Toi moi, Tituba…
2023 - Réalisateur-rice : Plasson, Fabien
Chorégraphe(s) : Munyaneza, Dorothée (Rwanda)
Présentée dans la/les collection(s) : Maison de la danse , Saisons 2020 > 2024
Toi moi, Tituba…
2023 - Réalisateur-rice : Plasson, Fabien
Chorégraphe(s) : Munyaneza, Dorothée (Rwanda)
Présentée dans la/les collection(s) : Maison de la danse , Saisons 2020 > 2024
Toi, moi, tituba...
Tout part de rencontres, comme toujours, rencontre avec la philosophe Elsa Dorlin, rencontre avec son texte Moi, toi, nous… : Tituba ou l’ontologie de la trace que j’eus la joie de mettre en mouvement en 2021 dans le cadre de l’ADN Dance Living Lab au Théâtre National de Chaillot, et puis des retrouvailles, avec Tituba et la pensée de Maryse Condé. Récit-généalogie paru en 1986, Moi, Tituba sorcière… donnait vie, à partir de quelques lignes découvertes dans les minutes d’un procès pour sorcellerie, à Tituba, femme, noire et sorcière, à une époque où il n’était bon d’être aucun d’eux. Une œuvre-résistance, celle de Maryse Condé, qui n’a eu de cesse de redonner une voix, une chair, une histoire à ce qui a été effacé, tu et meurtri.
Car tout est là. Comment faire résonner les souffles, les vies et les rêves de ces hommes et ces femmes dont les identités et les existences furent niées et broyées par la traite et le système colonial ?
À travers les mots ? À travers le corps peut-être, puisque je suis danseuse ? À travers la voix qui habite l’espace, les chants qui parlent à ceux qui sont là et ceux qui sont loin ?
Comment déplacer mon corps et mon histoire pour rendre audibles, visibles et palpables, des traces de vie éteintes, passées inaperçues, ignorées ou oubliées, comment me relier à ma propre histoire dont ne témoigne nulle trace écrite, à l’exception, peut-être, de quelques « ratures historiques » pour reprendre les mots d’Elsa dans les archives administratives coloniales ? Est-il possible de faire lignage, de relier le temps d’une danse, celles et ceux que l’histoire a oublié.es avec tant d’application avec nos vies, mais aussi avec celles et ceux qui sont à naître ? Je voudrais travailler à partir d’un corps-archive à même de recueillir et honorer les mémoires, une archive vivante, sensible, physique et corporelle pour rassembler des vécus nés de la dispersion même.
C’est un solo collectif donc, je n’y serai pas seule, un solo pensé comme une traversée, celle d’un espace hybride à la fois africain, américain, européen, caribéen, espace de traces, de rêves et de violences. J’imagine un corps à 360 degrés, visible sous toutes ses perspectives, qui sont toutes à considérer. Un corps qui serait le fragment et l’entier. Un corps qui creuserait un passé fait de souffrances et de douleurs pour mieux célébrer, réparer et commémorer. Un corps debout, tout simplement, une archive incarnée à ma manière pour que l’oubli et l’effacement ne prennent pas le pas.
Dorothée Munyaneza
Munyaneza, Dorothée
Originaire du Rwanda, elle s’installe à l’été 1994, à l’âge de 12 ans, avec sa famille en Angleterre. Elle étudie la musique à la Jonas Foundation (Londres) et les sciences sociales à Canterbury, avant de s’établir en France. En 2006, elle rencontre François Verret, ils collaborent sur Sans Retour, Ice, Cabaret et Do you remember, no I don’t. Elle travaille ensuite avec Alain Buffard, Alain Mahé, Stéphanie Coudert, Ko Murobushi, Rachid Ouramdane, Maud Le Pladec, Jean-François Pauvros, Radouan Mriziga, Maya Mihindou et Ben Lamar Gay. En 2013, elle fonde sa compagnie, Kadidi. Naissent Samedi Détente (création novembre 2014 au Théâtre de Nîmes), Unwanted (création juillet 2017 au festival d’Avignon) et Mailles (création octobre 2020 Charleroi Danse). Avec la musique, le chant, la danse, le texte, Dorothée Munyaneza part du réel pour saisir la mémoire et le corps, porter les voix de celles et ceux qu’on tait, pour faire entendre les silences et voir les cicatrices de l’Histoire. En 2020, Dorothée Munyaneza traduit de l’anglais Hopelessly Devoted de Kae Tempest (auparavant Kate Tempest), paru sous le titre Inconditionnelles chez L’Arche Éditeur, une pièce qu’elle mettra en scène pour les Bouffes du Nord en novembre 2024. Artiste associée au Théâtre la Ville - Paris de 2018 à 2021, Dorothée est aujourd'hui associée au Théâtre National de Chaillot et à la Maison de la Danse à Lyon, et en résidence à la Fondation Camargo de 2022 à 2024.
En savoir plus : https://www.ciekadidi.com/
Plasson, Fabien
Fabien Plasson est réalisateur, principalement dans le domaine du spectacle vivant (danse, musique, etc.).
C’est au cours de sa formation à l’École Nationale Supérieur des Beaux-Arts de Lyon qu’il intègre en 1995 que Fabien découvre l’art vidéo. Il se forme alors auprès de divers artistes vidéastes (Joël Bartoloméo, Pascal Nottoli, Eric Duyckaerts, etc).
Son approche s’inscrit d’abord dans une recherche plastique avec la création d’installations et d’objets filmiques.
En 2001, il rejoint l’équipe de la Maison de la Danse de Lyon et s’occupe durant 10 ans de la programmation du Vidéo-Bar Ginger&Fred. Il découvre alors l’univers chorégraphique et les enjeux de la vidéo pour la diffusion et la transmission de la danse aux côtés de Charles Picq alors vidéaste et directeur du service vidéo de la Maison de la Danse.
En parallèle, il continue son activité de création plastique, réalise des vidéos de concerts, de pièces de théâtre et crée également des décors vidéos pour le spectacle vivant.
Aujourd’hui, Fabien Plasson est réalisateur vidéo au Pôle Image de la Maison de la Danse de Lyon et pour Numeridanse.tv, vidéothèque internationale de danse en ligne.
Source : Maison de la Danse, Fabien Plasson
Cie Kadidi
Fondée en 2013 par Dorothée Munyaneza à Marseille, la compagnie Kadidi a porté quatre créations : Samedi Détente (2015), Unwanted (2017), Mailles (2020) et Toi, moi, Tituba... (2023), ainsi que de nombreuses performances in-situ.
Soutenue par la DRAC Provence-Alpes-Côte d’Azur depuis 2019, compagnie conventionnée depuis 2023, Kadidi allie un rayonnement international – sur les 250 dates réalisées autour des trois premiers spectacles, on compte une centaine de rendez-vous internationaux dans des lieux ou festivals prestigieux, en Europe, mais aussi aux États-Unis – avec un solide ancrage territorial.
Sur Marseille, on citera le Festival de Marseille, le Ballet National de Marseille, La Friche de la Belle-de-Mai, Plateforme Parallèle, le centre d’art Montévidéo et le Festival Actoral. Sur la région, la Fondation Camargo, le Festival d’Avignon, le Théâtre de Nîmes, Châteauvallon-Liberté, le Bois de l’Aulne... Depuis 2018-19, Dorothée entretient un dialogue au long cours avec des femmes de la Cité Castellane à Marseille.
Dans les prochaines années, la compagnie souhaite accompagner l’émergence de plus jeunes artistes, sur le territoire, mais aussi au Rwanda, à travers des ateliers et un processus de création en 2023-2024.
En savoir plus : https://www.ciekadidi.com/
Toi, moi, Tituba
Direction artistique / Conception : Dorothée Munyaneza
Interprétation : Dorothée Munyaneza
Texte : À partir d’un texte d’Elsa Dorlin
Musique originale : Khyam Allami, Dorothée Munyaneza
Musique live : Khyam Allami
Lumières : Marine Le Vey
Costumes : Stéphanie Coudert
Son : Camille Frachet
Production / Coproduction de l'œuvre chorégraphique : Cie Kadidi, Virginie Dupray, assistée de Nouria Tirou. Coproduction Tanz im August - HAU Hebbel am Ufer Berlin ; Chaillot Théâtre National de la Danse ; Maison de la Danse Lyon – Pôle Européen de création ; DeSingel Anvers ; Pavillon ADC Genève ; Fonds Transfabrik – Fonds franco-allemand pour le spectacle vivant. Accueil studio : CCN - Ballet National de Marseille ; Friche Belle de mai ; Ce,tre d'art Montévidéo Marseille. Soutien / DRAC Provence-Alpes-Côte d’Azur (Compagnie conventionnée) ; Centre d'art Montévidéo - festival Actoral Marseille.
Production / Coproduction de l'œuvre vidéo : Maison de la danse
Durée : 60'
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