Ushio Amagatsu, éléments de doctrine
1993 - Réalisateur-rice : Labarthe, André S.
Chorégraphe(s) : Amagatsu, Ushio (Japan)
Présentée dans la/les collection(s) : Ministère de la Culture
Producteur vidéo : Art production, Arcanal, CGP
Ushio Amagatsu, éléments de doctrine
1993 - Réalisateur-rice : Labarthe, André S.
Chorégraphe(s) : Amagatsu, Ushio (Japan)
Présentée dans la/les collection(s) : Ministère de la Culture
Producteur vidéo : Art production, Arcanal, CGP
Ushio Amagatsu, éléments de doctrine
Au Japon, le blanc est la couleur du deuil. Les danseurs de butô s'enduisent le corps de poudre blanche et la poétisation de l'espace qui caractérise les pièces de la compagnie Sankai Juku est comme un cadavre exquis, au sens littéral du terme. Pour Amagatsu, fondateur de la compagnie, la danse butô est à la fois vie et mort.
Juin 1993 : Ushio Amagatsu et ses danseurs répètent "Graine de cumquat", pièce-fétiche de la compagnie, créée en 1978, qui relate l'initiation au monde d'un petit garçon japonais. André S. Labarthe et Alain Plagne ont suivi ces répétitions et interrogé le chorégraphe. L'oeuvre d'Amagatsu, axée sur la mort, la souffrance et la cruauté humaine, s'inscrit dans le prolongement des origines du butô, aux lendemains d'Hiroshima. Et même s'il estime sa compagnie moins morbide que celle d'Hijikata, fondateur du butô, ses exigences esthétiques requièrent de la part de ses danseurs une vraie capacité de concentration et d'équilibre. Un film très esthétique sur une compagnie qui ne l'est pas moins.
Source : Fabienne Arvers
Kinkan Shonen [Graine de Cumquat]
Le geste dans le souvenir, vers l'envers.
Il existe une espèce de poisson qui, dans une première phase de sa vie, naît mâle. Puis, ses organes masculins dégénèrent, et il se métamorphose en femelle. C'est pour cela qu'à l'origine mâle et femelle ne faisaient qu'un. On dit que ce mâle et cette femelle ont copulé et donnent naissance à un œuf. C'est une histoire bizarre ! Au cours de sa vie, ce poisson a donc l'expérience d'être successivement mâle et femelle. Les origines de l'homme se trouvent chez le poisson. Jadis, les poissons vinrent sur la terre et commencèrent à vivre. On sait qu'un spectacle a un début et une fin. Quand on trace un cercle avec un compas, il y a un point de départ et une fin. Quand le cercle est terminé, ces deux points se confondent et une forme apparaît.
Kinkan shonen (Graine de cumquat) évoque le rêve d'un jeune garçon sur les origines de la vie et de la mort. Cet enfant droit debout au bord de la plage laisse son regard plonger sous la surface de l'océan pour y fusionner avec les poissons, stade primitif de l'humanité. Les poissons séchés qui constituent le décors servent d'écrin vital aux danseurs, tous le crâne rasé, tous le corps poudré, glissant hors de leur gangue pour une mue violemment perturbante.
Amagatsu, Ushio
Né à Yokosuka, au Japon en 1949 Ushio Amagatsu a fondé la compagnie de Butoh Sankai Juku en 1975.
Il a créé Amagatsu Sho (1977), Kinkan Shonen (1978), Sholiba (1979) avant la première tournée mondiale en 1980. Depuis 1981, la France et le Théâtre de la Ville,Paris sont devenus son lieu de création et travail et cette année-là il crée Bakki pour le Festival d'Avignon. Il a créé au Théâtre de la Ville 14 productions depuis 1982.
Ushio Amagatsu travaille également de manière indépendante de Sankai Juku. En 1988, il crée « Fushi » à l'invitation de Jacob's Pillow Foundation, aux États-Unis, avec la musique de Philippe Verre. En 1989, il est nommé directeur artistique du Spiral Hall à Tokyo où il met en scène "Apocalypse" (1989) et "Cinquième-V" (1990).
En février 1997, il réalise "Le Château de Barbe Bleue" de Bartok dirigé par Peter Eotvos au Tokyo International Forum. En mars 1998, à l'Opéra National de Lyon, il met en scène l'opéra de Peter EOTVOS « Three Sisters » (première mondiale), qui a reçu le "Prix du Syndicat National de la Critique, France." "Three Sisters" a été vu dans la saison 2001-2002 au Théâtre du Châtelet à Paris, au Théâtre Royal de la Monnaie à Bruxelles à l'Opéra National de Lyon, et au Wiener Festwochen 2002 en Autriche.
En mars 2008, Amagatsu a réalisé "Lady Sarashina",le nouvel opéra de Peter EOTVOS à l'Opéra National de Lyon(première mondiale). "Lady Sarashina" a de nouveau reçu le « Prix du Syndicat National de la Critique, France » et on l'a vu à l'Opéra Comique en février 2009 et au Teatr Wielki, Opéra National de Pologne, à Varsovie en Avril 2013.
Ushio Amagatsu a également présidé le jury du Concours Chorégraphique International de National Academy of Dance, Italie (2011), et le Jury des Rencontres Internationales de Danse de Bagnolet (1992).
Les prix et mérites incluent la Médaille Purple-Ribbon par le gouvernement japonais (2011), le Geijyutsu Sensho Prix (Art Encouragement Prize) du Ministre de l’Éducation, Culture, Sports, Science et Technologie(2004).
Il a été nommé Chevalier de l'ordre des Arts et des Lettres par le Ministère de la Culture français (1992, commandeur de l'ordre des Arts et des Lettres par le ministère français de la Culture (2014).
Ouvrages sur ushio Amagatsu : "Ushio Amagatsu, des rivages d'enfance au buto de Sankai Juku" (Biographie dictée par Kyoko Iwaki, Actes Sud, 2013, France). « Dialogue avec la gravité » (Actes Sud, 2000, France).
En savoir plus : sankaijuku.com
Labarthe, André S.
Après des études universitaires en philosophie, André S. Labarthe commence sa carrière de critique cinématographique dans les années cinquante. Le jeune homme dont la cinéphilie était avant tout imaginaire (il a commencé par lire sur le cinéma avant de voir des films) rencontre André Bazin lors d'une projection. Séduit par son regard critique, le théoricien le sollicite pour rejoindre la rédaction des Cahiers du cinéma, revue qu'il a cofondée en 1951.
La vision d'André S. Labarthe va beaucoup contribuer aux positionnements des Cahiers du Cinéma, le critique étant très attentif au cinéma émergeant et à la Nouvelle Vague. À l'instar de ses collaborateurs, il préfère le cinéma qui fait "travailler" son spectateur et est de ce fait un grand admirateur de Michelangelo Antonioni, même s'il partage avec ses confrères une même admiration pour les "auteurs" tels que Howard Hawks ou John Ford.
André S. Labarthe passe à la réalisation et à la production quand il démarre avec Janine Bazin la série Cinéastes de notre temps de 1964 à 1970, une collection de portraits d'une durée de 52 minutes portant sur des cinéastes réputés et dont le premier est consacré à Luis Buñuel. Parallèlement, il collabore à l'émission Cinéma Cinémas de 1982 à 1987 ainsi qu'à de nombreux magazines télé consacrés à la danse, la peinture, au théâtre et dernièrement à la littérature, avec la collection Un siècle d'écrivains. La Société des gens de lettres lui décerne en 1984 le Grand Prix de la télévision pour l'ensemble de son œuvre.
En 1990, André S. Labarthe remet en chantier sa collection de portraits de cinéastes renommée Cinéma, de notre temps. Elle comprend la restauration de films de la première série et de nouvelles réalisations (axées sur le cinéma, toujours contemporain quelle que soit son époque) qui sont diffusés sur Arte. Il réalise également un documentaire sur le chorégraphe William Forsythe et est également auteur de quelques ouvrages sur le cinéma et la peinture.
Sa carrière d'acteur est faite de courtes apparitions dans des films majoritairement français comme ceux de Jean-Luc Godard (il interprète un journaliste dans A bout de souffle et fréquente également le tournage de Allemagne, annee 90 neuf zero ou de JLG/JLG) ou Jacques Rivette (L'Amour fou). Présent également chez la nouvelle génération de cinéastes, il joue les patrons de cabaret dans le film de Mathieu Amalric, Tournée, primé pour sa mise en scène au Festival de Cannes 2010.
Source : Allociné
Sankai Juku
Direction artistique: Ushio Amagatsu
Année de création: 1975
Sankai Juku a été formé en 1975 par Ushio Amagatsu qui fait partie de la deuxième génération de danseurs butô ; Tatsumi Hijikata et Kazuo Ohno en étant les pères fondateurs. Le butô est une forme qui transcende les réactions de la génération «post-Hiroshima» au Japon et qui jette les bases d'une approche radicale de la danse contemporaine japonaise à partir de la fin des années 50. Son nom signifie littéralement «l'atelier de la montagne et de la mer» par référence à ces deux éléments déterminants de la topologie du Japon.
Sankai Juku, compagnie totalement indépendante, commence alors ses représentations au Japon dans des salles de spectacle louées. La première production d'importance de Sankai Juku fut «Kinkan Shonen» en 1978. Elle révéla la direction artistique d'Amagatsu qui donna du butô une image plus claire, plus transparente, plus cosmogonique. La force de chaque expression, de chaque mouvement, de chaque élan, ramène toujours aux origines du monde pour offrir une appréhension passionnée de la vie et de la mort. En 1980, Sankai Juku est invité pour la première fois en Europe. De cette première rencontre physique avec des cultures étrangères, Amagatsu développe sa théorie d'un équilibre entre les cultures «ethniques» dont la sienne, japonaise, avec une forme de recherche d'universalité. Pour Amagatsu, le butô n'est pas simplement une technique formelle ou un style académique, mais il tend à articuler le langage du corps afin de trouver, au plus profond des êtres, un sens commun, une universalité humaniste, quitte à recourir parfois à la cruauté ou à la brutalité.
Grâce à ses tournées internationales annuelles depuis près de 30 ans, mais aussi par des ateliers et master classes que Sankai Juku dirige à Paris, au Japon et ailleurs, le style propre de Sankai Juku et son esthétique si particulière, sont aujourd'hui diffusé dans le monde entier. Ils influencent désormais un nombre grandissant d'artistes dans les domaines aussi divers que ceux de la danse contemporaine, mais aussi du théâtre, de la peinture, de la mode, de la photo... Hors Sankai Juku, Ushio Amagatsu a créé deux pièces pour danseuses et danseurs occidentaux aux États-Unis et à Tokyo. Il a aussi chorégraphié la danseuse indienne Shantala Shivalingappa. Il a mis en scène «Barbe Bleue» de Bela Bartok au Japon et les créations mondiales des opéras «Trois Sœurs» et «Lady Sarashina» de Peter Eötvös à l'Opéra de Lyon.
Source : Programme de salle Maison de la Danse
En savoir plus
Ushio Amagatsu, éléments de doctrine
Direction artistique / Conception : André S. Labarthe, Alain Plagne
Production / Coproduction de l'œuvre vidéo : Art production, Arcanal, CGP
Durée : 65'
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