Pratiques isolées à travers lesquelles les influences se transforment, l’art et le mouvement s’enracinent dans les dialogues qu’ils cherchent à communiquer. Mais lorsqu’on les aborde comme une forme d’art hybride, leurs parallèles deviennent plus distincts, capables de traduire des sentiments et des processus de pensée complexes à travers leurs interactions.  

« La sculpture m'a toujours ramenée à la danse. Quand on danse avec quelqu’un, un corps vous répond, réagit, et bizarrement, il y a un peu ça dans la sculpture. Dans cet objet si abstrait et statique, il y a encore quelque chose de transcendant. »

- Charlotte Dauphin  

« La première fois qu'on m'a demandé non seulement de danser mais aussi de chorégraphier pour un film, c'était avec une sculpture de Rodin. À mes yeux, une sculpture devient mobile quand on danse avec elle. Alors que normalement une sculpture est immobile, lorsqu’elle est bien faite, je ne la vois pas comme une immobilité. » 

- Marie-Agnès Gillot 

Dans le court métrage Barre, la cinéaste française Charlotte Dauphin considère la sculpture et la danse comme des dispositifs sémiotiques, capturant la performance de la danseuse étoile Marie-Agnès Gillot alors qu'elle crée une relation dansée avec une sculpture. Dans un environnement austère, la chorégraphie offre une réponse directe à la profondeur émotionnelle de l’œuvre d’art et à sa capacité à refléter la psyché humaine, sa forme imposante déclenchant une réaction viscérale, communiquée sous forme de danse.  

Ne limitant pas le corps aux formes et gestes physiques, au tempo et à la répétition, Gillot personnifie le sentiment de la sculpture avec une chorégraphie « dramatisée », libérant ses sentiments par le mouvement. Sur la musique atmosphérique du producteur français Mirwais, un nouveau vocabulaire émerge où convergent la danse, le théâtre, le cinéma et la sculpture, explorant les systèmes de signes et leurs diverses formes en déconstruisant les frontières entre les disciplines.

Source : Charlotte Dauphin

En savoir plus : charlottedauphin.world

Marie-Agnès Gillot entre à l’École de danse de l’Opéra de Paris en 1985 et est engagée dans le Corps de ballet à l’âge de 15 ans en 1990. Elle devient «Première danseuse» en 1999. À l’issue de Signes (de Carolyn Carlson), le 18 mars 2004, elle est nommée «Étoile». Chevalier des Arts et Lettres et de l’Ordre National du Mérite, Marie-Agnès Gillot est également chorégraphe.

Marie-Agnès Gillot est la première femme danseuse étoile à l’opéra de Paris à créer une chorégraphie pour Garnier.

Source : Site de l'Opéra National de Paris

En savoir plus : operadeparis.fr