Aranzaquil
1983 - Réalisateur-rice : Picq, Charles
Chorégraphe(s) : Petit, Dominique (France)
Présentée dans la/les collection(s) : Maison de la danse , Saisons 1980 > 1989
Producteur vidéo : Maison de la Danse de Lyon
Vidéo intégrale disponible à la Maison de la danse de Lyon
Aranzaquil
1983 - Réalisateur-rice : Picq, Charles
Chorégraphe(s) : Petit, Dominique (France)
Présentée dans la/les collection(s) : Maison de la danse , Saisons 1980 > 1989
Producteur vidéo : Maison de la Danse de Lyon
Vidéo intégrale disponible à la Maison de la danse de Lyon
Aranzaquil
Aranzaquil et Les pas perdus
La création de ces deux pièces à La Maison de la Danse en décembre 1983 était pour moi l’occasion d’une véritable première création de groupe après une expérience malheureuse deux ans auparavant dans le cadre du Festival d’Avignon.J’étais assez peu expérimenté dans la communication autour de mes œuvres et, de plus, je ne me souviens pas qu’il y ait eu l’occasion d’écrire quelques lignes d’intention pour le programme distribué aux spectateurs.Je voudrais profiter de l’occasion de cette initiative d’archivage pour revenir sur ce qui a sous-tendu l’écriture de ces deux ballets qui ont été conçus comme un véritable dyptique.A cette époque j’allais régulièrement voir les mises en scènes de Peter Brook au Théâtre des Bouffes du Nord et j’avais été profondément marqué par son film « Rencontre avec des hommes remarquables » d’après l’œuvre de Georges Gurdjieff, sorti en 1979.Le film retrace la quête spirituelle de Gurdjieff parti à la recherche d’une mystérieuse confrérie, qu’il finit par trouver dans le désert de Gobi au terme d’un long voyage. Il découvre là une petite communauté pour laquelle la recherche d’élévation passe par une pratique assidue de la musique et de la danse. Il y a une d’ailleurs une scène de danse qui m’avait particulièrement impressionné par saclarté et sa puissance.Mais ce film m’a surtout révélé l’existence d’une tradition dont je n’avais jamais entendu parler auparavant, et dont la dimension à la fois initiatique et communautaire venait renforcer l’aspiration à relier la recherche spirituelle et la pratique artistique qui était la mienne à cette époque.Ces deux pièces créées à Lyon en 1983 étaient pour moi une manière de rendre compte de l’impact de ce film.Les pas perdus a donc été conçu à partir des éléments qui m’avaient marqué dans cette scène de danse du film : une construction et une géométrie rigoureuses prenant appui sur une rythmicité très présente. J’ai demandé à Denis Levaillant d’écrire une partition sur une base de neuf temps qui offre de multiples combinaisons internes, et il m’a proposé de la faire interpréter au Zarb, instrument depercussion traditionnel d’origine Iranien, par Youval Missenmacher.J’ai écrit une douzaine de phrases chorégraphiques sur cette base de neuf temps sur laquelle s’appuie presque la totalité de la danse, en jouant sur une multiplicité d’orientations de chacune des phrases, et sur des combinaisons de duos, trios, quatuors, etc.Mais dès le départ je savais que cette danse ne constituerait qu’une partie du programme et qu’il devait y avoir une suite qui rendrait compte de la menace qui me paraissait peser sur la transmission de certaines traditions.J’ai donc imaginé une deuxième partie sous forme de débâcle d’un petit groupe de personnes violemment chassés de leur territoire et contraints à un exode qui les coupe de leurs racines culturelles. J’ai inventé le nom d’un village, « Aranzaquil », situé pour moi en Afghanistan, avant l’invasion par l’Union soviétique.Cette partie du dyptique, à l’inverse de la première, entièrement écrite comme une partition, a été composée à partir d’une multitude de scènes résultant d’improvisations proposées aux danseurs à partir de différents thèmes liés à l’exode, à la déportation et à la perte de repères culturels et spirituels, dont l’enchaînement montre la progression du déracinement intérieur des personnages.Dans cette deuxième partie la composition de la musique a suivi celle de la danse, Denis Levaillant venant au studio voire l’avancée de l’écriture des séquences successives et composant alors la musique au fur et à mesure de celle-ci.Les costumes, comme les décors, ont été imaginés et réalisés par Francis Coulet. Les costumes étaient inspirés de vêtements villageois traditionnels (à base de kimonos japonais), de manière rituelle dans la première partie et plus quotidienne dans la deuxième.La conception des éclairages est de John Davis, que j’avais bien connu en tant qu’éclairagiste de Carolyn Carlson au GRTOP.C’était ma deuxième collaboration avec Denis Levaillant après notre duo « D. D. Blue Gold Digger » présenté au Centre Georges Pompidou en 1982.
Dominique PETIT
Décembre 2021
Petit, Dominique
Le danseur, chorégraphe et pédagogue Dominique Petit, né en France en 1950, découvre la danse à dix-neuf ans auprès de Kilina Crémona. Il part se former à New-York de 1970 à 1974 où il rencontre le chorégraphe Paul Sanasardo, qui lui enseigne la technique de la “modern dance” américaine et l'intègre comme danseur de sa compagnie. De retour en France, Dominique Petit va compléter sa formation auprès de Carolyn Carlson. Elle est alors en train de constituer le GRTOP (Groupe de recherche théâtrale de l'Opéra de Paris) et engage le jeune danseur dans la troupe. Il participe ainsi à toutes les créations du groupe de 1975 à 1980. Il tire notamment de cette expérience “la découverte et l'approfondissement du travail d'improvisation et de composition chorégraphiques” (voir la biographie écrite par Nadine Raso présente dans le fonds à la cote PETI 98).
Dominique Petit crée un premier solo en 1979, “Variations”, sur une invitation du Ballet de Poche (Grenoble), puis, après la dissolution du GRTOP en 1980 (Carolyn Carlson part à Venise), il multiplie les collaborations et travaille avec Caroline Marcadé (il co-dirige avec elle le Studio des quatre temps à La Défense et interprète par exemple avec elle le duo “Pierre Robert”), Régine Chopinot ou encore François Verret.
Il fonde par ailleurs sa propre compagnie à la fin de l'année 1980, au sein de laquelle il va créer une vingtaine de pièces dont un premier solo, « Igor Urstark » (création au Festival d'Avignon en 1981), accompagné par Barre Phillips (qui collaborera également à la pièce suivante « Amarante flagrante radio show » en 1981). D'autres collaborations musicales suivront notamment avec le saxophoniste Steve Lacy et le compositeur Denis Levaillant. Il collabore surtout de façon privilégiée avec sa compagne, la danseuse et chorégraphe Anne Carrié, la compagnie alternant les créations de l'un et de l'autre. Ils co-écrivent certaines pièces tel leur duo « Jade » (1984) qui leur apporte une véritable reconnaissance. La pièce de Dominique Petit pour six interprètes masculins intitulée “Les Tournesols”, créée en 1988, connaît un succès international et donne lieu à une adaptation cinématographique de Claude Val en 1991.
La compagnie effectue de nombreuses tournées en France et à l'étranger, notamment dans plus de quinze pays d'Amérique latine, dont la culture va inspirer les dernières pièces créées par le chorégraphe, comme son solo “A Portabales” créé en 1995, sur les musiques du chanteur cubain du même nom, ou encore “Salsita” (1996), pièce chorégraphiée sur des rythmes de salsa.
A partir de 1996, Dominique Petit se consacre entièrement à l'enseignement, devenant coordinateur des études et répétiteur du répertoire du CNDC d'Angers jusqu'en 2000. Cette activité pédagogique est loin d'être une nouveauté pour le danseur : déjà professeur permanent au CNDC d'Angers entre 1984 et 1987, il obtient le diplôme du certificat d'aptitude aux fonctions de professeur de danse en 1989. Il met ensuite en place un programme de formation continue pour les danseurs de 1994 à 1997 en partenariat avec l'ARCAMC des Pays-de-Loire, le CNDC L'Esquisse et la Scène nationale du Manège (La Roche-sur-Yon). Parmi de nombreuses autres expériences pédagogiques, Dominique Petit est nommé par le ministère de la Culture pour des missions pédagogiques au Chili, au Pérou et en Bolivie. Enfin il est nommé professeur de danse contemporaine à l'ENMDAD de La Roche-sur-Yon en 2000 et y enseigne jusqu'en 2015.
Dominique Petit est sollicité par ailleurs comme interprète, dansant par exemple en 2000 pour Régis Obadia ou en 2009 pour Daniel Dobbels, jusqu'en 2019 où il tient un rôle important dans « Outwitting the Devil » d'Akram Khan.
Il crée en mars 2020, en plein confinement de la population suite à l'épidémie de la Covid-19, une pièce chorégraphique filmée intitulée “La der' des der'”, solo inspiré par les propos du Président de la République annonçant la “guerre” contre le coronavirus.
Source : Centre national de la danse
Picq, Charles
Auteur, réalisateur et vidéaste, Charles Picq (1952-2012) entre dans la vie professionnelle dans les années 70 par le théâtre et la photographie. Après une reprise d'études (Maîtrise de Linguistique - Lyon II, Maîtrise des Sciences et Techniques de la Communication - Grenoble III), il se consacre à la vidéo, d'abord dans le champ des arts plastiques à l'Espace Lyonnais d'Art Contemporain (ELAC) et avec le groupe "Frigo", puis dans celui de la danse.
Dès la création de la Maison de la Danse à Lyon en 1980, il est sollicité pour y entreprendre un travail de documentation vidéo qu'il poursuit toujours depuis. Durant les années 80, marquées en France par l'explosion de la danse contemporaine et le développement de l'image vidéo, il fait de nombreuses rencontres avec des artistes tels qu'Andy Degroat, Dominique Bagouet, Carolyn Carlson, Régine Chopinot, Susanne Linke, Joëlle Bouvier et Régis Obadia, Michel Kelemenis. Son activité se déploie dans le champ de la création avec des installations et des vidéos en scène, ainsi que dans celui de la télévision avec des spectacles filmés, des recréations et des documentaires. Avec Dominique Bagouet (80-90), la rencontre est particulière. Il documente sa création, l'assiste sur " Le Crawl de Lucien" et co-réalise avec lui les films "Tant Mieux, Tant Mieux" et "10 anges".
Dans les années 90, il devient le directeur du développement vidéo de la Maison de la danse et œuvre, avec le soutien de Guy Darmet et son équipe, pour une place grandissante de l'image vidéo au sein du théâtre à travers plusieurs initiatives :
• Il fonde une vidéothèque de films de danse, d'accès public et gratuit. C'est une première en France. Poursuivant la documentation vidéo des spectacles, il en organise la gestion et la conservation.
• Il impulse la création d'un vidéo-bar et d'une salle de projection vidéo dédiée à l'accueil scolaire.
• Il initie les "présentations de saisons" en image.
• Il conçoit l'édition du DVD "Le tour du monde en 80 danses", une vidéothèque de poche produite par la Maison de la Danse pour le secteur éducatif.
• Il lance la collection « Scènes d'écran » pour la télévision et le web, il entreprend la conversion numérique de la vidéothèque et crée Numeridanse.
Ses principaux documentaires sont : "Enchaînement", "Planète Bagouet", "Montpellier le Saut de l'Ange", "Carolyn Carlson, a woman of many faces", "Grand Ecart", "Mama Africa", "C'est pas facile", "Lyon, le pas de deux d'une ville", "Le Défilé", "Un Rêve de cirque".
Il a également réalisé des films de spectacle : "Song", "Vu d'Ici" (Carolyn Carlson),"Tant Mieux, Tant Mieux", "10 anges", "Necesito" et "So Schnell", (Dominique Bagouet), "Im bade wannen","Flut" et "Wandelung" ( Susanne Linke), "Le Cabaret Latin" (Karine Saporta), "La danse du temps"(Régine Chopinot), "Nuit Blanche"( Abou Lagraa), "Le Témoin" (Claude Brumachon), "Corps est Graphique" (Käfig), "Seule" et "WMD" (Françoise et Dominique Dupuy), " La Veillée des Abysses" (James Thiérrée), Agwa »(Mourad Merzouki), Fuenteovejuna (Antonio Gadès), Blue Lady revisted (Carolyn Carlson)…
Source : Maison de la Danse de Lyon
Aranzaquil
Chorégraphie : Dominique Petit
Interprétation : Anne Carrié, Bernadette Doneux, Pierre Doussaint, Isabelle Dubouloz, Dominique Petit, Giorgio Rosssi
Musique originale : Denis Levaillant
Lumières : John Davis
Costumes : Francis Coulet
Décors : Francis Coulet
Production / Coproduction de l'œuvre vidéo : Maison de la Danse de Lyon - Charles Picq, 1983
À corps et à cris
CHRISTIAN & FRANÇOIS BEN AÏM ET L'ÉLAN VITAL - échappées chorégraphiques salvatrices
Latitudes contemporaines
40 ans de rock et danse
Le corps et les conflits
Regard sur les liens qui semblent émerger entre le corps dansant et le monde envisagé comme un organisme vivant.
les ballets C de la B et l'esthétique du réel
Danse et performance
Echantillon d’extraits des figures burlesques de la Performance en danse.
Pantomimes
Présentation de la pantomime dans les différents courants de la danse.
La petite histoire de Numeridanse
EIVV 2022 Le montage qui danse
Pourquoi je danse ?
Genèse des oeuvres
Un spectacle de danse se crée en plusieurs étapes qui se situent entre le moment où s’énonce un désir initial qui lance le projet, et celui de la première représentation.
L’espace scénique
Un spectacle de danse se déroule dans une zone spatiale définie ou non. Ce parcours permet de comprendre l’occupation de l’espace scénique en danse.
Les arts du mouvement
Carolyn Carlson, a woman of many faces
La danse classique occidentale entre dans la modernité du 20e siècle : Les Ballets russes et les Ballets suédois
Si le 19e siècle est celui du romantisme, l’entrée dans le nouveau siècle est synonyme de modernité ! Ce sera quelques décennies plus tard que lui sera attribué a posteriori un nom : « le néo-classique ».