Dis moi pourquoi tu danses
2015 - Réalisateur-rice : Kébadian, Jacques
Présentée dans la/les collection(s) : Ministère de la Culture , CNC - Images de la culture
Dis moi pourquoi tu danses
2015 - Réalisateur-rice : Kébadian, Jacques
Présentée dans la/les collection(s) : Ministère de la Culture , CNC - Images de la culture
Dis moi pourquoi tu danses
Grâce à Christina Galstian, une danseuse et chorégraphe venue d’Arménie soviétique, est née en région parisienne la compagnie Yeraz ("rêve"). Celle-ci aimante des jeunes qui tous portent au cœur quelque chose de l’Arménie perdue de leurs arrière-grands-parents : cuisine, musique mais aussi deuil et colère. Par la danse, exorcisme puissant, la compagnie perpétue une tradition millénaire tout en la réinventant.
Entre 2007 et 2015, le cinéaste Jacques Kébadian a filmé ces dizaines de jeunes, filles et garçons, issus comme lui-même de la diaspora arménienne. Aux nombreuses scènes de répétitions et de spectacles (dont un triomphe à L’Olympia), s’ajoutent quelques interviews. Christina Galstian, dont on mesure l’exigence, l’inventivité et la sensibilité, est l’âme de cette aventure artistique. A force de travail et de passion, elle parvient à tirer le meilleur de chacun, à faire passer par la danse le trop plein d’énergie et d’émotion que ces jeunes peinent parfois à exprimer. Du traumatisme collectif naissent des spectacles qui exaltent à la fois le pays perdu et les rêves d’une jeunesse d’aujourd’hui. A Beyrouth, la troupe en tournée parcourt sous les vivats les rues du quartier arménien. Après un nouveau triomphe sur scène, le rêve se conclut (provisoirement) par un mariage non moins chorégraphique à la cathédrale arménienne de Paris.
Source : Eva Ségal
Kébadian, Jacques
Après ses études à l'IDHEC, Jacques Kébadian entre dans le cinéma en tant qu'assistant réalisateur sur trois films de Robert Bresson : Au hasard Balthazar (1966), Mouchette (1967), Une femme douce (1969). Dans Une femme douce, il tient le rôle d'un séducteur.
En 1967, il réalise son premier film de fiction, Trotsky, avec Patrice Chéreau (dans le rôle de Trostky), Marcel Maréchal, Marcel Bozonnet, François Lafarge, Françoise Renberg, Guy Hocquenghem, Joani Hocquenghem, Pierre-William Glenn, Michel Andrieu.
En 1968, Kébadian participe à la création des États généraux du cinéma et filme les grèves ouvrières. Il confonde le collectif militant ARC, qui réalise Le Droit à la parole, Joli mois de mai, Comité d'action 13. Jean-Luc Godard intègre certaines des images filmées par l'ARC à Un film comme les autres (1968).
Soucieux d'efficacité révolutionnaire, Kébadian embauche comme ouvrier à l'usine de peinture Valentine et y dénonce les conditions de travail : intoxication par vapeurs de soude, maladies mortelles, polices patronales. Son action militante lui vaut un procès et 2 mois de prison avec sursis.
Tout au long de son œuvre, Kébadian rend compte des combats menés par les opprimés : lutte des sans-papiers dans D’une brousse à l’autre (1997), lutte des Indiens zapatistes dans La Fragile Armada (2003).
Ses origines arméniennes le déterminent à consacrer de nombreux films au génocide et à la diaspora arméniens, ainsi qu'une monumentale installation, Mémoires arméniennes, pour célébrer le centenaire du génocide de 1915. En 1982, il crée l’Association audiovisuelle arménienne et organise le festival du cinéma arménien au Studio 43 (Paris), qui connaît quatre éditions entre 1984 et 1989.
Cinéaste au long cours, Jacques Kébadian se consacre aussi à suivre le travail de nombreux artistes dans plusieurs disciplines, littérature, sculpture, architecture, peinture, danse, scénographie..., et notamment Jean-Robert Ipoustéguy, Pierre Guyotat, François Marie Anthonioz, Patrick Bouchain, André Acquart. Il réalise des portraits singuliers et historiques du compositeur expérimental Michel Chion (1972) et du cinéaste Sergueï Paradjanov, filmé à sa sortie de prison en 1983 dans sa maison d'Erevan, avec Serge Avedikian.
Le travail de Kébadian bâtit une galerie de portraits de femmes révoltées pour de justes causes : Albertine, jeune fille libertaire interprétée par la future réalisatrice Franssou Prenant dans Albertine ou Les souvenirs parfumés de Marie-Rose (1972), les résistantes Germaine Tillion et Geneviève de Gaulle, filmées dans Germaine Tillion (1974), puis toutes deux avec le comité de soutien des sans-papiers dans D'une brousse à l'autre, puis dans un double portrait (2000) qui anticipe de façon visionnaire sur l'entrée simultanée de celles-ci au Panthéon le 27 mai 2017. Il filme également les femmes de sa propre famille.
En 1985, Gérard Courant l'intègre à son anthologie cinématographique Cinématon ; il est le numéro 614 de la collection. En 1989, Philippe Garrel lui confie un rôle dans son film Les Baisers de secours.
Dis-moi pourquoi tu danses
Direction artistique / Conception : Sévane Garibian (conception), Jacques Kébadian (réalisation)
Production / Coproduction de l'œuvre vidéo : Auteur-Producteur associé, Association audiovisuelle arménienne, Cie Yeraz
Durée : 63'
La compagnie Dyptik
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