Pâquerette
2017 - Réalisateur-rice : Centre national de la danse, Réalisation
Chorégraphe(s) : Bengolea, Cecilia (Argentina) Chaignaud, François (France)
Présentée dans la/les collection(s) : Centre national de la danse , CN D - Spectacles et performances
Producteur vidéo : Centre national de la danse
Vidéo intégrale disponible au CND de Pantin
Pâquerette
2017 - Réalisateur-rice : Centre national de la danse, Réalisation
Chorégraphe(s) : Bengolea, Cecilia (Argentina) Chaignaud, François (France)
Présentée dans la/les collection(s) : Centre national de la danse , CN D - Spectacles et performances
Producteur vidéo : Centre national de la danse
Vidéo intégrale disponible au CND de Pantin
Pâquerette
Il est intéressant de relire, dix ans après, les réactions suscitées à sa création par Pâquerette, la première pièce de François Chaignaud et Cecilia Bengolea. L’irruption sur la scène chorégraphique de ce duo inclassable a donné lieu à une réception aussi ambiguë que l’objet qu’ils présentaient. La question est au fond de savoir d’où regarder cette pièce qui pose un véritable défi au regard : faut-il la voir comme un « manifeste contra-sexuel », une fantaisie chorégraphique, un précis de préciosité, une performance corporelle ? Toutes les hypothèses restent ouvertes. En effet, l’enjeu de Pâquerette vise autant ce qu’il y aurait à voir que la remise en cause des cadres permettant l’exercice du regard. L’anus, cet œillet violet chanté par Rimbaud y est tour à tour principe de jouissance (invisible), objet pulsionnel, nœud dynamique, béance, moteur du mouvement. Le trajet qu’ils proposent part ainsi d’un voilement empruntant à l’iconographie de la transe, de la béatitude pour rendre possible un dévoilement, puis une mise en mouvement paradoxale. En chemin, c’est à une véritable cartographie du regard que l’on assiste, cherchant à exposer des corps mus par d’autres principes. Entre physique élémentaire faite de poussées, de suspensions, de pénétrations, exercice chorégraphique et liveshow érotique, Pâquerette n’a rien perdu de sa troublante ambivalence. Revoir la pièce, aujourd’hui, permet aussi de la relire à l’aune des projets développés par la suite, et d’en saisir plus clairement certains enjeux : comme celui d’une enquête, simultanément littérale et métaphorique sur la danse par ses trous, ses failles, ses zones inexplorées.
Mise à jour mars 2017
Bengolea, Cecilia
Née à Buenos-Aires, Cecilia Bengolea se forme aux danses urbaines et poursuit des études de danse anthropologique auprès d’Eugenio Barba avant d’étudier la philosophie et d’histoire de l’art à l’Université de Buenos-Aires. En 2001, elle s’installe à Paris et suit la formation Ex.e.r.c.e. à Montpellier, dirigée par Mathilde Monnier. En 2011, Cecilia Bengolea co-réalise deux courts-métrages en dialogue avec l’œuvre de Levi-Strauss Tristes Tropiques : La Beauté (tôt) vouée à se défaire avec Donatien Veisman et Cri de Pilaga avec Juliette Bineau. Cecilia Bengolea performe la danse comme une sculpture animée, avec la possibilité de devenir objet et sujet en même temps. Elle collabore régulièrement avec les artistes Dominique Gonzalez-Foerster, Monika Gintersdorfer, Knut Klassen ainsi qu’avec les artistes spécialistes du dancehall Damion BG Dancerz et Joan Mendy.
En 2016, Cecilia Bengolea est commissionnée par l’ICA à Londres pour la première édition de Art Night et présente au Covent Garden Market une installation vidéo à l’intérieur d’un dispositif constitué de miroirs holographiques ainsi qu’une performance participative de dancehall en collaboration avec la ballerine Erika Miyauchi et l’artiste dancehall Damion BG Dancerz. En collaboration avec l’artiste anglais Jeremy Deller, elle co-réalise le film RythmAssPoetry, commissionné par la Biennale d’art contemporain de Lyon 2015. Ensemble, ils tournent leur second film en Jamaïque, Bombom’s Dream, commissionné par la Hayward Gallery de Londres et la Biennale d’art contemporain de Sao Paulo 2016.
Au printemps 2018 Cecilia Bengolea crée Insect Train avec Florentina Holzinger, une pièce collaborative consacrée à l’interface entre nature et artifice du corps humain.
Source et en savoir plus : https://vlovajobpru.com/
Chaignaud, François
Diplômé en 2003 du CNSM de Paris, François Chaignaud a collaboré avec de nombreux·ses chorégraphes (Alain Buffard, Boris Charmatz, Emmanuelle Huynh ou Gilles Jobin). Depuis la création de sa première pièce en 2004, il mène un parcours multiple de danseur, chorégraphe, chanteur, acteur, historien et artiste de cabaret. Son travail, qui tisse pour la danse le rêve d’une expression globale creusant la porosité et les potentialités du corps, est très tôt marqué par l’articulation du chant et de la danse (Думи мої, 2013). Diplômé d’histoire, il nourrit son art de recherches approfondies – épaisseur historique qui se lit aussi bien dans ses propres pièces que dans les nombreuses collaborations qu’il ne cesse de mener, notamment avec le cabarettiste Jérôme Marin (Sous l’ombrelle, 2011), Marie Caroline Hominal (Duchesses, 2009), ou le plasticien Théo Mercier (Radio Vinci Park, 2016).
De 2005 à 2016, François Chaignaud crée avec Cecilia Bengolea plusieurs pièces marquantes présentées dans le monde entier, parmi lesquelles Pâquerettes (2005-2008), Sylphides (2009), (M)IMOSA (coécrite et interprétée avec Trajal Harrell et Marlene Monteiro Freitas, 2011), Dub Love (2013) et DFS (2016). En 2021, il fonde la structure mandorle productions, qui affirme son souhait de poursuivre une démarche artistique marquée par de nombreuses collaborations. Il crée avec Nina Laisné Romances inciertos, un autre Orlando (2017), spectacle dansé et chanté à partir des figures de l’androgynie du folklore baroque espagnol, présenté à la 72ème édition du festival d’Avignon. Ensemble, iels poursuivent actuellement une nouvelle recherche autour des danses de couple en Amérique du Sud.
En savoir plus : https://mandorleproductions.fr
Centre national de la danse, Réalisation
Depuis 2001, le Centre national de la danse (CND) réalise des captations de ses programmations de spectacle et de pédagogie et crée des ressources à partir de ces représentations filmées (interviews, conférences dansées, rencontres avec des artistes, démonstrations, grandes leçons, colloques spécialisés, montages thématiques, etc.).
Vlovajobpru
Cecilia Bengolea et François Chaignaud collaborent depuis 2005. Ensemble, ils créent Pâquerette (2005-2008), Sylphides (2009), Castor et Pollux (2010), Danses Libres (2010), (M)IMOSA (coécrit et interprété́ avec Trajal Harrell et Marlene Monteiro Freitas, 2011), Altered Natives’ Say Yes To Another Excess – TWERK (2012), Dub Love (2013) et DFS (2016). Ils créent en septembre 2014 en ouverture de la Biennale de la Danse de Lyon How Slow The Wind pour sept danseurs du Ballet de l’Opéra de Lyon et signent en 2015 deux autres chorégraphies originales pour le Ballet de Lorraine (Devoted), sur une musique de Philip Glass et pour le Tanztheater Wuppertal (The Lighters’ Dancehall Polyphony).
Avec Sylphides, performance écrite pour des corps évoluant dans des combinaisons de latex à air comprimé, ils gagnent le Prix de la critique de Paris en 2009. Cinq ans plus tard, François Chaignaud et Cecilia Bengolea reçoivent le prix Jeunes Artistes à la Biennale de Gwangju pour l’ensemble de leur œuvre. Leurs créations sont présentées entre autres au Festival d’Automne et au Centre Pompidou à Paris, au festival Impulstanz à Vienne, à The Kitchen et à l’Abrons Art Centre de New York, au Festival d’Avignon, à la Tate Modern et l’ICA de Londres, au théâtre Sadler’s Wells de Londres, au Tanz im August à Berlin, à la Biennale de Lyon, au festival Montpellier Danse, au deSingel à Anvers, au Centre National de la Danse à Pantin, au Teatro de la Ribera à Buenos Aires, au Panorama Festival à Rio de Janeiro ou au SESC Sao Paulo et enfin plus récemment en octobre 2018 au Festival international Kyoto Experiment, au Japon.
Source : Site de la Compagnie
En savoir plus : vlovajobpru.com
Pâquerette
Direction artistique / Conception : Cecilia Bengolea et François Chaignaud
Interprétation : Cecilia Bengolea et François Chaignaud
Production / Coproduction de l'œuvre chorégraphique : Spectacle créé en 2008 pour le festival Antipodes au Quartz Scène nationale de Brest
Durée : 28 minutes
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