Déplacés est une création de Stephen Bongarçon en hommage à l’histoire et aux voix du peuple des Chagos, dont les derniers représentant.es furent chassés vers les Seychelles et l’île Maurice en 1972 par l’armée britannique, au moment de la décolonisation de Maurice, sans droit au retour. L’archipel, situé en plein coeur de l’océan Indien, fut détaché de l‘accord d’indépendance de Maurice pour être donné en location par l’Etat britannique aux Etats-Unis d’Amérique afin d’y installer une base militaire (Diego Garcia) et de conserver une souveraineté maritime britannique dans l’océan Indien. Dernière colonie britannique, l’archipel des Chagos fut depuis au centre d’un

litige finalement jugé devant la Cour pénale internationale de La Haye le 25 février 2019, au détriment du Royaume Unis qui a

perdu sa souveraineté.

En réaffirmant la lutte des chagossien.ne.s déporté.e.s, qui n’ont jamais cesser de réclamer justice – le droit au retour sur leurs îles, le chorégraphe se saisit de la danse pour donner voix et nous parler du déracinement des corps, du cri humble et désespéré, de la nécessité de retrouver son sol d’origine. Déplacés est une oeuvre qui exprime l’émotion bouleversante, de la volonté digne de ce peuple exilé à son droit de retourner vivre sur ses îles natales, à la légitimité d’accéder à l’indépendance et à la décolonisation.

Stephen Bongarçon est un danseur, chorégraphe et fondateur du festival SAGAM à Maurice. Tour à tour, apprenti danseur, chorégraphe, formateur, producteur, il fonde en 1995 la Compagnie et l’école SR Dance, basée sur le style de danse SAGAM qu’il a personnellement conçu : une fusion de danse contemporaine, de kathak (danse traditionnelle du Nord de l’Inde) et de séga mauricien. Très jeune, il perçoit la danse comme un exutoire ou la danse devient son exutoire. Un style qui lui a valu d’être régulièrement invité sur la scène internationale, dans le cadre de tournées ou de temps de partage et de transmission autour de sa technique unique. 

LALANBIK-CDC OCÉAN INDIEN
CONSTRUIT UNE PLATEFORME CHORÉGRAPHIQUE À LA RÉUNION, DANS L’OCÉAN INDIEN.

LA DANSE, COMME L’OCÉAN VASTE, RICHE, VIVANT, OUVRE LES IMAGINAIRES, DÉPLOIE LES CORPS, TRANSFORME LES REGARDS, RELIE LES INFINIS.

LALANBIK - Centre de développement chorégraphique - océan Indien, CDCN en préfiguration, implanté à La Réunion à Saint-Pierre, capitale du Sud, est engagé auprès des artistes et populations pour la valorisation du patrimoine chorégraphique vivant à La Réunion et dans l’océan Indien. 

Avec les acteur·ice·s de la zone, Lalanbik construit une plateforme chorégraphique dans l’océan Indien – IOCAN- visant à renforcer la circulation des artistes et des oeuvres au niveau régional, national et international, à constituer un espace économique viable, à renforcer les capacités professionnelles et de production. 

En décembre 2020, le Ministère de la Culture-DAC Réunion, la Région Réunion, le département de la Réunion, la ville de Saint-Pierre et Lalanbik ont élaboré une convention pour l’accompagnement de Lalanbik vers la création d’un Centre de Développement Chorégraphique National - océan Indien, implanté à Saint-Pierre à La Réunion. 

En septembre 2021, Lalanbik s’est installée à Saint-Pierre et ancre son activité dans la friche patrimoniale de l’ancienne usine de cannes à sucre à Pierrefonds, au théâtre qui devient un lieu dédié à la danse, avant de lancer un programme architectural pour la réhabilitation des anciennes écuries et leur transformation en lieu public de danse. 

Lalanbik a également remporté en 2022 avec ses partenaires italien Hydea et mozambicain OPCA, le marché quinquennal de développement des ICCs de la COI (Commission océan Indien) ; Lalanbik a commencé à déployer en 2023 les activités directement liées à ce programme ; avec le lancement en production de la plateforme numérique des ICCs de zone océan Indien baptisée kiltir.org et, la création d’un cursus pour la danse entre Maurice et les Comores. 

2023 a été l’année d’affirmation des missions de Lalanbik en tant que futur CDCN ; à ce titre, Lalanbik a produit et co-produit des oeuvres, organisé des représentations publiques, développé des programmes artistiques pour les jeunes et moins jeunes, s’est attaché à la formation professionnelle dans le secteur chorégraphique, s’est équipé d’une billetterie et a créé sa plateforme numérique pour la danse dans l’océan Indien, Lalanbik.re, où sont diffusés l’activité de la structure et un espace numérique et audiovisuel peau numérique, en tant que vitrine pour son biotope chorégraphique et une collection de vidéo.