Walk Talk Chalk
2009 - Réalisateur-rice : Minne, Didier
Chorégraphe(s) : Droulers, Pierre (France)
Présentée dans la/les collection(s) : Centre national de la danse
Vidéo intégrale disponible au CND de Pantin
Walk Talk Chalk
2009 - Réalisateur-rice : Minne, Didier
Chorégraphe(s) : Droulers, Pierre (France)
Présentée dans la/les collection(s) : Centre national de la danse
Vidéo intégrale disponible au CND de Pantin
Walk Talk Chalk
PIERRE DROULERS
Pièce pour 5 danseurs / 2009
"Walk Talk Chalk" naît sur les cendres d'un champ délabré par une passion dévorante. Eructées d'une voix sépulcrale et brisée s'élèvent les "Lettres de la Religieuse portugaise", texte anonyme du XVIIe qui dit l'histoire d'un amour inouï, fou et impossible. Qui dit l'inacceptable séparation aussi : «Et je me flatte de vous avoir mis en état de n'avoir sans moi que des plaisirs insignifiants». "Walk Talk Chalk" plonge au cœur de nos ténèbres, insondables abysses inconnus de nous-mêmes, pour y débuter un voyage qui ne s'achèvera (peut-être) qu'avec la trêve que nous aurons bien voulu nous accorder. À cette rédemption aux accents chrétiens qui sourd des paroles de la religieuse vient répondre la vision holistique, qui place l'espoir dans le désespoir, le bien dans le mal, du poème de John Giorno "Dévorant le ciel", second texte emblème sur lequel s'équilibre la pièce. Deux visions paroxystiques et paradoxales qui disent la confusion des êtres et de l'existence. Une confusion à l'image de cette traversée à laquelle nous convie Pierre Droulers ; tantôt dardée de fulgurances - éclairs, feu et brouillard rémanent - tantôt irradiée de saillies absurdes, finalement envahie d'un éveil qui apparaît chemin faisant.
Mise en abîme de la scène, "Walk Talk Chalk" oscille sans cesse entre effondrement et reconstruction. Car après tout, malgré les catastrophes et les gouffres apparus, nous finissons par nous relever. Et cependant au-dessus de nos têtes plane encore et toujours cet étrange nuage.
Dernière mise à jour : mai 2013
Droulers, Pierre
Après une formation artistique de trois ans à Mudra, école multidisciplinaire fondée à Bruxelles par Maurice Béjart, Pierre Droulers continue sa formation par un voyage en Pologne chez Grotowski. À Paris, il participe aux ateliers de Robert Wilson. Un voyage à New York lui fait découvrir le travail de la Judson Church en 1978 et le ramène à la danse après avoir vu Steve Paxton à St Mark’s Church. Il crée un solo à Bruxelles avec Steve Lacy, saxophoniste et compositeur (Hedges, 1979).
Après différents projets en tant que chorégraphe (Tao, avec Sheryl Sutton, 1980 - Tips avec le futur Grand Magasin, 1982 - Pieces for Nothing avec Minimal Compact, 1983 - Miserere avec Winston Tong et Sussan Deyhim, 1985 - Remains avec Steve Lacy,1991,...) ou interprète (entre autres chez Anne Teresa De Keersmaeker et Michèle Anne De Mey, de 1986 à 1989), il crée un diptyque à partir de Finnegan's Wake de James Joyce, jouant dans ses spectacles d’une pluralité de modes : joués, dansés, parlés, “musicalisés” (Comme si on était leurs Petits Poucets, 1991, et Jamais de l'Abîme, 1993).
En 1995, avec Michel François, il règle le compte des objets dans la pièce Mountain/Fountain. Cette création inaugure un nouveau cycle dans lequel la question de la forme amorce l’abstraction et évacue la théâtralité. Il poursuite sa collaboration sur les rêves de matières avec la plasticienne Ann Veronica Janssens, dans la pièce suivante De l’Air et du Vent, 1996. Il alterne petites et grandes formes, ressentant la nécessité d’être plus proche de l’interprète. Petites Formes en 1997 invite quatre interprètes, Stefan Dreher, Thomas Hauert, Tijen Lawton et Celia Hope-Simpson à produire chacun une petite forme parallèlement à celle que Pierre Droulers crée pour eux. Multum in Parvo, au Kunstenfestivaldesarts en 1998, réinterroge le collectif en invitant 26 danseurs.
En 2000, Pierre Droulers monte MA au Festival d’Automne avec Michel François, Ann Veronica Janssens et Yuji Oshima, une exploration de la flânerie urbaine dans l’architecture contemporaine des villes. En 2001, il reprend la scène avec Sames, un duo avec Stefan Dreher, autour de la question du double, du même et du différent. Pierre Droulers ouvre simultanément un lieu à Marseille, le studio Bird, un lieu de résidences d’artistes et de migrations nord/sud dans le site de Cap 15, qui regroupe différents ateliers d’artistes.
En 2003, il programme une Carte Blanche à la Balsamine à Bruxelles. Ouvert sur plusieurs lieux, moments et artistes (vélos et Scrub Color II d’Ann Veronica Janssens ; Alu de Michel François, La maison de Jan Hoet de Koen Theys), cet événement d’un seul tenant propose un itinéraire, une trame entre la danse, les arts plastiques et le son, reprenant la petite forme (Parades) et la composition-improvisation de groupe (Appartement). Il crée Inouï en 2004 qui est présentée en Belgique, France et Allemagne. En 2005, il participe au projet Agora présenté au cœur du Parc royal de Bruxelles dans le cadre du Kunstenfestivaldesarts, qui le réunit au plasticien Simon Siegmann, au compositeur George van Dam et à l’écrivain Jean-Michel Espitallier.
Nommé co-directeur artistique puis artiste associé au sein du Centre chorégraphique de Charleroi Danses de 2005 à 2016, il développe à La Raffinerie deux projets de programmation : le festival pluridisciplinaire Compil d’Avril et le programme DANSEUR qui remet l’interprète en lumière. Durant cette période, ses créations explorent des voies plus intimes et souterraines. Flowers, pièce pour 8 danseurs, propose une recherche sur le désir.
En 2007, il reçoit une commande du Ballet de l’Opéra de Lyon, qui donne lieu à la création de All in All. Avec Walk Talk Chalk en 2009, il s’empare des thèmes de la chute et de l’effondrement. En 2010, il reprend la pièce de l'air et du vent, présentée notamment au Théâtre de la Cité internationale de Paris. En 2013, avec un ensemble de neuf jeunes danseurs, il crée Soleils, jouant de l’ombre et de la lumière, et des rituels carnavalesques. Pour clore ce parcours à l’intérieur de l’institution et fêter ses quarante ans de créations, le chorégraphe revisite en 2016 son parcours de manière originale et transversale avec l’édition d’une publication ("Sunday", edité par le Fonds Mercator et Charleroi Danses), qui a été suivie d’une installation ("Dimanche") et d’une performance en 2017.
Minne, Didier
Walk Talk Chalk
Chorégraphie : Pierre Droulers
Assistance à la chorégraphie : Olivier Balzarini
Interprétation : Stefan Dreher, Thomas Hauert, Clémence Galliard, Hanna Ahti, Martin Roehrich
Conseil artistique / Dramaturgie : Conseiller chorégraphique Johanne Saunier Conseiller dramaturgique Antoine Pickels Collaborations artistiques Michel François, Gwendoline Robin
Musique originale : Denis Mariotte
Conception vidéo : Denis Mariotte
Lumières : Yves Godin
Costumes : d'andt
Direction technique : Direction technique Nixon Fernandez Régie lumière Gwenaël Laroche Régie son Xavier Meeus Régie plateau Mathieu Adamski
Production / Coproduction de l'œuvre chorégraphique : Production Charleroi Danses, Centre chorégraphique de la Fédération Wallonie-Bruxelles Co-production Kunstenfestivaldesarts / Festival de Marseille / Le Merlan, scène nationale à Marseille / marseille objectif dansE / La Bâtie-Festival de Genève
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