l'Étranger [Teaser]
2015
Chorégraphe(s) : Gallotta, Jean-Claude (France)
Présentée dans la/les collection(s) : Compagnie Jean-Claude Gallotta - Groupe Emile Dubois , Centre national de la danse
Producteur vidéo : Centre chorégraphique national de Grenoble
l'Étranger [Teaser]
2015
Chorégraphe(s) : Gallotta, Jean-Claude (France)
Présentée dans la/les collection(s) : Compagnie Jean-Claude Gallotta - Groupe Emile Dubois , Centre national de la danse
Producteur vidéo : Centre chorégraphique national de Grenoble
L'Étranger
Aujourd’hui, ma mère est morte. Sa jeunesse algérienne aussi, où elle avait peut-être été heureuse. Avec l’Étranger me voilà plongé comme Meursault dans la même réalité incompréhensible, impossible à vivre, dans le même besoin de décrire ces sentiments absurdes. J.-C.G.
« Tu danses ? » lui demande la chanteuse Juliette Gréco un soir de 1945 dans une boite de Saint-Germain-des-Prés. Oui, il danse. Comme il dansera, mais sur un autre rythme, avec une étudiante suédoise lors du bal de clôture de la remise du Prix Nobel qu’il recevra à Stockholm en 1957. Albert Camus, conscience de tout un peuple au sortir de la guerre, chef de file de sa génération, en déconcerta ainsi plus d’un : il n’était pas ce pur esprit, que peut-être ses thuriféraires auraient voulu qu’il soit, il était fils de la mer, de la lumière et du soleil, pour qui la sensualité constituait une source de bonheur, un antidote contre l’absurde, ce sentiment qui « nait de cette confrontation entre l’appel humain et le silence déraisonnable du monde ».
La scène de Jean-Claude Gallotta et la page de Camus sont deux plages qui vibrent sous une même lumière, la chorégraphie et le roman peuvent alors avancer ensemble au rythme de l’affrontement entre instinct vital et instinct de mort. À l’« écriture blanche » de l’écrivain, le chorégraphe fera écho par une danse qu’on aurait pu, dès ses débuts, qualifier elle aussi de « blanche » tant elle a su s’inventer un genre débarrassé de toute ornementation stylistique.
Danse contemporaine et littérature aiment se parler. Elles se sont trouvées de mystérieuses accointances au fil du temps, pour essayer de dire l’indicible, pour affronter cette blessure, dont René Char disait qu’elle était la plus proche du soleil : la lucidité. C.-H.B.
Gallotta, Jean-Claude
Après un séjour à New York à la fin des années 70 où il découvre l'univers de la post-modern Dance (Merce Cunningham, Yvonne Rainer, Lucinda Childs, Trisha Brown, Steve Paxton, Stuart Sherman...), Jean-Claude Gallotta fonde à Grenoble – avec Mathilde Altaraz – le Groupe Émile Dubois qui deviendra Centre chorégraphique national en 1984. Installé depuis ses débuts à la Maison de la culture (dont il sera le directeur de 1986 à 1989), il y crée plus de soixante chorégraphies présentées sur tous les continents, dont Ulysse, Mammame, Docteur Labus, Presque Don Quichotte, les Larmes de Marco Polo, 99 duos, Trois générations, Cher Ulysse...
Il a également chorégraphié plusieurs pièces pour le Ballet de l'Opéra de Lyon et pour le Ballet de l'Opéra de Paris. Invité par le metteur en scène Tadashi Suzuki à Shizuoka (Japon), il y a créé et fait travailler une compagnie japonaise de 1997 à 2000. Après l'Homme à tête de chou (à partir de l'album de Serge Gainsbourg dans une version d'Alain Bashung) en 2009, il crée en 2011 Daphnis é Chloé (Théâtre de la Ville) et le Sacre du printemps (Théâtre national de Chaillot) ; fin 2012, il présente Racheter la mort des gestes - Chroniques chorégraphiques 1 au Théâtre de la Ville, puis à la MC2 ; début 2013, la recréation d'Yvan Vaffan cherchant ainsi patiemment à partager avec le public un même récit, celui d'une histoire et d'un avenir artistique communs.
En octobre 2013, il co-signe le spectacle l'Histoire du soldat de Stravinsky et l'Amour sorcier de Manuel de Falla avec le chef d'orchestre Marc Minkowski et le metteur en scène Jacques Osinski. En 14-15, il présente le Sacre et ses révolutions à la Philharmonie de Parie et en juin, crée l'Étranger à partir du roman d'Albert Camus à la MC2 : Grenoble.
Il ouvre la saison 2015-2016 avec My Rock à la MC2 : Grenoble, puis au Théâtre du Rond-Point à Paris.
Groupe Émile Dubois
À la fin des années soixante-dix, une poignée de jeunes chorégraphes surgit sur la scène française. Jean-Claude Gallotta est de ceux-là. En 1981, Il crée sa compagnie, le Groupe Emile-Dubois avec Mathilde Altaraz, et huit danseurs (quatre garçons, quatre filles), inspiré par la révolution chorégraphique de Merce Cunningham et John Cage à New York. Ces danseurs ne sont pas recrutés sur les seuls critères techniques mais sur leur personnalité, leur différence, leur désir de s’intégrer dans un groupe ; l’un vient du théâtre, un autre de l’architecture, une troisième est médecin.
Le G.E.D. est invité à s’installer comme cellule de création dans les murs de la Maison de la Culture de Grenoble. Une de ses premières pièces, Ulysse (1981), est tout de suite reconnue comme fondatrice de la nouvelle danse française. Le chorégraphe surprend, avec un « ballet blanc » qui ne détruit pas le tissu classique, mais joue avec et l’intègre dans la gestuelle contemporaine.
Dans ces premières années, le G.E.D. contribue à faire naitre l’idée des Centres chorégraphiques nationaux. Celui de Grenoble est un des premiers, il lui est attribué en 1984.
Au début des années 90, le G.E.D. produit des spectacles appelés D.T.M (danse, texte, musique) selon cette idée que la notion de danse doit dépasser la simple question du mouvement des corps et doit intégrer le son, la voix, la parole, le sens.
Au fil du temps, l’équipe de danseurs se renouvelle mais l’importance que le chorégraphe accorde à la qualité des rapports humains entraine chaque interprète à suivre la compagnie sur plusieurs spectacles, à l’exemple de Thierry Verger depuis 1992, de Béatrice Warrand depuis 1995.
Le G.E.D. fait ainsi voyager dans le monde entier un style chorégraphique qui, à partir de la source Cunningham, s’est développé de façon très personnelle avec notamment l’introduction d’un humour gestuel et d’une réflexion permanente sur la singularité du corps de « ceux qui dansent, ceux qui ont dansé, ceux qui aimeraient bien, ceux qui ne danseront peut-être jamais".
Fin 2015, le G.E.D. quitte l’écrin du Centre chorégraphique national et reprend son identité première tout en continuant à travailler à l’intérieur de la MC2 Grenoble. Jean-Claude Gallotta devient également auteur associé du Théâtre du Rond-Point à Paris.
Le G.E.D. a présenté Volver en 2016, a repris My Rock, a créé My Ladies Rock en 2017 et prépare Comme un trio d’après Bonjour Tristesse de Françoise Sagan (automne 2018) ainsi que la recréation de l’Homme à tête de chou (printemps 2019).
Outre les créations de Jean-Claude Gallotta, le G.E.D. gère également la transmission de pièces de répertoire et des actions de sensibilisation auprès de publics scolaires et amateurs.
Le Groupe Émile Dubois / Cie Jean-Claude Gallotta est soutenu par le Ministère de la culture et de la communication en tant que Compagnie à rayonnement national et international. Il est également soutenu par la Région Auvergne-Rhône-Alpes et le Département de l’Isère.
Source : Groupe Émile Dubois
En savoir plus : www.gallotta-danse.com
L'Étranger
Chorégraphie : Jean-Claude Gallotta, d'après le roman d’Albert Camus
Assistance à la chorégraphie : Mathilde Altaraz
Interprétation : Ximena Figueroa, Thierry Verger, Beatrice Warrand
Scénographie : Jeanne Dard
Musique originale : Strigall
Lumières : Dominique Zape
Costumes : Jacques Schiotto
Production / Coproduction de l'œuvre chorégraphique : Production Centre chorégraphique national de Grenoble avec le soutien de la MC2 : Grenoble
Durée : 2'31
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