Catherine Diverrès - Centre chorégraphique national de Rennes et de Bretagne
1996
Chorégraphe(s) : Diverrès, Catherine (France)
Producteur vidéo : Injam production,Paris première
Catherine Diverrès - Centre chorégraphique national de Rennes et de Bretagne
1996
Chorégraphe(s) : Diverrès, Catherine (France)
Producteur vidéo : Injam production,Paris première
Catherine Diverrès
Danseuse de l'ineffable, chorégraphe de l'intranquillité, Catherine Diverrès travaille sur les extrêmes et les contradictions. Chez elle, la qualité de la danse tient à une rare conscience du temps. Gravité et tension font de ses pièces des oeuvres fortes et dérangeantes qui allient abstraction et théâtralité.
Dès ses débuts avec Bernardo Montet, l'ex-directrice du centre chorégraphique de Rennes (elle a depuis 2008 fondé sa propre compagnie) a créé sa "lande" : une écriture incisive faite d'élans, de désirs et d'abandons, une conception du vide qui donne à sa danse une dimension tellurique. Ses pièces, souvent inspirées par des textes philosophiques, littéraires ou poétiques, sont imprégnées d'un sentiment tragique de l'existence. Fruits s'inscrit dans cette continuité. Pièce de guerre, elle se déroule sur un sol carbonisé, avec une immense grille barrant le plateau. Dans cet espace désertique, comme marqué de traces de bombardements, la chorégraphe interroge la notion de territoire. Elle expose la danse à la cruauté du monde, miroir où viennent se heurter les corps des interprètes lors de séquences chorégraphiques portées par un souffle lyrique.
Source : Irène Filiberti
Diverrès, Catherine
Catherine Diverrès naît en Gironde en 1959, et passe une enfance entre France et Afrique. Dès l'âge de 5 ans, elle se forme à la danse classique auprès de Sylvie Tarraube, puis de Suzanne Oussov, selon la technique Vaganova. Dans le milieu des années 1970 elle aborde les techniques américaines (Limon, Graham, Cunningham, Nikolais), et entre en 1977 à Mudra Béjart.
Elle danse un temps pour les Ballets Félix Blaska (1978) puis pour la compagnie Nourkil – danse-théâtre et pour Elinor Ambasch (1979) avec Bernardo Montet. En 1980 ils intègrent la compagnie de Dominique Bagouet à Montpellier, notamment pour les pièces Grand Corridor et Toboggan. A la suite d'une série d'ateliers, Catherine Diverrès conçoit Une main de sable, création pour cinq danseurs pensée depuis un travail en commun autour des thèmes d'origine et de territoire, qui sera présentée au festival de Montpellier en juillet 1981.
En 1982, Elle s’installe à paris avec Bernardo Montet. Advient la préfiguration de ce qui deviendra le Studio DM, avec la création d'un solo de Catherine Diverrès, Consumer, puis l'obtention d'une bourse d'étude du Ministère de la Culture, leur permettant de se rendre à Kamihoshikawa (Japon) suivre une formation de six mois auprès du maître de butô Kasuo Ohno.
La première pièce officielle du Studio DM, Instance, est créée par Catherine et Bernardo Montet en 1983 à Tokyo, et la légende veut qu'elle laissa « muet le maître du butô en personne. » Elle est suivie du Rêve d'Helen Keller en 1984, conçue par Catherine Diverrès seule, et primée lors du Concours de Bagnolet. Sept autres pièces voient le jour entre 1985 et 1994, faisant l'objet de différentes collaborations. De cette première période de création, on note que Catherine Diverrès continue à danser dans chacune de ses pièces. A ses côtés, Bernardo Montet se pose également comme un collaborateur et interprète d'exception : « Deux danseurs hors pair : elle, lointaine, intouchée, lui, massif et virtuose à la fois, tous deux réunis dans une même façon de ployer le corps et de passer avec aisance de la lenteur la plus suspendue à la brutalité la plus vive » (Chantal Aubry).
Le studio DM – où désormais chacun des deux chorégraphes signe ses propres pièces - acquiert progressivement une reconnaissance critique, publique et institutionnelle : les spectacles font la une des festivals les plus prestigieux d'Europe (Avignon, Montpellier, SIGMA à Bordeaux, Sringdance à Utrecht, Glashuset à Stockholm, Festwoch à Berlin…), et sont montés grâce à différentes coproductions (CAC d'Orléans, Théâtre de la Ville, Quartz de brest, CNDC d'Angers, …).
En 1994, Catherine Diverrès et Bernardo Montet sont nommés codirecteurs du Centre chorégraphique national de Rennes et de Bretagne, que Catherine Diverrès continuera à diriger seule à compter de 1998. Ce qui, peut-être, détermine le plus pertinemment cette période tient probablement à l'incursion de textes poétiques ou philosophiques dans les créations. Si l'incursion de textes n'est certes pas nouvelle dans les œuvres de Catherine Diverrès, du moins prend-elle, dans ces années-là, un tour essentiel dans les enjeux, artistiques comme de réflexion, portés par la chorégraphe. Il paraît nécessaire de souligner l'importance de la pratique de l'écriture chez Catherine Diverrès. Les archives des documents artistiques de la chorégraphe montrent assez l'ampleur et la qualité de son implication dans les éditoriaux des Lettres du CCNRB comme dans les dossiers de création : toutes les notes d'intention des pièces, exclusivement rédigées par elle, témoignent d'une grande exigence et d'une rare clarté de pensée.
L'année 2008 est marquée par le retour au statut de compagnie indépendante, que Catherine Diverrès nomme Association d'octobre. La première pièce créée après le départ du CCNRB, Encor (2010), est une commande de la Biennale de danse de Lyon dont c'est alors la dernière édition pour son fondateur Guy Darmet. C'est d'ailleurs ce dernier qui lui suggérera ce titre, telle une pirouette actée et symbolique à leurs départs respectifs.
En 2012 est créé le solo O Senseï, dansé par Catherine Diverrès. Il s'agit d'une commande du CDC-Les Hivernales, que la chorégraphe conçoit en hommage à Kasuo Ohno, mort en 2010. Ce solo constitue actuellement la seule pièce dansée par Catherine Diverrès. La dernière pièce à ce jour date de 2013 : Penthesilée, créée au Théâtre Anne de Bretagne, renoue avec le format de pièce de groupe, en réunissant sur scène une équipe de neuf danseurs.
Source : Alice Gervais-Ragu
Catherine Diverrès, Centre chorégraphique national de Rennes et de Bretagne
Direction artistique / Conception : Jean-Michel Plouchard
Chorégraphie : Carherine Diverrès
Production / Coproduction de l'œuvre vidéo : Injam production, Paris première / Participation : CNC, ministère de la Culture (DMD), ministère des Affaires étrangères
Durée : 26'
Paroles de danses
Cette collection consacrée aux chorégraphes français contemporains se présente comme une série de rencontres autour d'une création. Ces portraits, qui alternent interviews et extraits de spectacles, proposent d'approcher la danse au travers de la pensée et des enjeux du corps, tout en rendant visible le lien qui existe entre réflexion et représentation.
Au début des années 80, une nouvelle génération de chorégraphes est apparue sur la scène française. Investissant les théâtres avec une conception de la danse radicalement autre, ils ont su conquérir un public et inscrire leur travail et leurs idées dans le temps. Aujourd'hui, la plupart d'entre eux dirigent un centre chorégraphique national ou une compagnie reconnue. Au gré de leur parcours ou dans leurs processus de travail, tous mènent un questionnement en prise sur le monde - qu'il se concentre sur le corps, l'écriture, les composantes de la danse (notamment l'espace et le temps) ou la relation aux autres formes artistiques.
Angelin Preljocaj - Centre chorégraphique national d'Aix-en-Provence (1996)
Catherine Diverrès - Centre chorégraphique national de Rennes et de Bretagne (1996)
Charles Cré-Ange, compagnie Cré-Ange (1997)
Claude Brumachon - Centre chorégraphique national de Nantes (1998)
Jean-Claude Gallotta - Centre chorégraphique national de Grenoble (1996)
Josef Nadj - Centre chorégraphique national d'Orléans (1997)
Mathilde Monnier - Centre chorégraphique national de Montpellier (1998)
Odile Duboc - Centre chorégraphique national de Franche-Comté (1997)
Philippe Decouflé, compagnie DCA (1998)
Régine Chopinot - Centre chorégraphique national de La Rochelle/Poitou-Charentes (1998)
La Nouvelle Danse Française des années 80
En France, à l’aube des années 80, une génération de jeunes s’empare du corps dansant pour esquisser leur vision singulière du monde.
Folklores dites-vous ?
Présentation de la manière dont les chorégraphes contemporains revisitent le Folklore.
La Maison de la Danse de Lyon
Genèse des oeuvres
Un spectacle de danse se crée en plusieurs étapes qui se situent entre le moment où s’énonce un désir initial qui lance le projet, et celui de la première représentation.
Danses de mains
Ce parcours présente différents extraits vidéo où les mains sont au cœur du mouvement.
Vidéo-danses mexicaines
Technique(s) contemporaine(s)
Ce parcours en forme de question part en quête de la ou des technique(s) que révèlent différents spectacles de danse contemporaine et donne une idée des modes de formation des danseurs contemporains.
Le ballet poussé à bout
L'évolution du ballet, de sa forme romantique au néo-classique.
Danse et percussions
Découvrez de quelles manières ont collaboré chorégraphes et éléments percussifs.
Danser pour exister
L'artiste engagé
Dans tous les arts et ici spécialement en danse, l’artiste crée parfois pour défendre une cause, dénoncer un fait, troubler, choquer. Voici un panorama de quelques créations chorégraphiques « engagées ».