Necesito, pièce pour Grenade
1993 - Réalisateur-rice : Picq, Charles
Chorégraphe(s) : Bagouet, Dominique (France)
Présentée dans la/les collection(s) : Montpellier Danse , Collection Bagouet
Producteur vidéo : Agat Film
Necesito, pièce pour Grenade
1993 - Réalisateur-rice : Picq, Charles
Chorégraphe(s) : Bagouet, Dominique (France)
Présentée dans la/les collection(s) : Montpellier Danse , Collection Bagouet
Producteur vidéo : Agat Film
Necesito, pièce pour Grenade
Doux clapotis des fontaines dans les patios, gravité et sensualité des chants arabo-andalous, humanité frondeuse du groupe GasGasGas dont le guitariste, Sven Lava Pohlhammer, était déjà aux côtés de Bagouet pour « F. et Stein » au début des années 1980. « Necesito », dernière création du chorégraphe, fut filmé à l'initiative des Carnets Bagouet, après sa mort.
Inspirée de l'histoire de Grenade, la pièce renvoie aux premiers émois de Dominique, petit garçon, regardant émerveillé un spectacle de flamenco sur les « ramblas » de Barcelone. Les danseurs s'amusent et grimacent comme dans « Jours étranges », et déploient leur danse avec toute la sérénité d'enfants qui s'appliquent et découvrent l'univers des possibles. Si « Necesito » est l'un des plus beaux films de danse qui soit, c'est sans doute parce que Charles Picq a utilisé sa caméra comme s'il s'agissait de son propre regard, s'attardant, s'éloignant ou s'approchant de la scène, et dialoguant avec la chorégraphie, les danseurs et les musiciens. Restituant, autrement dit, le plaisir du spectacle vivant.
Source : Fabienne Arvers in « Images de la culture n° 19 » – janvier 2005
Création le 26 juillet 1991 dans le cloître du cimetière de la Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon
Enregistré en mai 1993 à la Coursive, scène nationale de La Rochelle
Dernière mise à jour : décembre 2012
Bagouet, Dominique
Angoulême, 9 juillet 1951 - Montpellier, 9 décembre 1992
Elève de Rosella Hightower à Cannes dès 1965, il reçoit un enseignement classique et trouve son premier engagement chez Alfonso Cata au Ballet du Grand Théâtre de Genève en 1969. L'année suivante, il danse dans la compagnie de Félix Blaska puis entre aux Ballets du XXème siècle de Béjart à Bruxelles. L'expérience dure deux ans et se prolonge dans le groupe Chandra (où travaillait aussi Maguy Marin).
De retour à Paris en 1974, Dominique Bagouet prend des cours avec Carolyn Carlson et Peter Goss. Il danse aussi dans les compagnies de Joseph Russillo, Anne Béranger et Peter Goss. Il part quelques mois aux Etats-Unis où il découvre les techniques issues des écoles américaines, entre autres avec Jennifer Muller et Lar Lubovitch.
En 1976, à son retour en France, il présente sa première chorégraphie : « Chansons de nuit » au Concours de Bagnolet et remporte le premier prix avec mention « recherche ». Il fonde alors sa propre compagnie. Pour la faire vivre, il va enchaîner les créations à un rythme très soutenu qu'il déplore. Jusqu'en 1979, il crée quatorze pièces, parfois dans l'urgence et pas toujours de façon satisfaisante.
Avec « Sous la blafarde », le jeune chorégraphe commence à s'imposer et trouve un havre : la ville de Montpellier qui accueille la compagnie et lui donne les moyens d'exister puisqu'il est invité à mettre sur pied et à diriger le Centre chorégraphique régional de Montpellier. Il créera d'ailleurs dans cette ville le Festival International Montpellier Danse qu'il dirigera jusqu'en 1982.
Dominique Bagouet va alors créer certaines des pièces les plus marquantes de la chorégraphie contemporaine française, d' « Insaisies »(1982) jusqu'à « Necesito, pièce pour Grenade » (1991), ultime commande réalisée pour célébrer le 500ème anniversaire de la ville espagnole.
Avec des pièces comme « Déserts d'amour » (1984), « Le Crawl de Lucien » (1985) ou « Assaï » (1986), Dominique Bagouet impose clairement sa personnalité et son style. Il compose le mouvement de très nombreux petits gestes (jeux des pieds et des mains, inclinaison particulière du torse...) sans aucun maniérisme et d'une redoutable précision.
Autre constante, le chorégraphe a toujours su s'entourer d'artistes au talent reconnu. Il y eut Tristan Murail pour«Déserts d'amour », Pascal Dusapin pour « Assaï », Christian Boltanski pour « Le Saut de l'ange » (1987), ou l'actrice Nelly Borgeaud pour le superbe « Meublé sommairement » (1989), adaptation chorégraphique d'un roman d'Emmanuel Bove.
Avec Charles Picq, il a réalisé deux films : « Tant mieux, tant mieux ! » (1983) et « Dix anges, portraits » (1988) d'après « Le Saut de l'ange ».
S'il y avait un style Bagouet, il résiderait également dans cette curiosité qui a marqué toute une génération.
En 1993, les danseurs de sa compagnie fondent Les Carnets Bagouet afin de préserver et transmettre le patrimoine artistique du chorégraphe. Ils proposent le répertoire à d'autres compagnies et de nombreuses écoles.
Source : Philippe Verrièle - Extrait de « 99 biographies pour comprendre la jeune danse française », Les Saisons de la danse-hors série été 97.
En savoir plus : www.lescarnetsbagouet.org
Picq, Charles
Auteur, réalisateur et vidéaste, Charles Picq (1952-2012) entre dans la vie professionnelle dans les années 70 par le théâtre et la photographie. Après une reprise d'études (Maîtrise de Linguistique - Lyon II, Maîtrise des Sciences et Techniques de la Communication - Grenoble III), il se consacre à la vidéo, d'abord dans le champ des arts plastiques à l'Espace Lyonnais d'Art Contemporain (ELAC) et avec le groupe "Frigo", puis dans celui de la danse.
Dès la création de la Maison de la Danse à Lyon en 1980, il est sollicité pour y entreprendre un travail de documentation vidéo qu'il poursuit toujours depuis. Durant les années 80, marquées en France par l'explosion de la danse contemporaine et le développement de l'image vidéo, il fait de nombreuses rencontres avec des artistes tels qu'Andy Degroat, Dominique Bagouet, Carolyn Carlson, Régine Chopinot, Susanne Linke, Joëlle Bouvier et Régis Obadia, Michel Kelemenis. Son activité se déploie dans le champ de la création avec des installations et des vidéos en scène, ainsi que dans celui de la télévision avec des spectacles filmés, des recréations et des documentaires. Avec Dominique Bagouet (80-90), la rencontre est particulière. Il documente sa création, l'assiste sur " Le Crawl de Lucien" et co-réalise avec lui les films "Tant Mieux, Tant Mieux" et "10 anges".
Dans les années 90, il devient le directeur du développement vidéo de la Maison de la danse et œuvre, avec le soutien de Guy Darmet et son équipe, pour une place grandissante de l'image vidéo au sein du théâtre à travers plusieurs initiatives :
• Il fonde une vidéothèque de films de danse, d'accès public et gratuit. C'est une première en France. Poursuivant la documentation vidéo des spectacles, il en organise la gestion et la conservation.
• Il impulse la création d'un vidéo-bar et d'une salle de projection vidéo dédiée à l'accueil scolaire.
• Il initie les "présentations de saisons" en image.
• Il conçoit l'édition du DVD "Le tour du monde en 80 danses", une vidéothèque de poche produite par la Maison de la Danse pour le secteur éducatif.
• Il lance la collection « Scènes d'écran » pour la télévision et le web, il entreprend la conversion numérique de la vidéothèque et crée Numeridanse.
Ses principaux documentaires sont : "Enchaînement", "Planète Bagouet", "Montpellier le Saut de l'Ange", "Carolyn Carlson, a woman of many faces", "Grand Ecart", "Mama Africa", "C'est pas facile", "Lyon, le pas de deux d'une ville", "Le Défilé", "Un Rêve de cirque".
Il a également réalisé des films de spectacle : "Song", "Vu d'Ici" (Carolyn Carlson),"Tant Mieux, Tant Mieux", "10 anges", "Necesito" et "So Schnell", (Dominique Bagouet), "Im bade wannen","Flut" et "Wandelung" ( Susanne Linke), "Le Cabaret Latin" (Karine Saporta), "La danse du temps"(Régine Chopinot), "Nuit Blanche"( Abou Lagraa), "Le Témoin" (Claude Brumachon), "Corps est Graphique" (Käfig), "Seule" et "WMD" (Françoise et Dominique Dupuy), " La Veillée des Abysses" (James Thiérrée), Agwa »(Mourad Merzouki), Fuenteovejuna (Antonio Gadès), Blue Lady revisted (Carolyn Carlson)…
Source : Maison de la Danse de Lyon
Compagnie Bagouet
Dominique Bagouet crée La Compagnie Dominique Bagouet en 1977, avec quelques amis danseurs, peu après avoir obtenu le 1er prix du Concours chorégraphique de Bagnolet avec sa première pièce « Chansons de nuit ». Les premières saisons sont difficiles, sans réel espace de travail à Paris, mais néanmoins avec quelques commandes de pièces courtes. La Compagnie Bagouet s'installe à Montpellier en 1979, à l'invitation de Georges Frêche, maire de cette ville, et devient Centre chorégraphique régional en 1980.
C'est en 1984 que Dominique Bagouet crée « Déserts d'amour », qui va faire connaître la compagnie au niveau international. Le travail de création se développe continuellement avec de nombreuses œuvres présentées chaque année au Festival International Montpellier Danse.
Dominique Bagouet laisse à plusieurs reprises son équipe du Centre chorégraphique (devenu national en 1984) aux mains de chorégraphes invités : Susan Buirge, Trisha Brown, mais aussi de ses propres danseurs pour y faire leurs débuts de chorégraphes : Michel Kelemenis, Bernard Glandier ou encore Olivia Grandville, Hélène Cathala et Fabrice Ramalingom.
En 1990, après 10 ans de présence à Montpellier, et un succès avéré auprès du public, Dominique Bagouet réclame un meilleur outil de travail et envisage l'aménagement du Couvent des Ursulines pour développer plusieurs axes : création, répertoire, pédagogie et résidences d'artistes invités. Malheureusement la maladie l'emporte et ce projet ne verra le jour qu'après sa mort.
Les danseurs de sa dernière équipe décident de ne pas poursuivre la Compagnie Bagouet mais créent l'association Les Carnets Bagouet en 1993 pour accomplir la transmission de son œuvre.
Sources : www.lescarnetsbagouet.org
Dernière mise à jour : novembre 2012
Necesito, pièce pour Grenade
Chorégraphie : Dominique Bagouet
Assistance à la chorégraphie : Anne Abeille
Interprétation : Rita Cioffi, Priscilla Danton, Matthieu Doze, Olivia Grandville, Dominique Jégou, Catherine Legrand, Sylvain Prunenec, Fabrice Ramalingom, Juan Manuel Vicente et le groupe Gas Gas Gas
Scénographie : Danka Semenowicz
Musique live : Groupe Gas Gas Gas
Musique additionnelle : Musique arabo andalouse, polyphonies et airs populaires espagnols, Sven Lava Pohlhammer, Luis Segura, Angel Vasquez, Violetta Parra, Laurent Gachet
Conception vidéo : Réalisation : Charles Picq
Lumières : Manuel Bernard
Costumes : Dominique Fabrègue
Production / Coproduction de l'œuvre vidéo : Production : Agat Films et cie, Les Carnets Bagouet, Centre Georges Pompidou, La Coursive - Participation : CNC, Adami, Conseil régional Languedoc Roussillon, Maison de la Danse, La Sept/Arte
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