adelaide laissait penser que si la lutte avait continué, elle aurait été une troisième force que les hommes auraient dû affronter.
Quelle que soit la signification allégorique voulue par Bill T. Jones dans sa chorégraphie, celle-ci n’était pas claire à première vue. Toutefois, l’intensité pure de la pièce n’en faisait pas une pièce déconcertante mais plutôt captivante.
Le fait que sa signification et son issue étaient ambiguës peut également révéler beaucoup de choses sur le point de vue de Bill T. Jones. Aucune de ses danses ne parvient à une conclusion nette ou facilement apaisante. Néanmoins, en évitant la sentimentalité, il évite également le cynisme en insinuant que la capacité d’accepter l’incertitude est une forme de courage.
Jones, Bill T.
Bill T. Jones est un danseur et chorégraphe américain qui n'a aucun tabou. Ce performer dont la présence scénique électrise l'auditoire, exprime à la fois violence, douceur et émotion. Son statut de danseur noir et homosexuel a influencé le thème social de ces pièces, de même que la danse moderne et l'importance de l'improvisation dans la démarche de création.
Issu d'une famille noire-américaine très modeste, il se forme à l'université de Binghamton en théâtre et en danse. Il y fait une rencontre décisive, celle de son compagnon et principal collaborateur, le performer Arnie Zane. Ils fondent ensemble en 1973 l'American Dance Asylum, avant de devenir la Bill T. Jones / Arnie Zane Dance Company en 1982. Arnie Zane, décède en 1988 des suites du sida, Bill T. Jones, lui-même séropositif, fait désormais perdurer la compagnie.
Bill T. Jones crée pour A. Ailey, le Boston Ballet, le Ballet de l'Opéra de Berlin et le Lyon Opéra Ballet ; pièces pour lesquelles il reçoit de nombreuses distinctions. Il collabore également à des productions d'opéra ou de théâtre. Intéressé par la diversité des morphologies, il en fait l'un de ses atouts. Noir, musclé, sensuel et d'un haut niveau technique, Bill T. Jones joue sur la différence avec Zane, qui, petit et blanc, invente de drôles de gestes et teinte la virtuosité des duos d'un certain non-sens. Bill T. Jones aborde dans ses pièces chorégraphiques des sujets conflictuels comme la condition des Noirs-Américains et l'homosexualité, et il n'hésite pas à prendre position sur différents enjeux sociaux. Sa danse, déjà narrative et en rupture avec le minimalisme, se fait ainsi militante.
Sources : Panorama de la danse contemporaine, Rosita Boisseau (Ed. Textuel, Paris, 2006) ; Site du New-York Live Arts
En savoir plus : newyorklivearts.org
Picq, Charles
Auteur, réalisateur et vidéaste, Charles Picq (1952-2012) entre dans la vie professionnelle dans les années 70 par le théâtre et la photographie. Après une reprise d'études (Maîtrise de Linguistique - Lyon II, Maîtrise des Sciences et Techniques de la Communication - Grenoble III), il se consacre à la vidéo, d'abord dans le champ des arts plastiques à l'Espace Lyonnais d'Art Contemporain (ELAC) et avec le groupe "Frigo", puis dans celui de la danse.
Dès la création de la Maison de la Danse à Lyon en 1980, il est sollicité pour y entreprendre un travail de documentation vidéo qu'il poursuit toujours depuis. Durant les années 80, marquées en France par l'explosion de la danse contemporaine et le développement de l'image vidéo, il fait de nombreuses rencontres avec des artistes tels qu'Andy Degroat, Dominique Bagouet, Carolyn Carlson, Régine Chopinot, Susanne Linke, Joëlle Bouvier et Régis Obadia, Michel Kelemenis. Son activité se déploie dans le champ de la création avec des installations et des vidéos en scène, ainsi que dans celui de la télévision avec des spectacles filmés, des recréations et des documentaires. Avec Dominique Bagouet (80-90), la rencontre est particulière. Il documente sa création, l'assiste sur " Le Crawl de Lucien" et co-réalise avec lui les films "Tant Mieux, Tant Mieux" et "10 anges".
Dans les années 90, il devient le directeur du développement vidéo de la Maison de la danse et œuvre, avec le soutien de Guy Darmet et son équipe, pour une place grandissante de l'image vidéo au sein du théâtre à travers plusieurs initiatives :
• Il fonde une vidéothèque de films de danse, d'accès public et gratuit. C'est une première en France. Poursuivant la documentation vidéo des spectacles, il en organise la gestion et la conservation.
• Il impulse la création d'un vidéo-bar et d'une salle de projection vidéo dédiée à l'accueil scolaire.
• Il initie les "présentations de saisons" en image.
• Il conçoit l'édition du DVD "Le tour du monde en 80 danses", une vidéothèque de poche produite par la Maison de la Danse pour le secteur éducatif.
• Il lance la collection « Scènes d'écran » pour la télévision et le web, il entreprend la conversion numérique de la vidéothèque et crée Numeridanse.
Ses principaux documentaires sont : "Enchaînement", "Planète Bagouet", "Montpellier le Saut de l'Ange", "Carolyn Carlson, a woman of many faces", "Grand Ecart", "Mama Africa", "C'est pas facile", "Lyon, le pas de deux d'une ville", "Le Défilé", "Un Rêve de cirque".
Il a également réalisé des films de spectacle : "Song", "Vu d'Ici" (Carolyn Carlson),"Tant Mieux, Tant Mieux", "10 anges", "Necesito" et "So Schnell", (Dominique Bagouet), "Im bade wannen","Flut" et "Wandelung" ( Susanne Linke), "Le Cabaret Latin" (Karine Saporta), "La danse du temps"(Régine Chopinot), "Nuit Blanche"( Abou Lagraa), "Le Témoin" (Claude Brumachon), "Corps est Graphique" (Käfig), "Seule" et "WMD" (Françoise et Dominique Dupuy), " La Veillée des Abysses" (James Thiérrée), Agwa »(Mourad Merzouki), Fuenteovejuna (Antonio Gadès), Blue Lady revisted (Carolyn Carlson)…
Source : Maison de la Danse de Lyon
Bill T. Jones / Arnie Zane Dance Company
Direction artistique: Bill T. Jones
Année de création: 1982
La Bill T Jones / Arnie Zane Dance Company est créée en 1982, fruit de 11 ans de collaboration entre Bill T. Jones et Arnie Zane (1948-1988). Durant cette période, ils ont redéfini la forme du duo et ont mis en avant des des problèmes d'identité, de forme qui changeraient le visage de la danse américaine. La Cie s'est produite dans le monde entier dans plus de 200 villes dans 40 pays sur tous les principaux continents et est reconnue comme l'une des forces les plus innovantes et les plus puissantes dans le monde de la danse-théâtre.
Le répertoire de la compagnie Bill T. Jones / Arnie Zane est très varié dans son domaine, son imagerie visuelle et son approche stylistique du mouvement, de la voix et de la scène et comprend des œuvres musicales ainsi que des œuvres utilisant une variété de textes. La Cie est reconnue pour sa méthode de création collaborative qui inclut des artistes aussi divers que Keith Haring, Cassandra Wilson, The Orion String Quartet etc.
Le travail de cette compagnie a souvent été décrit comme une fusion du théâtre et de la danse. Le répertoire est très varié, autant dans les thèmes abordés, les réalisations visuelles ou longueur des représentations, qui vont de 15 minutes à deux heures. La compagnie s'affirme comme l'une des plus influentes en terme d'évolution esthétique de la danse contemporaine américaine. Sans distinction de styles, le répertoire de la compagnie se diversifie, prenant après la mort de Zane en 1988 un sens plus grave, plus politique. Bill T. Jones crée dans l'urgence, menant son combat contre le sida et contre toute forme d'exclusion.
Sources : New-York Live Arts ; Programme de la Maison de la danse
En savoir plus : newyorklivearts.org
Havoc
Chorégraphie : Bill T. Jones
Lumières : Robert Wierzel
Costumes : Liz Prince
Production / Coproduction de l'œuvre chorégraphique : Berkshire Ballet d'Albanie, New York
Production / Coproduction de l'œuvre vidéo : Maison de la Danse - 1993
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