Questcequetudeviens ?
2008
Chorégraphe(s) : Bory, Aurélien (France)
Présentée dans la/les collection(s) : Fondation BNP Paribas
Questcequetudeviens ?
2008
Chorégraphe(s) : Bory, Aurélien (France)
Présentée dans la/les collection(s) : Fondation BNP Paribas
Qu'estcequetudeviens?
Qu’est-ce-que tu deviens ? Cette question est banale. Et terrifiante à la fois. Elle indique que du temps a passé, que des changements sont survenus. Elle questionne nos choix, impose un bilan immédiat. Elle fige le devenir, qui est pourtant en mouvement. Elle est une manifestation d’intérêt pour la personne à laquelle elle s’adresse, et peut être tout aussi bien une manifestation de peu d’intérêt. Elle contient le désespoir de «Qu’es-tu devenu ?», alors que le devenir est pourtant plein d’espérance. Elle incite à raconter le déjà devenu, alors que le devenir nous projette en avant, dans l’inconnu même. C’est peut-être pour tout cela qu’il est très difficile, et parfois pénible, de répondre à une telle question.
La rencontre
J’ai rencontré Stéphanie Fuster à Toulouse, avant qu’elle ne parte à Séville en immersion complète dans le Flamenco. J’avais été touché par sa sensibilité particulière, sa personnalité étonnante, la radicalité de son choix : tout abandonner pour ne se consacrer qu’à ça. Elle est restée là-bas huit ans à apprendre pour devenir répétitrice, puis danseuse auprès des plus grands. Elle est revenue avec sa danse et m’a demandé de lui écrire un spectacle. J’ai d’abord pensé que cela ne correspondait pas aux axes de mon travail, qui tourne principalement autour de la question de l’espace. Je me suis ravisé. Il y avait bien sûr un décalage. Mais ce décalage était aussi présent dans son parcours ; elle qui décide de se confronter à un art adossé à une autre culture, elle qui porte le statut d’intruse dans une discipline connotée. J’ai réalisé peu à peu que c’était son portrait que je voulais faire. Un portait scénique. Imaginer l’espace sur scène qui est celui de son parcours extérieur, et imaginer sa danse, qui est celle de son parcours intérieur. Elle a choisi ses partenaires : la guitare de José Sanchez, et le chant d’Alberto Garcia. Questcequetudeviens? se monte dans ce contexte-là. C’est un portrait d’une femme qui se cherche, qui s’émancipe, qui vit, qui meure.
Source : Cie 111
En savoir plus : www.cie111.com
Bory, Aurélien
Aurélien Bory est né à Colmar en 1972. Ses études de physiques à l’Université de Strasbourg l’amènent à travailler dans le domaine de l’acoustique architecturale. Il interrompt ce parcours scientifique en 1995 et intègre le studio de création au sein du Lido, Centre des arts du cirque, à Toulouse. Il rencontre au Théâtre Garonne Mladen Materic, auprès duquel il se forme, et intègre sa troupe, le Théâtre Tattoo.
Il fonde la Compagnie 111 en 2000 à Toulouse. Il développe un théâtre physique, singulier et hybride, à la croisée de nombreuses disciplines (théâtre, cirque, danse, musique, arts visuels). De La trilogie sur l’espace, projet fondateur marqué par la collaboration avec le new-yorkais Phil Soltanoff, à sa dernière création aSH (2018) en passant par Espæce (2016) créée pour la 70e édition du Festival d’Avignon, son répertoire de onze spectacles est largement diffusé sur la scène internationale.
Aurélien Bory est soutenu par de nombreux théâtres, notamment le TNT – Théâtre national de Toulouse et le Grand T théâtre de Loire-Atlantique à Nantes où il a été artiste associé entre 2011 et 2016. Sa réflexion sur l’espace l’amène à investir de nouveaux champs artistiques tels que l’Opéra, les arts plastiques, l’architecture et l’urbanisme. Il mène à Toulouse une préfiguration artistique et architecturale pour inventer un nouveau de lieu de création dans les murs de l’ancien Théâtre de la Digue.
Sources : Site de la Compagnie 111
En savoir plus : cie111.com
Compagnie 111
Direction artistique: Aurélien Bory
Année de création: 2000
La scène est un espace. On peut le délimiter comme le rectangle du plateau et le volume d’air correspondant. Cet espace est le seul support de l’art où l’on ne peut échapper aux lois de la mécanique générale. Cette spécificité est importante. Les corps, les objets sont soumis à la gravité sans échappatoire possible. Ma proposition est de saisir les moyens du corps et les moyens du plateau, quels qu’ils soient, pour envisager ce problème. Le corps, l’objet sont pertinents pour parler de gravité. La relation entre l’individu et l’espace, avec tout ce qui la compose, constitue alors ce qui m’intéresse d’aborder sur un plateau.
Notre théâtre appréhende la scène en tant qu’espace physique et y inscrit des actions physiques. L’acteur est étymologiquement celui qui fait. Une pièce est une série d’actions. Au cirque, l’extraordinaire est annoncé. Au théâtre non. Il s’invite par surprise. Dans l’idée du cirque, on vient voir l’être extraordinaire, alors qu’au théâtre, c’est notre semblable que l’on regarde. La scène est un monde. L’acteur se situe dans cet espace, et l’interrogation porte sur la place de l’homme dans le monde. Je pars de la relation entre ces deux éléments : l’espace scénique comme monde, et les acteurs comme figures de l’homme ordinaire.
La question de l’espace pose celle de la limite. La limite est l’inconnue même. Elle aiguise notre sens de la découverte. Elle incarne l’endroit de la création. Notre théâtre est traversé par plusieurs disciplines, cirque, danse, arts visuels, musique, mais notre intérêt pour le renouvellement de la forme, pour l’indéterminé, est plus grand que l’appartenance à une discipline quelle qu’elle soit. Je préfère que la forme s’échafaude à la lisière des choses.
Je travaille à partir de contextes différents. Toutes mes collaborations s’envisagent de cette manière : une hybridation de pratiques ayant un champ de convergences. Chaque création s’inscrit ainsi dans la rencontre avec un autre contexte: celui d’un artiste, d’un lieu, d’une pratique, d’un milieu. Dans chaque cas, la démarche reste la même : c’est dans le déplacement des choses qu’on peut les amener aux bords, à l’endroit du questionnement.
Source : Site de la Cie 111
En savoir plus : cie111.com
Questcequetudeviens?
Direction artistique / Conception : Aurélien Bory
Interprétation : Stéphanie Fuster
Mise en scène : Aurélien Bory
Scénographie : Aurélien Bory, Sylvie Marcucci et Hugues Cohen (assistance)
Musique originale : José Sanchez
Musique live : José Sanchez (guitare), Alberto Garcia (chant)
Lumières : Arno Veyrat
Décors : Pierre Dequivre (conception technique), Arnaud Lucas (chef constructeur), Atelier de la Fiancée du Pirate (réalisation)
Son : Stéphane Ley
Autres collaborations : Arno Veyrat (régie générale), Joël Abriac, François Dareys, Stéphane Ley, Arno Veyrat (régie technique en alternance)
Production / Coproduction de l'œuvre chorégraphique : Florence Meurisse, Christelle Lordonné (Production, administration, diffusion). Compagnie 111 - Aurélien Bory Coproduction et résidences Festival ¡Mira! / TnBA - Théâtre national de Bordeaux-Aquitaine, Théâtre Vidy-Lausanne E.T.E Avec l’aide du Théâtre Garonne - Toulouse Remerciements à La Fabrica Flamenca - Toulouse La Compagnie 111 - Aurélien Bory est conventionnée par le Ministère de la Culture et de la Communication - Direction Régionale Affaires Culturelles Midi-Pyrénées, la Région Midi-Pyrénées et reçoit le soutien de la Ville de Toulouse et du Conseil Général de la Haute-Garonne. La Compagnie 111 - Aurélien Bory bénéficie du soutien de la Fondation BNP Paribas pour le développement de ses projets.
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