aSH
2020 - Réalisateur-rice : Plasson, Fabien
Chorégraphe(s) : Bory, Aurélien (France) Shivalingappa, Shantala (India)
Présentée dans la/les collection(s) : Maison de la danse , Saisons 2020 > 2024
Producteur vidéo : Maison de la Danse de Lyon
aSH
2020 - Réalisateur-rice : Plasson, Fabien
Chorégraphe(s) : Bory, Aurélien (France) Shivalingappa, Shantala (India)
Présentée dans la/les collection(s) : Maison de la danse , Saisons 2020 > 2024
Producteur vidéo : Maison de la Danse de Lyon
aSH
Dans Shantala Shivalingappa, il y a Shiva, dieu de la danse. Shiva possède d’après les textes plus de mille noms. Il est un dieu créateur et destructeur. Seigneur des lieux de crémations, il se recouvre le corps de cendres. Shantala Shivalingappa a construit sa danse sur la figure de ce dieu, dont la vibration, rythme la manifestation du monde.
J’ai demandé à Shantala si elle voulait faire l’expérience de la cendre. La cendre n’est pas uniquement les résidus solides d’une combustion parfaite, elle est un processus. La cendre est un fertilisant. Elle s’inscrit dans un cycle de mort et de naissance. La cendre possède ainsi une potentialité de vie. Est-ce pour cela qu’elle est sacrée en Inde, que les champs de crémations possèdent une énergie particulière, que vie et mort sont une seule chose dans le cycle des réincarnations ? Que fait Shiva ? Il détruit et il danse.
J’ai rencontré Shantala Shivalingappa en 2008, dans les couloirs du théâtre, à Düsseldorf chez Pina Bausch. C’était le dernier festival « Drei wochen mit Pina ». Shantala dansait avec Pina Bausch dans Nefes, elle présentait également un solo et aussi un duo avec Sidi Larbi Cherkaoui. C’est là que Shantala a vu Plus ou moins l’infini. Il s’est passé dans ce lieu une forte convergence, qui me paraît presque irréelle tant elle a réuni d’éléments qui allaient être significatifs dans mon parcours et dans celui de Shantala. Quelque chose allait mourir ici et quelque chose d’autre allait renaître.
La danse de Shantala est faite de ce parcours entre le Kuchipudi et Pina Bausch, entre l’Inde et l’Europe, entre Shiva et Dionysos dont d’aucuns disent qu’ils sont issus d’un seul et même dieu, Shiva ayant été perpétué dans la mythologie hindoue alors que Dionysos, balayé par les cultes monothéistes était délaissé peu à peu en Europe, dieu errant, dieu du théâtre. Shantala n’a de cesse de réaliser des allers-retours entre Madras où elle est née et Paris où elle vit. Sa danse effectue un balancier perpétuel, quelque part entre mystique hindoue et physique quantique.
J’ai imaginé que Shantala Shivalingappa allait danser sur de la cendre pour aSH, dont le titre est composé des initiales et des finales de son nom. aSH est le dernier opus de la trilogie des portraits de femme, dix ans après l’avoir initiée, cette même année 2008 avec Questcequetudeviens? et poursuivie en 2012 avec Plexus. Dans cette trilogie où je prends comme point de départ, non pas l’espace qui est ma question au théâtre, mais une femme, une personne qui a son histoire. Il s’agit d’un être vivant qui se déploie par la danse. Avec aSH, Shantala Shivalingappa danse au-delà d’elle-même. Dans un dispositif de cendres et de vibrations, elle incarne Shiva qui permet au monde de se manifester et à l’espace de danser.
Aurélien Bory • Sept. 2017
Source : Site de la Compagnie 111
Plus d'information : www.cie111.com
Bory, Aurélien
Après des études de physique, Aurélien Bory travaille dans le domaine de l’acoustique architecturale et se consacre ensuite aux arts de la scène.
Depuis l’an 2000, il dirige la compagnie 111 implantée à Toulouse qui emploie de nombreux collaborateurs. Il y développe un théâtre physique et scénographique – de l’espace et du corps – et crée des pièces protéiformes avec des interprètes de différentes disciplines – cirque, danse, théâtre, musique. Aurélien Bory initie de nombreuses collaborations avec des artistes de divers horizons : de Plan B, marqué par la collaboration avec le new-yorkais Phil Soltanoff, à Je me souviens Le Ciel est loin la terre aussi (2019) créé avec Mladen Materic, en passant par Espæce (2016) présenté à la 70e édition du Festival d’Avignon ou encore aSH (2018) créé au festival Montpellier Danse pour la danseuse Shantala Shivalingappa, la compagnie 111 porte aujourd’hui un répertoire de dix-huit créations, présentées à travers le monde. Plus récemment, Aurélien Bory a mis en scène et scénographié La disparition du paysage, texte inédit de Jean-Philippe Toussaint incarné par Denis Podalydès, à l’automne 2021 au Théâtre des Bouffes du Nord à Paris. Son dernier spectacle, invisibili, est créé en octobre 2023 à Palerme.
L’intérêt singulier qu’Aurélien Bory porte à la scénographie s’incarne aussi dans des installations qu’il conçoit, souvent en rapport avec un lieu, comme SPECTACULA en 2015 pour le Théâtre Graslin à Nantes, VILLES FLOTTANTES pour un été au Havre (2017), TRAVERSES en 2016 sur le boulevard Léon Bureau de l’île de Nantes, SPECTACULAIRE en 2019 pour le ThéâtredelaCité – CDN Toulouse Occitanie, TROBO la même année pour la Cité des Sciences et de l’Industrie à Paris, et Garonne en 2020 pour le Théâtre Garonne à Toulouse.
Aurélien Bory met également en scène des opéras. Le Château de Barbe Bleue et Le Prisonnier en 2015, Orphée et Eurydice en 2018, Parsifal en 2020 et Dafne en 2022 en sont les plus récentes productions.
Aurélien Bory prend sa fonction de Directeur du théâtre Garonne au 1er septembre 2024. Il garde en parallèle la direction artistique de la Compagnie 111, qui porte la production et la diffusion de ses projets de création.
Sources : Site de la Compagnie 111
En savoir plus : cie111.com
Shivalingappa, Shantala
Shantala Shivalingappa est née à Madras. Elevée à Paris, Shantala est formée dès son enfance à la danse indienne, d’abord par sa mère, la danseuse Savitry Nair, puis par le maître Vempati Chinna Satyam dans le style Kuchipudi.
Shantala se produit en solo, accompagnée de ses musiciens indiens, dans de nombreux théâtres et festivals (Théâtre de la Ville-Paris, Sadler’s Wells–Londres, Mercat de les Flors-Barcelone, Jacob’s Pillow Festival-USA, New York City Center, Herbst Theatre-San Francisco) avec le désir de faire connaître le Kuchipudi en Occident.
En Inde comme en Europe, le public la reconnaît comme une grande danseuse, sa très haute qualité technique s’alliant à une grâce et une sensibilité remarquables. Depuis l’âge de 13 ans, elle a aussi eu le rare privilège de travailler avec les plus grands : Maurice Béjart (« 1789…et nous »), Peter Brook (« La Tempête », « La Tragédie d’Hamlet »), Bartabas (Chimère), Pina Bausch (« O Dido », « Néfès », « Le Sacre du Printemps », « Bamboo Blues »), et Ushio Amagatsu qui crée pour elle le solo « Ibuki ». Autant de rencontres font de son expérience artistique un parcours exceptionnel.
Aujourd’hui, Shantala partage son temps entre plusieurs activités : d’une part, la création de nouvelles chorégraphies dans le Kuchipudi, construisant un répertoire nouveau empreint de sa marque personnelle, d’autre part, les tournées de ses spectacles en solo ainsi que les tournées avec le Tanztheater Wuppertal-Pina Bausch, et la collaboration avec différents artistes occidentaux dans l’exploration de la danse et de la musique.
Ainsi, «Play» un duo avec le danseur et chorégraphe Sidi Larbi Cherkaoui ; «Nineteen Mantras» opéra moderne inspiré de mythes hindous, mis en scène par Giorgio Barberio Corsetti et dont Shantala a créé la chorégraphie dansé par les élèves de l’Académie de la Scala à Milan ; «Peer Gynt» mis en scène par Irina Brook pour le Festival de Salzbourg, où Shantala est danseuse, chanteuse et comédienne.
En 2013, Shantala remporte le prestigieux « Bessie Award« , prix de la danse à New-York pour «performance exceptionnelle» pour Shiva Ganga.
En 2014, elle joue dans AM I, la pièce la plus récente de la Shaun Parker and Company au Sydney Opera House, en compagnie de 13 danseurs et musiciens australiens.
Elle crée aussi « Blooming » au Vail International Dance Festival, un court duo avec Charles ‘Lil Buck’ Riley, grand expert du jookin’, un style de danse développé dans les rues de Memphis, Tennessee.
Ses deux dernières collaborations ont eu lieu à Barcelone dans une complicité tissée entre le mouvement et la musique. La première, Impro-Sharana, avec le chanteur Catalan Ferran Savall et quatre de ses complices musiciens ; Et plus récemment "We Women" avec Sol Pico, Julie Dossavi et Minako Seki.
Source : Site de la Compagnie Shantala Shivalingappa
En savoir plus : shantalashivalingappa.com
Plasson, Fabien
Fabien Plasson est réalisateur, principalement dans le domaine du spectacle vivant (danse, musique, etc.).
C’est au cours de sa formation à l’École Nationale Supérieur des Beaux-Arts de Lyon qu’il intègre en 1995 que Fabien découvre l’art vidéo. Il se forme alors auprès de divers artistes vidéastes (Joël Bartoloméo, Pascal Nottoli, Eric Duyckaerts, etc).
Son approche s’inscrit d’abord dans une recherche plastique avec la création d’installations et d’objets filmiques.
En 2001, il rejoint l’équipe de la Maison de la Danse de Lyon et s’occupe durant 10 ans de la programmation du Vidéo-Bar Ginger&Fred. Il découvre alors l’univers chorégraphique et les enjeux de la vidéo pour la diffusion et la transmission de la danse aux côtés de Charles Picq alors vidéaste et directeur du service vidéo de la Maison de la Danse.
En parallèle, il continue son activité de création plastique, réalise des vidéos de concerts, de pièces de théâtre et crée également des décors vidéos pour le spectacle vivant.
Aujourd’hui, Fabien Plasson est réalisateur vidéo au Pôle Image de la Maison de la Danse de Lyon et pour Numeridanse.tv, vidéothèque internationale de danse en ligne.
Source : Maison de la Danse, Fabien Plasson
aSH
Direction artistique / Conception : Aurélien Bory
Assistance direction artistique / conception : Taïcyr Fadel
Chorégraphie : Shantala Shivalingappa
Interprétation : Shantala Shivalingappa
Mise en scène : Aurélien Bory
Scénographie : Aurélien Bory
Musique live : Loïc Schild
Lumières : Arno Veyrat, Mallory Duhamel
Costumes : Manuela Agnesini, Nathalie Trouvé
Décors : Pierre Dequivre, Stéphane Chipeaux-Dardé
Production / Coproduction de l'œuvre chorégraphique : Compagnie 111 – Aurélien Bory
Production / Coproduction de l'œuvre vidéo : Maison de la Danse de Lyon - Fabien Plasson, 2020
Danse et arts numériques
Partenaires artistiques de K. Danse
La compagnie Dyptik
Les racines de la diversité en danse contemporaine
Noé Soulier : Repenser le mouvement
(LA)HORDE : RÉSISTER ENSEMBLE
CHRISTIAN & FRANÇOIS BEN AÏM ET L'ÉLAN VITAL - échappées chorégraphiques salvatrices
Les Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis
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40 ans de rock et danse
Danses indiennes
Une découverte de la danse indienne au travers de créations chorégraphiques qui la dévoilent, la suggèrent, la revisitent ou la transforment !
Le corps et les conflits
Regard sur les liens qui semblent émerger entre le corps dansant et le monde envisagé comme un organisme vivant.
James Carlès
les ballets C de la B et l'esthétique du réel
Rencontres avec la littérature
La collaboration entre chorégraphe et écrivain fait apparaître de multiples combinaisons. Parfois, ce n’est plus le chorégraphe qui « met en danse » le texte d’un auteur, c’est l’écrivain qui prend la danse pour sujet ou matière de son texte.
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Comment les œuvres témoignent-elles du monde ? L’artiste contemporain est-il lui-même le produit d’une époque, d’un milieu, d’une culture ?
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Une découverte de la danse japonaise du Butô.
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Présentation de la manière dont les chorégraphes contemporains revisitent le Folklore.
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Explication du terme « état de corps » pour la danse.