Le sacre du printemps
1994 - Réalisateur-rice : Picq, Charles
Chorégraphe(s) : Maalem, Heddy (Algeria)
Présentée dans la/les collection(s) : Maison de la danse , Saisons 1990 > 1999
Producteur vidéo : Compagnie Heddy Maalem;Maison de la Danse
Le sacre du printemps
1994 - Réalisateur-rice : Picq, Charles
Chorégraphe(s) : Maalem, Heddy (Algeria)
Présentée dans la/les collection(s) : Maison de la danse , Saisons 1990 > 1999
Producteur vidéo : Compagnie Heddy Maalem;Maison de la Danse
Le Sacre du printemps
C'était une aube, Stravinsky créait Le Sacre Du Printemps, une chose inouïe. On entendit un hymne, une ode à la Nature, la musique d'un monde, la vie, la reverdie. Nous savons maintenant qu'il composa un chant, celui des forces s'alliant du creux de la spirale au noir inéluctable. Printemps après printemps, une guerre a vomi l'autre guerre.
Le vert tendre des feuilles ne dure pas vraiment.
Voici rougir l'aube nouvelle.
On a interprété le Sacre mille fois. Inoubliable et neuve, arrive la même joie brutale, se préparent à jaillir du fond de tous les âges, des premiers temps : une orée, l'alliance des arches, le cri de l'herbe douce recoupée par la faux, l'animal et sa charge, sa battue, un flux roulant dessus et sous la terre, le rythme inexplicable de feux brûlant, la nuit, cette haie de hauts cris étouffant une plainte. La violence inextricable.
Comme l'on aimerait ne pas l'avoir perçue cette prémonition du glas des vieux tambours, leur puissance, leur persuasion vibratile qui confond dans le même : animer puis tuer.
La voici donc notre aube. Elle nous trouve occupés à l'étrange métier qui est de reconnaître les forces nouées ensemble dans les corps : danser… Au même diapason, unis dans la plus grande dysharmonie pour célébrer encore un Sacre. Danser ce qui est mort et qui renaît et qui mourra. Dire le rite, cela qui mêle le mort au vif, l'os à la cendre. Redire ce qu'un homme inscrivit de façon si unique pour célébrer encore le don d'une joie si terrible. En respirer le rythme pour la dernière et la première fois, quand déjà, sur nos yeux, retombera le voile.
Et l'Afrique : un continent tout entier contenu dans l'espace qui sépare le jour qui finit de celui qui commence, une aurore. La fin et le début d'un monde. Un autre monde encore agenouillé quand Stravinsky voit se lever à l'Est, les soleils rouges. Un continent d'où sourd en même temps qu'une promesse : l'épaisse angoisse du printemps.
Une terre qui supporte l'énorme poussée de l'univers, la force du demain bondissant.
Un dernier royaume où marcher.
Source : Heddy Maalem - juin 2003
Maalem, Heddy
Heddy Maalem est fils d’une mère française et d’un père algérien. Après avoir longuement pratiqué la boxe puis l’aïkido, il s’oriente vers la danse. Son style se définit comme « un mouvement qui part du ventre ou du sol, pour percuter l’espace. sans lyrisme mais non sans esthétisme, un style épuré mais physique».
Son mouvement lui est propre « Pour avoir vécu le déchirement entre les deux pays dont je suis né, j’ai le sentiment d’être un étranger. En danse, je ne peux emprunter à aucune école existante. Il me faut inventer mon langage, une langue non marquée ».
En 1989, Heddy Maalem fonde la compagnie Ivoire et écrit son premier spectacle
Transport phenomena en 1991. Il compose en 1997 un solo Un petit moment de faiblesse, qui deviendra Le Beau Milieu créé la même année au Festival d’Avignon dans le cadre du Vif du sujet.
En 2000, pour Black Spring le chorégraphe réunit des danseurs d’origine africaine dans un projet sur le questionnement de l’identité. La pièce séduit Benoît Dervaux, réalisateur de documentaires et cadreur des frères Dardenne, qui s’engage dans une collaboration artistique aboutissant à la réalisation d’un film homonyme diffusé sur Arte. L’année suivante, dans Petite Logique des forces, trois solos sont créés au Festival Danse à Aix sur des images du cinéaste Nicolas Klotz.
Dans L’Ordre de la bataille en 2002, Heddy Maalem utilise et représente les mystères du meurtre, du sexe et du désir avec sept interprètes venus des pays du Sud et des images issues de sa nouvelle collaboration avec Benoît Dervaux. En 2004, il crée sa version du Sacre du printemps pour quatorze interprètes africains. La pièce entame alors une tournée internationale.
Son travail alterne alors entre l’écriture de pièces importantes et de petites pièces. Heddy Maalem écrit en 2006 une série de solos et de pièces courtes qui forment Le Principe de solitude et crée Un champ de forces une pièce pour douze interprètes. En 2009, il adapte sur commande son Sacre du printemps pour vingt danseurs de la Sichuan Modern Dance Company en Chine et crée la même année From the New World commandité par la ville de Burlington dans le Vermont, à l’occasion du quadricentenaire de Samuel de Champlain.
En mars 2010, il crée Mais le diable marche à nos côtés à La Filature, scène nationale de Mulhouse pour huit interprètes venus d’Afrique, d’Asie et d’Europe pour lequel il a reçu la bourse Beaumarchais décernée par la SACD. Fritz Hauser élabore la création musicale de la pièce. Le Ministère de la culture et de la communication lui confie une mission en Martinique dans le cadre de « 2011 année de l’Outre-Mer », à la suite de laquelle il réalise;
Je suis les rivières, pièce pour 25 jeunes danseurs, créée lors de la Biennale Fort de danse Caraïbes 2012.
En octobre 2012, à l’invitation du Ministère de la Culture colombien et de l’Ambassade de France en Colombie, il crée en concertation avec le chorégraphe colombien Rafael Palacios Danzas de amor y de guerra. 2012 est également l’année de sa rencontre avec des Krumpers originaires d’Île-de-France. Séduit par la puissance de leur danse, il crée pour eux Éloge du puissant royaume qui sera donné en 2013 dans le cadre de la Biennale du Val-deMarne.
Ayant mis un terme aux activités de sa compagnie, il travaille désormais dans l’intimité de son atelier et au cours de nombreux voyages durant lesquels il renouvelle ses relations avec les interprètes en menant des recherches vidéographiques. Il a ainsi réalisé entre autres, le film « A l’étranger, portraits de danseurs » et la collection « Beautés collatérales » publiés sur le site Numeridanse.
Source et en savoir plus : https://heddymaalemartworks.com/accueil/
Picq, Charles
Auteur, réalisateur et vidéaste, Charles Picq (1952-2012) entre dans la vie professionnelle dans les années 70 par le théâtre et la photographie. Après une reprise d'études (Maîtrise de Linguistique - Lyon II, Maîtrise des Sciences et Techniques de la Communication - Grenoble III), il se consacre à la vidéo, d'abord dans le champ des arts plastiques à l'Espace Lyonnais d'Art Contemporain (ELAC) et avec le groupe "Frigo", puis dans celui de la danse.
Dès la création de la Maison de la Danse à Lyon en 1980, il est sollicité pour y entreprendre un travail de documentation vidéo qu'il poursuit toujours depuis. Durant les années 80, marquées en France par l'explosion de la danse contemporaine et le développement de l'image vidéo, il fait de nombreuses rencontres avec des artistes tels qu'Andy Degroat, Dominique Bagouet, Carolyn Carlson, Régine Chopinot, Susanne Linke, Joëlle Bouvier et Régis Obadia, Michel Kelemenis. Son activité se déploie dans le champ de la création avec des installations et des vidéos en scène, ainsi que dans celui de la télévision avec des spectacles filmés, des recréations et des documentaires. Avec Dominique Bagouet (80-90), la rencontre est particulière. Il documente sa création, l'assiste sur " Le Crawl de Lucien" et co-réalise avec lui les films "Tant Mieux, Tant Mieux" et "10 anges".
Dans les années 90, il devient le directeur du développement vidéo de la Maison de la danse et œuvre, avec le soutien de Guy Darmet et son équipe, pour une place grandissante de l'image vidéo au sein du théâtre à travers plusieurs initiatives :
• Il fonde une vidéothèque de films de danse, d'accès public et gratuit. C'est une première en France. Poursuivant la documentation vidéo des spectacles, il en organise la gestion et la conservation.
• Il impulse la création d'un vidéo-bar et d'une salle de projection vidéo dédiée à l'accueil scolaire.
• Il initie les "présentations de saisons" en image.
• Il conçoit l'édition du DVD "Le tour du monde en 80 danses", une vidéothèque de poche produite par la Maison de la Danse pour le secteur éducatif.
• Il lance la collection « Scènes d'écran » pour la télévision et le web, il entreprend la conversion numérique de la vidéothèque et crée Numeridanse.
Ses principaux documentaires sont : "Enchaînement", "Planète Bagouet", "Montpellier le Saut de l'Ange", "Carolyn Carlson, a woman of many faces", "Grand Ecart", "Mama Africa", "C'est pas facile", "Lyon, le pas de deux d'une ville", "Le Défilé", "Un Rêve de cirque".
Il a également réalisé des films de spectacle : "Song", "Vu d'Ici" (Carolyn Carlson),"Tant Mieux, Tant Mieux", "10 anges", "Necesito" et "So Schnell", (Dominique Bagouet), "Im bade wannen","Flut" et "Wandelung" ( Susanne Linke), "Le Cabaret Latin" (Karine Saporta), "La danse du temps"(Régine Chopinot), "Nuit Blanche"( Abou Lagraa), "Le Témoin" (Claude Brumachon), "Corps est Graphique" (Käfig), "Seule" et "WMD" (Françoise et Dominique Dupuy), " La Veillée des Abysses" (James Thiérrée), Agwa »(Mourad Merzouki), Fuenteovejuna (Antonio Gadès), Blue Lady revisted (Carolyn Carlson)…
Source : Maison de la Danse de Lyon
Le sacre du printemps
Chorégraphie : Heddy Maalem
Interprétation : Simone Gomis, Hardo Papa Salif Ka, Eveline Gomis, Marie-Pierre Gomis, Marie Diedhiou, Shush Tenin, Serge Anagonou, Awoulath Alougbin, Rachelle Agbossou, Alou Cissé, Niama Diarra, Qudus Onikeku, Kehinde Awaiye, Taiwo Awaiye
Musique additionnelle : Igor Stravinsky, interprétation par le Cleverland Orchestra sous la direction de Pierre Boulez
Costumes : Agathe Laemmel
Son : Benoît De Clerck
Durée : 60'
À corps et à cris
Les racines de la diversité en danse contemporaine
Les Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis
Latitudes contemporaines
40 ans de rock et danse
Amala Dianor : danser pour donner à voir
Le corps et les conflits
Regard sur les liens qui semblent émerger entre le corps dansant et le monde envisagé comme un organisme vivant.
James Carlès
les ballets C de la B et l'esthétique du réel
Rencontres avec la littérature
La collaboration entre chorégraphe et écrivain fait apparaître de multiples combinaisons. Parfois, ce n’est plus le chorégraphe qui « met en danse » le texte d’un auteur, c’est l’écrivain qui prend la danse pour sujet ou matière de son texte.
Folklores dites-vous ?
Présentation de la manière dont les chorégraphes contemporains revisitent le Folklore.
La Maison de la Danse de Lyon
EIVV 2022 Le montage qui danse
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