A son retour au Nigéria,  alors qu’il travaille à l’ouverture d’un centre de création et de formation, le Q Dance Center, à Lagos, le danseur et chorégraphe nigérian Qudus Onikeku aspire à créer une pièce dénuée de « machine » scénographique, qui puisse être jouée n’importe où et qui soit moins un spectacle qu’un moment passé avec des gens (et non des spectateurs). 

Lorsque la Fondation Zinsou lui passe commande d’une pièce sur le thème de la musique africaine des années 1950 à 1970, pour la 3° édition de son événement « Dansons Maintenant ! », il choisit l’univers du musicien nigérian Fela Kuti. Les paroles du morceau Gentleman lui inspire le titre de la pièce : «I no be a gentleman at all / I be an Africa man original » et le pousse à questionner ses appartenances originelles alors que, revenu en Afrique, l’injonction implicite de s’affirmer comme « africain » ne s’impose plus.

Articulant danse, chant, performance, stand up et cours de danse, Africaman original se déploie au sein d’un framework dont le contenu et la durée dépendent de ce que le lieu, la ville de représentation suggère et de la relation qui s’engage ou pas avec le public. Première pièce de Qudus Onikeku créée sur le continent africain, elle inaugure sa réflexion sur le spectateur, envisagé comme participant, et sur son propre positionnement en tant qu’artiste, réflexion qui se déclinera par la suite dans d’autres projets : collaboratifs avec la plateforme Afropolis ; chorégraphiques :  Spirit Child (2019), Out of the World (2022 – 2023). Depuis 2015, Africaman original a tourné à l’international : Libreville, Bayreuth, Los Angeles, Bruxelles, Paris et dans différents contextes : festival littéraire, festival d’art plastique, galerie… Elle a été encore donnée en septembre 2022, à Atlanta.

Première le 31 Janvier 2015, Paillote de l’Institut Français du Bénin, Cotonou, dans le cadre de l’événement « Dansons Maintenant ! » organisé par la Fondation Zinsou.

Source : Interview par Anne Décoret-Ahiha, 2 septembre 2022.

https://www.qudusonikeku.com/cv

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Florent Mazzoleni, Catalogue de l'Exposition "African Records", Fondation Zinsou, Cotonou, Janvier - Mai 2015.

Journal de l'Exposition African Records, Janvier - Mai 2015.

Qudus Onikeku naît à Lagos en 1984 où il grandit. Il est diplômé du Centre National des Arts du Cirque en 2009. Son parcours est influencé par les danses traditionnelles nigérianes, le hip hop, la capoeira, les vocabulaires contemporains et acrobatiques. Dans le même temps, il est attiré par la culture Yoruba et d'autres influences qui tissent des questionnements sur la tragédie humaine. Depuis plus de dix ans, il évolue sur la scène chorégraphique nigérienne, et fait partie de la génération montante de créateurs d'Afrique. Il est connu en Europe, aux Etats-Unis et dans les Caraïbes pour ses pièces solos et ses projets de recherche.

Il a participé, en tant qu'interprète, aux travaux de chorégraphes comme Heddy Maalem, Sidi Larbi Cherkaoui, Christophe Abdul Onibasa, George Lavaudant, Jean-Claude Gallota, Moïse Touré et Boris Charmatz. Depuis 2007, Qudus travaille au plus près du public. Il a dirigé et produit un projet alternatif de danse itinérante en Afrique, aboutissant au film documentaire "Do We Need Coca Cola to Dance ?". Qudus est élu Danseur de l'année par le Future Awards (Nigéria).

En 2016, il réalise un laboratoire de performance avec la plateforme QDanceCenter (Ikoyi, Nigéria): « QDanceSession ». Il crée la même année les pièces « We Almost Forgot » et « An African Ballet ».
En 2017, il crée le quartet féminin « Invocations » pour l'ouverture du festival de danse contemporaine du Lagos, et la pièce “A Brief Moment of Truth” pour TEDLagos.

En octobre 2010, il gagne le premier prix solo au concours Danse l'Afrique danse à Bamako avec sa création "My Exile is in my head". En Juillet 2011, il est invité avec Damien Jalet à présenter une première étape de sa création intitulée "STILL/life" lors des Sujets à vif au Festival d'Avignon en coproduction avec la SACD. En mars 2012, il crée une nouvelle version de "STILL/life" d'une durée d'une heure. En mai 2012, Qudus Onikeku est invité au festival La voix est libre à présenter un duo avec l'auteur/metteur en scène congolais Dieudonné Niangouna. Il obtient le prix de nouveau talent chorégraphique de la SACD en juin 2012. En juillet 2013, il crée la pièce "QADDISH" dans le cadre du Festival d'Avignon.

En 2016, il réalise un laboratoire de performance avec la plateforme QDanceCenter (Ikoyi, Nigéria): « QDanceSession ». Il crée la même année les pièces « We Almost Forgot » et « An African Ballet ».
En 2017, il crée le quartet féminin « Invocations » for the opening of the danceGATHERING / Lagos Contemporary Dance Festival, et la pièce “A Brief Moment of Truth” pour TEDLagos.

Sources : Programme de salle Maison de la danse ; Site de Qudus Onikeku

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qudusonikeku.com

Issac Lartey est capoeiriste, chorégraphe et vidéaste. 

Né au Ghana en 1973, il grandit à Paris. En 1992, il découvre la capoeira et s’initie auprès de Mestre Beîja-flôr à Paris et lors de séjours d’étude au Brésil. En 1994, il obtient une Licence en arts plastiques philosophie de l’art à l’Université Paris I Sorbonne. Après une maîtrise d’Esthétique sur le processus de reconnaissance de l’art africain classique et contemporain en Occident, son travail de plasticien se développe autour des questions d’identité culturelle et de transmission de la mémoire, avec pour sujet central l’aire culturelle  « afro atlantique » et ses diasporas.

Reconnu depuis 2001 par L’Association historique Senzala de Santos de Mestre Sombra (Santo,SP, Brasil ) et la fédération Pauliste de Capoeira, il enseigne la capoeira à Paris au sein des associations Vadiaçao et Capoeira Paname et donne des stages de spécialisation professionnelle (capoeira et acrobatie) à lʼENSAC (Ecole Nationale des Arts du cirque de Chalons) et à lʼAcadémie Fratellini. 

De 2001 à 2007, il participe en tant que capoéiriste et acrobate à de nombreux projets chorégraphiques, notamment avec la compagnie Montalvo-Hervieu. 

En 2006, il crée la compagnie D’1autre Monde, dont le propos est d’explorer le vocabulaire corporel de la capoeira, de parcourir son univers spirituel et poétique et de le faire exister sur scène. Formé aux outils de la vidéo numérique, il réalise des projets de vidéo danse : The Best Capoeira Ever, 2006. Il se spécialise alors en vidéo pour la scène et scénographie: vidéoprojections interactives vidéomapping. Sa pièce Incorporation(s) créée en 2008 vise à faire exister sur scène ce qui apparaît spontanément dans la Roda traditionnelle et à montrer la mise en jeu du corps comme lieu d’incorporation des mémoires. Soutenue par le CCN de Créteil, l’Académie Fratellini et le Musée du Quai Branly, elle tourne de 2008 à 2012. 

Interprète de Trille, chorégraphie Riina Koivisto, Compagnie Kivitasku (2009) et de Je ne suis pas d’ici/vengo de lontano, chorégraphie Sveva scognamiglio (2016), il obtient en 2017 le D.E. Danse contemporaine. Cette même année, il participe à un programme de certification européenne de l’enseignement de la capoeira avec la fédération de sport pour tous(FSPT).

Depuis 2009, Issac Lartey collabore avec le danseur et chorégraphe nigérian Qudus Onikeku pour les scénographies et projections de ses pièces My exile is in my head (2010) Still/Life (2011) et Africaman Original (2015). Il participe également aux projets Dancing Cities et The New Masquerade en collaboration avec YK_projects et Faustin Linyekula /Studio Kabako à kisangani (RDCongo) en 2014.

Source : https://capoeiraparisfrancesenzaladesantos.wordpress.com/

Le Journal Dansons Maintenant ! , n°1, 31 Janvier 2015, p. 9

La Fondation Zinsou a fait réaliser des captations de l'ensemble des représentations données dans l'événement "Dansons Maintenant!" qu'elle a organisé en 2011, 2012 et 2015 à Cotonou, au Bénin. Elle a également réalisé des interviews filmées des artistes et chorégraphes programmés lors de ces trois éditions.

Ces captations et interviews ont été mises, à titre gracieux, sur Numéridanse dans l’objectif de les rendre accessibles au plus grand nombre, étant donné leur caractère scientifique et leur contribution à la diffusion et à la promotion de l’art contemporain africain, plus particulièrement ici, le domaine de la danse contemporaine africaine. 

Présidée par Marie-Cécile Zinsou, la Fondation Zinsou a ouvert ses portes en juin 2005 à Cotonou, Bénin. Pionnière en Afrique de l’Ouest, cette fondation privée œuvre pour le rayonnement de l’art contemporain sur le continent à travers des expositions au Musée de Ouidah et au LAB de Cotonou. La Fondation agit aussi pour la promotion de l’éducation et du développement social au travers d’actions de médiation culturelle et d’activités pédagogiques destinées en particulier au jeune public, avec pour enjeu majeur l’accessibilité pour tous à l’art et pour principe premier la gratuité totale. 

En 2011, la Fondation Zinsou expose les photographies de danse d’Antoine Tempé et invite des chorégraphes à créer une œuvre in situ, en résonance avec les images de corps exposés. Le succès public de cet événement intitulé « Dansons Maintenant! » convainc la Fondation d’organiser une seconde édition, en 2012, dédiée uniquement à la danse, autour du thème de l’urbanité. En 2015, une troisième édition a lieu, en articulation avec l’Exposition « African Records » consacrée à la musique et à la photographie africaine des années 1950, 1970 et 1980, qui fournit le motif de nouvelles coproduction de spectacles. 

Les trois éditions de "Dansons Maintenant !", 2011, 2012 et 2015 ont fait l'objet de captations vidéo (spectacles, restitutions d'ateliers, entretiens) constituant un fonds d'archives de 120 vidéos. 

Les extraits des captations et interviews présents sur Numéridanse ont été mises à disposition à titre gracieux par la Fondation Zinsou.

http://fondation-zinsou.org

Le dépôt des archives vidéo de "Dansons Maintenant !", appartenant à la Fondation Zinsou a été rendue possible grâce à l'Aide à la Recherche et au Patrimoine en Danse, du Centre National de la Danse, accordée en 2021 à Anne Décoret-Ahiha dans le cadre du projet « Consolidation du champ chorégraphique africain : focus sur le Bénin » ainsi que grâce à l'aimable autorisation des artistes.