Benjamin de Bouillis
2007 - Réalisateur-rice : Picq, Charles
Chorégraphe(s) : Foofwa d'Imobilité (Switzerland)
Présentée dans la/les collection(s) : Biennale de la danse , Maison de la danse
Producteur vidéo : Neopostist Ahrrrt;Maison de la Danse
Vidéo intégrale disponible à la Maison de la danse de Lyon
Benjamin de Bouillis
2007 - Réalisateur-rice : Picq, Charles
Chorégraphe(s) : Foofwa d'Imobilité (Switzerland)
Présentée dans la/les collection(s) : Biennale de la danse , Maison de la danse
Producteur vidéo : Neopostist Ahrrrt;Maison de la Danse
Vidéo intégrale disponible à la Maison de la danse de Lyon
Benjamin de Bouillis
Foofwa d'Imobilité présente "Benjamin de Bouillis", un solo inspiré d'une étude du neurologue Olaf Blanke sur la décorporation (sensation de percevoir son propre corps comme extérieur, étranger, à distance). Foofwa joue sur la mise en abîme non seulement du corps, mais de la personne qui est sensée s'y reconnaître. Un travail sur l'identité du danseur, miroir du soi comme un autre (cf. "La Passion d'être un autre", "Étude pour la danse" de Pierre Legendre). Un personnage du "Finnegan's Wake" de James Joyce nourrit aussi la pièce. Dans le roman, l'acteur Benjamin de Bouillis interprète les avatars de la comédie humaine alors que son frère jumeau, mime professionnel, les caricature.
Foofwa d'Imobilité donne chair à ce personnage ; son "Benjamin de Bouillis" fait la part belle aux analogies entre les cas pathologiques et le travail du chorégraphe-interprète. Et illustre par la danse les multiples phénomènes de la duplicité. La bande-son utilise elle aussi un certain nombre de voix pour exprimer l'étrangeté d'être à la fois un corps et un cerveau, sans même parler de l'âme...
Source : programme de salle de la Maison de la Danse de Lyon
«Hier, en traversant la rue
Je me suis souvenu
D'avoir vu
Tête nue
Quelqu'un qui ne me semblait pas inconnu
Je ne me suis revu qu'une fois l'année dernière
J'avais l'air
D'être en l'air
À quelques centimètres au-dessus de la terre.»
(extrait de la bande son : Gérard Manset Le Paradis terrestre, issu de l'album "La mort d'Orion" 1970)
Foofwa d'Imobilité
Foofwa d’Imobilité: danseur, performeur, chorégraphe, pédagogue de danse
En 2024, Foofwa a réussi un truc fou et probablement inédit-inouï, dans la joie du défi et de la découverte: durant la nuit du 27 et 28 janvier, il a parcouru 54 kilomètres en dancewalk lors de la Marche conviviale de Paris-Versailles-Mantes; puis quelques jours plus tard, il a continué à faire vivre son personnage écoptimiste OLGO dans les rues de Genève. Deux exemples des projets dans l’espace public que le danseur développe désormais avec le soutien de la nouvelle Association VIVRAR.
Formé par sa mère Beatriz Consuelo notamment au Ballet Junior de Genève, danseur au Ballet de Stuttgart puis à la Merce Cunningham Dance Company, chorégraphe depuis 1998, Foofwa occupe une position charnière entre tradition et innovation du champ chorégraphique. Entre 2000 et 2022, avec sa compagnie Neopost Foofwa, il étudie le rapport entre danse et sport et crée la “Dancerun”, activité hybride entre course et danse sur plusieurs kilomètres (2003-2008), invente la ‘DANCEWALK’ en 2015 et parcourt près de 1000 kilomètres de danse lors de plus de 50 performances dans 36 régions du monde, seul ou en groupe, jusqu’en 2021. Il étudie également le rapport entre public et oeuvre chorégraphique dans The Making of Spectacles (2008) et Quai du Sujet (2007) ; le corps numérique dans Media Vice Versa (2002), Avatar dance series, Second Live series (vidéos) et BodyToys (2007) ; l’historicité du corps dansant dans Descendance (2000), Le Show (2001), MIMESIX (2005), Benjamin de Bouillis (2005), Musings (2009), Pina Jackson in Mercemoriam (2009) et Histoires Condansées (2011).
Il a reçu commande du Nederlands Dans Theater II, du Ballet de Berne, du Ballet Junior de Genève, en 2010 de la SACD et du Festival d’Avignon avec Au Contraire, en 2012 du Théâtre de la Fenice. Il a été soutenu annuellement par les pouvoirs publics genevois et suisses depuis 2002, a reçu la bourse de la Fondation Leenaards en 1999 et le prix de la prestigieuse Foundation for Contemporary Arts de New York en 2009. Il a gagné, entre autres, le Prix de Lausanne en 1987, le Bessie Award de New York en 1995 “en reconnaissance d’une réalisation créative exceptionnelle; pour l’innovation, la rapidité et la clarté de la danse qui ont galvanisé une remarquable compagnie de Cunningham”, le Prix Suisse de la danse et de la chorégraphie en 2006 parce que “Foofwa occupe une position charnière entre la tradition et l’avant-garde” et le Prix suisse de danse catégorie “danseur exceptionnel” en 2013: “Foofwa d’Imobilité nous met au défi et rompt avec les conventions. Son radicalisme artistique s’appuie sur l’exceptionnelle capacité technique qu’il a démontrée à maintes reprises en Suisse et à l’étranger”.
Entre 2015 et 2018, il mène en étroite collaboration avec Jonathan O’Hear le projet Utile/Inutile, une vaste entreprise centrée sur la création, la pédagogie, la médiation, l’historiographie et la relève chorégraphique: /Utile : Redonner Corps (2015), /Inutile : Don Austérité (2015-16), In/Utile : Incorporer (2017) & /Unitile (2018). Depuis 2018, il expérimente avec sa compagnie une nouvelle façon de créer et de tourner avec le projet GLocal (2018-2021) afin de produire et de diffuser ses oeuvres sur la base de valeurs éthiques et sociales. Ses oeuvres vont souvent à l’encontre du minimalisme contemporain. Elles sont plutôt “surmodernes”, au sens de Marc Augé, car en lien avec la surabondance d’informations de nos sociétés contemporaines. Ses pièces ou performances depuis 2014 se concentrent sur une pratique de l’«être-ici-présent» qui permet aux oeuvres d’être perméables à l’imprévisibilité, la spontanéité et l’authenticité.
Fin 2022, il dissout sa compagnie pour suivre un chemin artistique plus indépendant, créant en 2023 des projets dans l’espace public: PAS DE CÔTÉ, présence chorégraphique quasi quotidienne de plus de six mois auprès de la tombe de sa mère au Cimetière des Rois de Genève; OLGO, personnage costumé sillonnant les agglomérations suisses romandes combattant le climato-négationnisme par la poésie du mouvement et du verbe; et il continue ses DANCEWALKS de manière plus sauvage.
Source et en savoir plus
Picq, Charles
Auteur, réalisateur et vidéaste, Charles Picq (1952-2012) entre dans la vie professionnelle dans les années 70 par le théâtre et la photographie. Après une reprise d'études (Maîtrise de Linguistique - Lyon II, Maîtrise des Sciences et Techniques de la Communication - Grenoble III), il se consacre à la vidéo, d'abord dans le champ des arts plastiques à l'Espace Lyonnais d'Art Contemporain (ELAC) et avec le groupe "Frigo", puis dans celui de la danse.
Dès la création de la Maison de la Danse à Lyon en 1980, il est sollicité pour y entreprendre un travail de documentation vidéo qu'il poursuit toujours depuis. Durant les années 80, marquées en France par l'explosion de la danse contemporaine et le développement de l'image vidéo, il fait de nombreuses rencontres avec des artistes tels qu'Andy Degroat, Dominique Bagouet, Carolyn Carlson, Régine Chopinot, Susanne Linke, Joëlle Bouvier et Régis Obadia, Michel Kelemenis. Son activité se déploie dans le champ de la création avec des installations et des vidéos en scène, ainsi que dans celui de la télévision avec des spectacles filmés, des recréations et des documentaires. Avec Dominique Bagouet (80-90), la rencontre est particulière. Il documente sa création, l'assiste sur " Le Crawl de Lucien" et co-réalise avec lui les films "Tant Mieux, Tant Mieux" et "10 anges".
Dans les années 90, il devient le directeur du développement vidéo de la Maison de la danse et œuvre, avec le soutien de Guy Darmet et son équipe, pour une place grandissante de l'image vidéo au sein du théâtre à travers plusieurs initiatives :
• Il fonde une vidéothèque de films de danse, d'accès public et gratuit. C'est une première en France. Poursuivant la documentation vidéo des spectacles, il en organise la gestion et la conservation.
• Il impulse la création d'un vidéo-bar et d'une salle de projection vidéo dédiée à l'accueil scolaire.
• Il initie les "présentations de saisons" en image.
• Il conçoit l'édition du DVD "Le tour du monde en 80 danses", une vidéothèque de poche produite par la Maison de la Danse pour le secteur éducatif.
• Il lance la collection « Scènes d'écran » pour la télévision et le web, il entreprend la conversion numérique de la vidéothèque et crée Numeridanse.
Ses principaux documentaires sont : "Enchaînement", "Planète Bagouet", "Montpellier le Saut de l'Ange", "Carolyn Carlson, a woman of many faces", "Grand Ecart", "Mama Africa", "C'est pas facile", "Lyon, le pas de deux d'une ville", "Le Défilé", "Un Rêve de cirque".
Il a également réalisé des films de spectacle : "Song", "Vu d'Ici" (Carolyn Carlson),"Tant Mieux, Tant Mieux", "10 anges", "Necesito" et "So Schnell", (Dominique Bagouet), "Im bade wannen","Flut" et "Wandelung" ( Susanne Linke), "Le Cabaret Latin" (Karine Saporta), "La danse du temps"(Régine Chopinot), "Nuit Blanche"( Abou Lagraa), "Le Témoin" (Claude Brumachon), "Corps est Graphique" (Käfig), "Seule" et "WMD" (Françoise et Dominique Dupuy), " La Veillée des Abysses" (James Thiérrée), Agwa »(Mourad Merzouki), Fuenteovejuna (Antonio Gadès), Blue Lady revisted (Carolyn Carlson)…
Source : Maison de la Danse de Lyon
Benjamin de Bouillis
Direction artistique / Conception : Foofwa d'Imobilité
Son : Antoine Lengo
Production / Coproduction de l'œuvre chorégraphique : Production Neopostist Ahrrrt Association, Festival «Science et Cité» // Remerciements à Beatriz Consuelo, Claude Gafner, Marc Gaillard, l'ADC, la Fondation Fluxum
Production / Coproduction de l'œuvre vidéo : Neopostist Ahrrrt Association, Maison de la Danse
Olaf Blanke
OLAF BLANKE
Le Pr. Olaf Blanke travaille dans le service de neurologie des HUG et à l'Epfl. Connu pour ses recherches récentes sur la décorporation (sensation de quitter son corps pour vivre un dédoublement de soi), il étudie la représentation des schémas corporels dans le cas d'altération de la conscience de soi. Auteur d'un article sur la perception de son corps dans l'art de l'autoportrait, il puise volontiers dans les arts matière à prolonger ses recherches.
Parmi tous les phénomènes autoscopiques (où le sujet se voit lui-même) étudiés par les scientifiques, le plus spectaculaire est connu sous le nom anglais d'out-of-body experience ou OBE. La personne sort d'elle-même et se voit, généralement depuis un point légèrement plus élevé, comme l'angle d'un plafond. C'est ce qu'on appelle en français une décorporation. Alors que dans l'hallucination autoscopique classique, la personne voit un double d'elle à ses côtés. Chaque individu peut vivre une décorporation une ou deux fois dans sa vie, mais, chez les patients souffrants d'une lésion cérébrale ou de migraines spécifiques, ce phénomène peut se répéter de façon régulière et angoissante.
Sources : Programme de salle Maison de la Danse
Mise à jour : Décembre 2011
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La collaboration entre chorégraphe et écrivain fait apparaître de multiples combinaisons. Parfois, ce n’est plus le chorégraphe qui « met en danse » le texte d’un auteur, c’est l’écrivain qui prend la danse pour sujet ou matière de son texte.
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