Contemporain - Epreuves de danse 2019. Variation N°14. Fin du 3ème cycle DNOP danseur, Bac TMD option danse, EAT. Fille 2ème option.
2007 - Réalisateur-rice : Le Mao, Gilles
Chorégraphe(s) : Iglesias-Breuker, Marilèn (Argentina)
Présentée dans la/les collection(s) : Ministère de la Culture , Épreuves de danse - Archives danse contemporaine
Contemporain - Epreuves de danse 2019. Variation N°14. Fin du 3ème cycle DNOP danseur, Bac TMD option danse, EAT. Fille 2ème option.
2007 - Réalisateur-rice : Le Mao, Gilles
Chorégraphe(s) : Iglesias-Breuker, Marilèn (Argentina)
Présentée dans la/les collection(s) : Ministère de la Culture , Épreuves de danse - Archives danse contemporaine
Epreuves de danse 2019. Danse contemporaine. Variation N°14. Fin du 3ème cycle DNOP danseur, Bac TMD option danse, EAT. Fille 2ème option.
Commentaire pédagogique
Thème : variation sur le thème de la spirale dans l'espace et dans le corps.
L’ensemble est basé sur la notion de « forme trace » telle que conçue et pratiquée depuis Laban* (voir nota). Les mouvements des bras, des jambes et les déplacements dans l’espace peuvent être ainsi visualisés, ressentis, appréhendés comme des formes se déployant sur un plan ou sur une surface courbe, créant des volumes coniques ou des formes serpentines. Dans le cas de la spirale, le meilleur exemple serait l’épluchure d’une pomme ou d’un crayon taillé.
Le mouvement reste guidé avec une part de relâchement. Il sera important de déterminer la part d’abandon et la part de suspension à chaque étape de l’apprentissage pour ne pas se figer dans une « guidance » excessive. Inversement, la suspension est présente même lors de chutes : là aussi de façon partielle.
En résumant, à chaque étape, la bonne exécution du mouvement exige que l’on puisse répondre aux questions suivantes :
- Quel est le volume tracé par le corps dans l’espace ? D’où à où ?
- Quelle est la partie du corps moteur du mouvement ?
- Qu’est-ce qui relâche, à partir d’où et jusqu’où ?
- Quelle est la partie du corps qui suspend ?
- Comment utiliser le bassin et le ½ plié pour donner de la profondeur ?
Structure : la variation est composée de 5 parties, de longueurs différentes, distribuées sur l’ensemble des 64 mesures musicales.
A1 : mesures 1 à 19
A2 : mesures 20 à 30
B : mesures 31 à 42
C : mesures 43 à 56
A3 : mesures 57 à 64
Les parties A ont pour thème spécifique la courbe dans l’espace (toujours dans la même direction rotatoire, à une exception près en A2) ainsi que le cercle, les spirales concentriques, les mouvements ronds et l’amplitude du mouvement. Même s’il y a des accélérations ou des sauts, le mouvement reste plané et soutenu, dans un tempo modéré.
La partie B se déroule au sol. Les déplacements, tout en suivant une diagonale descendante dans l'espace, prennent des chemins tortillés (une fois à droite, une fois à gauche) : l’ensemble est plus accentué avec des temps forts, du poids et des rebonds, dans un tempo rapide.
La parie C travaille les spirales opposées dans le corps à partir de la taille. La danseuse passe rapidement d’une torsion à une autre. Les changements se font en transitant par la verticale (sur le plan sagittal ou vertical).
Les « tours spiralés » (citation des cours de Hans Züllig) doivent s’enfoncer dans le sol comme un tire-bouchon, toujours plus bas jusqu’à résolution dans un autre mouvement. Le relâchement-rebond est de nouveau présent, mais prend des centres partiels tels le coude, le genou, le haut du dos ... La rapidité est souhaitée mais sans perdre la profondeur dans le sol.
La respiration est particulièrement importante compte tenu de la mise en jeu de mouvements opposés dans le corps, des torsions qui peuvent finir par « asphyxier » les muscles si on ne respecte pas l’alternance suspension-relâchement.
A1 :
Le mouvement du bras droit trace une forme-trace conique dans l’espace.
Le saut est suspendu au niveau des lombaires, légère courbe avant avec une sensation de volume rond que les coudes participent à créer. Du rond surgit, telle une percée vers le haut, le deuxième saut avec le dos bien allongé et les mains vers le bas. Le haut du corps relâche (en particulier la tête et les coudes) avec le ½ plié pour dégager le grand rond de jambe avant-côté (prendre conscience de la forme-trace de la jambe).
Le début des marches en cercle se fait avec le regard vers l’extérieur, le bassin se laisse entraîner par la force centrifuge et son inclinaison indique le centre du cercle. Lorsque le regard et le bras changent, ils prennent la relève pour signaler le point central sans que le reste du corps se modifie. Le dos devient moteur (côté fauche-arrière puis lombaire) avec une légère perte d’équilibre qui peut induire une accélération des pas. Le dernier cercle est réalisé par jambes et bras sur deux plans horizontaux parallèles au milieu desquels le bassin reste conduit et dans un niveau bas (d’où un ½ plié approfondi).
A2 :
Le relevé arrive par la suspension du corps. Lâcher le poids d’abord dans la main gauche puis dans tout le corps. Attitude à gauche avec un léger renversé (allonger la jambe avant de poser le pied), saut vers le haut avec courbe avant puis saut glissé vers derrière, tête redressée regard loin. Perte d’équilibre sur le pas transitionnel. Tour qui se termine en promenade, relâcher les coudes pour initier la remontée vers le ½ pointe avec des bras qui « creusent » l’espace. Corps suspendu par le sternum.
B :
Laisser aller le poids puis reprendre avec le rebond, coudes souples. Le recul est initié par le dos. Les passages sur les genoux sont amortis par la suspension du haut du dos. Les chutes se font en poursuivant la progression le long de la diagonale. La marche au sol et la remontée décrivent une seule et même spirale (mouv-trace). La spirale se termine par un allongement de tout le corps dans deux directions opposées, en haut et en bas d’un même plan diagonal.
C :
Relâchement de la tête et du coude à gauche pour initier le tour. Approfondir le ½ plié (tire-bouchon) tout en gardant présent le mouvement (attitude arrière-arabesque-rond) de la jambe droite. L’œil gauche doit pouvoir regarder le pied droit par-dessus l’épaule au début du tour, le dos fait un cercle opposé à celui de la jambe. Le corps se laisse entraîner par l’élan de la jambe pour avancer vers la gauche tout en gardant le plan frontal.
La liberté des articulations est importante : genoux et surtout coudes qui permettent aux bras d’alterner des déplacements sur le mode central ou périphère.
Lors du cambré arrière, le corps pivote comme un fouetté autour du haut de la tête qui fait point fixe.
Les trois déplacements (voir dessin : 1, 2, 3) en zigzag se font comme si le corps était attiré par les directions respectives, même si différents mouvements interviennent à l’intérieur.
A3 :
Après le moment de suspension en équilibre, intervient un changement de tempo. On revient à une danse plus posée, ample et planée.
La course n’est pas très rapide, par contre le plus profonde possible, surtout avant le saut. Bien contrôler la coordination des deux bras pour le saut en courbe avant. Le mouvement commencé avec le rond de la jambe droite puis le développé à gauche est une même et seule spirale tracée.
L’ensemble de cette partie a une progression spatiale en courbe dans le sens opposé à celle du début (A1).
Marilèn IGLESIAS-BREUKER
* nota : voir à ce sujet : le chapitre V, de CHOREUTIQUE.
Ce texte fondateur de la théorie de l’espace et de la dynamique de Rudolf Laban a été traduit en français et intégré dans le livre : ESPACE DYNAMIQUE, édité par Nouvelles de Danse, Contredanse, Bruxelles.
À noter que les mouvements traces peuvent être facilement exercés avec des tissus ou des bâtons.
Livret pédagogique
Iglesias-Breuker, Marilèn
Marilèn IGLESIAS-BREUKER est danseuse et sociologue argentine, elle débute sa carrière à Buenos Aires puis poursuit des études à l’École Folkwang d’Essen. Elle intègre le Folkwang Tanz Studio sous la direction de Hans Züllig. Interprète soliste de Jean Cébron et de Susanne Linke, elle débute une carrière de chorégraphe en 1979. Lauréate des concours de Bagnolet et de Lyon, et du Prix Folkwang 81, elle se perfectionne à New York puis s’installe en France où, avec Luc Petton, elle fonde la compagnie « Icosaèdre ». Primée au concours de l’Été de la Danse en 1985, à Paris, « Icosaèdre » est invitée en résidence de création à la Maison de la Culture de Reims puis la Région Champagne-Ardenne et le ministère de la Culture lui confient une mission de sensibilisation.
A Reims, elle crée une vingtaine de chorégraphies présentées en France et à l’étranger. Parallèlement à son travail de création, elle poursuit des activités de recherche et de pédagogie. Titulaire du CA, elle enseigne dans différents centres de formation (CEFEDEM Aquitaine, CND Paris …) en pédagogie de la danse et en histoire de la danse et participe à de nombreux colloques. Coauteur de films et de projets liés à l’image, elle est à l’origine du projet « Instants d’Europe » associant recherche théorique, reportages vidéos et spectacles autour de la mémoire de la danse européenne. Auteur de divers textes dans des revues spécialisées et dans des ouvrages collectifs, elle intervient en qualité de conseillère scientifique, dans la rédaction du Dictionnaire de la danse Larousse.
En 2003, la Drac Champagne-Ardenne et la Ville de Reims lui confient la direction du « Laboratoire des compagnies », lieu de résidences de création. Aujourd’hui, le « Laboratoire chorégraphique » à Reims, affirme une action en direction des compagnies émergentes dans un souci d’élargissement des publics, en lien avec le « Pôle danse des Ardennes » constituant un Atelier de Fabrique Artistique.
Rosselle, Xavier
Xavier Rosselle participe à de nombreuses créations et concerts en tant qu’interprète, improvisateur ou compositeur en France et à l’étranger.
Après trois années au sein du Quatuor de Saxophones de Versailles et des Désaxés, il fonde sa compagnie « Musique, création, diffusion » et crée des spectacles musicaux.
Son intérêt pour toutes les formes d’expression artistique, l’amène à jouer avec des musiciens de différents horizons (récemment avec X. Gagnepain, V. Courtois, L. Sclavis), et à travailler régulièrement avec des metteurs en scène, des marionnettistes et des chorégraphes dont Luc Petton pour son projet La confidence des oiseaux, spectacle avec 4 danseurs et 40 oiseaux. Il collabore à plusieurs reprises avec Marilèn Iglesias-Breuker, notamment pour la création de Délie.
Parallèlement à sa carrière éclectique de musicien, il mène une activité pédagogique, titulaire du CA, il enseigne le saxophone au CNR de Reims.
Le Mao, Gilles
Directeur de la société de production La Huit depuis 1990, Gilles Le Mao a produit et réalisé, pour le compte de la Délégation Générale à la Création Artistique, plus de 300 déclinaisons des « Épreuves de Danse » depuis 1996.
Producteur délégué de quelque 400 programmes audiovisuels et cinématographiques à La Huit, il réalise également de grands entretiens sur des personnalités de l'ethnologie, de l'architecture, du paysage et de l'histoire de l'art avec le ministère de la Culture. Prix 2009 du coup de cœur Musique du Monde de l'Académie Charles Cros pour le film « Les tambours de Tokyo », il a produit une cinquantaine de concerts documentés sur le jazz, les musiques du monde et la musique classique depuis 1999.
Il est également membre de différentes commissions sélectives cinéma depuis 2009 au CNC et dans les régions Limousin, Normandie et Grand-Est. Depuis 1995, il travaille avec le Ministère de la Culture - Drac Ile de France en lycée et BTS section cinéma et production.
Epreuves de danse 2019. Danse contemporaine. Variation N°14. Fin du 3ème cycle DNOP danseur, Bac TMD option danse, EAT. Fille 2ème option.
Chorégraphie : Marilèn Iglesias-Breuker
Interprétation : Aurore Castan-Aïn
Musique originale : Xavier Rosselle
Autres collaborations : Avec le concours de la délégation à la danse, de l'inspection à la création artistique , collège Danse.
Production / Coproduction de l'œuvre vidéo : La Huit Production à partir d'une commande du Ministère de la Culture
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