Issu de mon intérêt pour les questions liées à l'identité raciale et  politique, en particulier les expériences du corps noir et ses  implications, j'ai voulu approfondir ma relation avec mon propre corps  noir dans une société occidentale contemporaine. Cela m'a amené à  réfléchir sur la représentation, la mauvaise représentation et l'absence  de représentation des corps noirs. Je me suis particulièrement  intéressé à l'expérience de la diaspora noire, à la façon dont elle  habite des espaces où son existence n'est pas clairement définie, et à  la manière dont la mémoire devient cruciale pour sécuriser son identité.  Explorant ces thèmes à travers ma propre expérience d'artiste et de  membre de la diaspora, je souhaitais examiner les notions de visibilité  et de "noirceur" dans la culture occidentale, ainsi que la dimension  politique inhérente à l'expression artistique de personnes de couleur.  De plus, je voulais explorer les récits biaisés qui ont été imposés aux  corps noirs au fil des siècles et souligner les défis liés à leur  renversement. Ces récits racialisés tendent à rendre les corps noirs  vulnérables à l'impérialisme culturel, à la violence, à l'exploitation, à  la marginalisation et à l'impuissance. Dans ce contexte, comment  peut-on confronter ces récitsdés humanisants proposés par une culture  dominante et, ce faisant, transformer son propre sens de soi et de  communauté ? Mon objectif est de créer une œuvre qui célèbre l'autonomie  des corps noirs et démontre que ces récits nuisibles peuvent être  contestés et transformés. Une manière d'y parvenir serait d'examiner  comment un corps noir peut occuper des espaces qui l'aliènent ou  cherchent à le définir de manière oppressive, tout en naviguant à  travers les projections historiques et symboles raciaux qui l'entourent.  Il s'agirait également de mettre en lumière sa civilité, sa puissance,  sa grâce, sa sensualité, sa tendresse, son intelligence, son amour et sa  joie. Ce projet explore comment ce corps noir, avec ses réalités  complexes, peut retrouver son humanité, après avoir été approprié,  inversé et plastifié au cours des derniers siècles.

Né en 1993, Mufutau Yusuf est irlandais né au Nigéria. Il partage sa vie  professionnelle en tant que chorégraphe, danseur et professeur entre  l’Irlande et Bruxelles. Diplômé en 2016 de l’Académie expérimentale de  danse de Salzbourg (Autriche), il travaille, entre autres, avec Wim  Vandekeybus (Ultima vez), LizRoche (Liz Roche Company), John Scott  (Irish Modern Dance Theatre) Emma Martin (United Fall) et Catherine  Young (Catherine Young Dance).
Il débute sa carrière de chorégraphe avec sa première pièce Owe,  un solo créé en 2022 à New York et présenté dans plusieurs festivals en  Irlande. Ce solo a pu être présenté grâce à une bourse qu’il a reçue en  2020 du gouvernement irlandais. Sa passion pour l'improvisation et le  partage l'a amené à enseigner sur différentes scènes, des festivals et  des institutions tels que le Festival international de danse de  Tipperary, l'Université de Limerick (Irlande) 'Université américaine de  Washington (États-Unis)… Yusuf Mufutau est également co-commissaire de «  TW1 » (Train With One), une plateforme d'ateliers qui souhaite réduire  les frontières entre la scène de danse contemporaine irlandaise et celle  de l'Europe continentale.

Fabien Plasson est réalisateur, principalement dans le domaine du spectacle vivant (danse, musique, etc.).

C’est au cours de sa formation à l’École Nationale Supérieur des Beaux-Arts de Lyon qu’il intègre en 1995 que Fabien découvre l’art vidéo. Il se forme alors auprès de divers artistes vidéastes (Joël Bartoloméo, Pascal Nottoli, Eric Duyckaerts, etc).
Son approche s’inscrit d’abord dans une recherche plastique avec la création d’installations et d’objets filmiques.

En 2001, il rejoint l’équipe de la Maison de la Danse de Lyon et s’occupe durant 10 ans de la programmation du Vidéo-Bar Ginger&Fred. Il découvre alors l’univers chorégraphique et les enjeux de la vidéo pour la diffusion et la transmission de la danse aux côtés de Charles Picq alors vidéaste et directeur du service vidéo de la Maison de la Danse.

En parallèle, il continue son activité de création plastique, réalise des vidéos de concerts, de pièces de théâtre et crée également des décors vidéos pour le spectacle vivant.

Aujourd’hui, Fabien Plasson est réalisateur vidéo au Pôle Image de la Maison de la Danse de Lyon et pour Numeridanse.tv, vidéothèque internationale de danse en ligne.

Source : Maison de la Danse, Fabien Plasson