Mes amis [adaptation]
1985 - Réalisateur-rice : Picq, Charles
Chorégraphe(s) : Bagouet, Dominique (France)
Présentée dans la/les collection(s) : Montpellier Danse
Producteur vidéo : Maison de la danse de Lyon, Les Carnets Bagouet
Mes amis [adaptation]
1985 - Réalisateur-rice : Picq, Charles
Chorégraphe(s) : Bagouet, Dominique (France)
Présentée dans la/les collection(s) : Montpellier Danse
Producteur vidéo : Maison de la danse de Lyon, Les Carnets Bagouet
Mes amis
L'homme est trapu, il est vêtu d'une chemise blanche et d'un pantalon à bretelles. Ses pieds sont chaussés d'espadrilles. Il se tient immobile, assis sur une chaise, contre la matière brute d'un mur abandonné. Peu à peu, il se redresse. La caméra le prend de dos, puis de trois quarts. Lentement, il frotte sa main le long de sa cuisse. Enfin, il prend la parole. « Quand je m'éveille… », commence-t-il. Suivent quelques moments extraits des douze séquences de « Mes amis » (1924) d'Emmanuel Bove, que Dominique Bagouet met en scène en janvier 1985 dans les ateliers de construction des décors, au TNP à Villeurbanne.
Point de départ de ce travail : la rencontre du chorégraphe avec l'écriture limpide et triste de cet écrivain méconnu de l'entre-deux-guerres, puis celle avec le comédien Gérard Guillaumat, qui a un goût particulier pour les monologues. Une collaboration subtile, où le mouvement de la danse imprègne la parole, où le détail d'un geste révèle la limite ténue entre rêve et réalité. Assisté d'Alain Neddam, ancien assistant de Claude Régy, Bagouet trouve ici sa voie propre, là où l'hallucination naît de la suspension du temps, de la dilatation de l'espace et d'une infinie minutie dans le rapport au mouvement, au texte, à la voix et au son – en l'occurrence celui de l'électroacousticien Gilles Grand. Le corps un peu lourd du comédien en est comme transcendé, et son interprétation est à la hauteur du défi. Bagouet poursuivra son exploration de l'œuvre de Bove avec « Meublé Sommairement » en 1989.
Source : Chantal Aubry in « Images de la culture n° 19 » – janvier 2005
Création le 3 janvier 1985 aux ateliers des décors du Théâtre National Populaire de Villeurbanne
Réalisation en 1985 au Théâtre des Ateliers à Lyon
Dernière mise à jour : décembre 2012
Bagouet, Dominique
Angoulême, 9 juillet 1951 - Montpellier, 9 décembre 1992
Elève de Rosella Hightower à Cannes dès 1965, il reçoit un enseignement classique et trouve son premier engagement chez Alfonso Cata au Ballet du Grand Théâtre de Genève en 1969. L'année suivante, il danse dans la compagnie de Félix Blaska puis entre aux Ballets du XXème siècle de Béjart à Bruxelles. L'expérience dure deux ans et se prolonge dans le groupe Chandra (où travaillait aussi Maguy Marin).
De retour à Paris en 1974, Dominique Bagouet prend des cours avec Carolyn Carlson et Peter Goss. Il danse aussi dans les compagnies de Joseph Russillo, Anne Béranger et Peter Goss. Il part quelques mois aux Etats-Unis où il découvre les techniques issues des écoles américaines, entre autres avec Jennifer Muller et Lar Lubovitch.
En 1976, à son retour en France, il présente sa première chorégraphie : « Chansons de nuit » au Concours de Bagnolet et remporte le premier prix avec mention « recherche ». Il fonde alors sa propre compagnie. Pour la faire vivre, il va enchaîner les créations à un rythme très soutenu qu'il déplore. Jusqu'en 1979, il crée quatorze pièces, parfois dans l'urgence et pas toujours de façon satisfaisante.
Avec « Sous la blafarde », le jeune chorégraphe commence à s'imposer et trouve un havre : la ville de Montpellier qui accueille la compagnie et lui donne les moyens d'exister puisqu'il est invité à mettre sur pied et à diriger le Centre chorégraphique régional de Montpellier. Il créera d'ailleurs dans cette ville le Festival International Montpellier Danse qu'il dirigera jusqu'en 1982.
Dominique Bagouet va alors créer certaines des pièces les plus marquantes de la chorégraphie contemporaine française, d' « Insaisies »(1982) jusqu'à « Necesito, pièce pour Grenade » (1991), ultime commande réalisée pour célébrer le 500ème anniversaire de la ville espagnole.
Avec des pièces comme « Déserts d'amour » (1984), « Le Crawl de Lucien » (1985) ou « Assaï » (1986), Dominique Bagouet impose clairement sa personnalité et son style. Il compose le mouvement de très nombreux petits gestes (jeux des pieds et des mains, inclinaison particulière du torse...) sans aucun maniérisme et d'une redoutable précision.
Autre constante, le chorégraphe a toujours su s'entourer d'artistes au talent reconnu. Il y eut Tristan Murail pour«Déserts d'amour », Pascal Dusapin pour « Assaï », Christian Boltanski pour « Le Saut de l'ange » (1987), ou l'actrice Nelly Borgeaud pour le superbe « Meublé sommairement » (1989), adaptation chorégraphique d'un roman d'Emmanuel Bove.
Avec Charles Picq, il a réalisé deux films : « Tant mieux, tant mieux ! » (1983) et « Dix anges, portraits » (1988) d'après « Le Saut de l'ange ».
S'il y avait un style Bagouet, il résiderait également dans cette curiosité qui a marqué toute une génération.
En 1993, les danseurs de sa compagnie fondent Les Carnets Bagouet afin de préserver et transmettre le patrimoine artistique du chorégraphe. Ils proposent le répertoire à d'autres compagnies et de nombreuses écoles.
Source : Philippe Verrièle - Extrait de « 99 biographies pour comprendre la jeune danse française », Les Saisons de la danse-hors série été 97.
En savoir plus : www.lescarnetsbagouet.org
Grand, Gilles
Gilles Grand
Compositeur de musiques électroniques, ingénieur du son et rédacteur sur le son au cinéma, Gilles Grand est né à Lyon en 1958, plus précisément le 25 septembre à Oullins. Il suit une formation instrumentale, puis en musicologie et en composition électroacoustique. Il est rédacteur aux Cahiers du cinéma de 2004 à 2007. Il enseigne en École d'art, tout d'abord à Montpellier, puis à Nice et actuellement, à l'École nationale des Beaux-arts de Lyon. Il compose des musiques dites concrètes ou électroniques, avec notamment « La fange se farde » (1982), « Dédicace » (1982), « Châteaux de sable » (1985) pour bande seule puis, pour ordinateur « Quinze » (1993). Il s'étonne de l'informatique depuis 1982 et d'internet depuis 1995 où il dépose quelques musiques sans fin. Il élabore en ligne avec Jacques Julien « Escape to quit » (1998) et « Escape to quit II » (2002). À la demande du chorégraphe Dominique Bagouet, il compose pour le spectacle « Mes amis » (1984) d'après Emmanuel Bove et poursuit cette collaboration intense avec « Le crawl de Lucien » (1985) et « Les petites pièces de Berlin » (1988). De 1985 à 1990, il conçoit les musiques pour Michel Kelemenis et aussi, d'autres chorégraphes, récemment Stéphanie Aubin pour le spectacle « Légendes » (2007). Pour La Revue de Littérature Générale, Olivier Cadiot l'incite à écrire « Tidadida » (1995), puis « Realaudio » (1996). Ensuite, pour les adaptations scéniques des livres de Cadiot, il initie la transformation en direct de la voix parlée avec « Le colonel des zouaves » (1997 à 2008), puis « Retour définitif et durable de l'être aimé » (2002) pour laquelle, il est compositeur en recherche à l'Ircam. En coproduction avec l'Ircam en 2005, il conçoit l'installation visuelle et sonore « L'Amiral cherche une maison à louer » pour l'exposition Dada du Centre Pompidou. Lors du Festival international du Documentaire de Marseille 2007, il conçoit à la demande de Jean-Pierre Rehm la programmation de l'écran parallèle « Presto ! » déployant vingt deux films centrés sur le son ou la musique.
En savoir plus sur Gilles Grand
Picq, Charles
Auteur, réalisateur et vidéaste, Charles Picq (1952-2012) entre dans la vie professionnelle dans les années 70 par le théâtre et la photographie. Après une reprise d'études (Maîtrise de Linguistique - Lyon II, Maîtrise des Sciences et Techniques de la Communication - Grenoble III), il se consacre à la vidéo, d'abord dans le champ des arts plastiques à l'Espace Lyonnais d'Art Contemporain (ELAC) et avec le groupe "Frigo", puis dans celui de la danse.
Dès la création de la Maison de la Danse à Lyon en 1980, il est sollicité pour y entreprendre un travail de documentation vidéo qu'il poursuit toujours depuis. Durant les années 80, marquées en France par l'explosion de la danse contemporaine et le développement de l'image vidéo, il fait de nombreuses rencontres avec des artistes tels qu'Andy Degroat, Dominique Bagouet, Carolyn Carlson, Régine Chopinot, Susanne Linke, Joëlle Bouvier et Régis Obadia, Michel Kelemenis. Son activité se déploie dans le champ de la création avec des installations et des vidéos en scène, ainsi que dans celui de la télévision avec des spectacles filmés, des recréations et des documentaires. Avec Dominique Bagouet (80-90), la rencontre est particulière. Il documente sa création, l'assiste sur " Le Crawl de Lucien" et co-réalise avec lui les films "Tant Mieux, Tant Mieux" et "10 anges".
Dans les années 90, il devient le directeur du développement vidéo de la Maison de la danse et œuvre, avec le soutien de Guy Darmet et son équipe, pour une place grandissante de l'image vidéo au sein du théâtre à travers plusieurs initiatives :
• Il fonde une vidéothèque de films de danse, d'accès public et gratuit. C'est une première en France. Poursuivant la documentation vidéo des spectacles, il en organise la gestion et la conservation.
• Il impulse la création d'un vidéo-bar et d'une salle de projection vidéo dédiée à l'accueil scolaire.
• Il initie les "présentations de saisons" en image.
• Il conçoit l'édition du DVD "Le tour du monde en 80 danses", une vidéothèque de poche produite par la Maison de la Danse pour le secteur éducatif.
• Il lance la collection « Scènes d'écran » pour la télévision et le web, il entreprend la conversion numérique de la vidéothèque et crée Numeridanse.
Ses principaux documentaires sont : "Enchaînement", "Planète Bagouet", "Montpellier le Saut de l'Ange", "Carolyn Carlson, a woman of many faces", "Grand Ecart", "Mama Africa", "C'est pas facile", "Lyon, le pas de deux d'une ville", "Le Défilé", "Un Rêve de cirque".
Il a également réalisé des films de spectacle : "Song", "Vu d'Ici" (Carolyn Carlson),"Tant Mieux, Tant Mieux", "10 anges", "Necesito" et "So Schnell", (Dominique Bagouet), "Im bade wannen","Flut" et "Wandelung" ( Susanne Linke), "Le Cabaret Latin" (Karine Saporta), "La danse du temps"(Régine Chopinot), "Nuit Blanche"( Abou Lagraa), "Le Témoin" (Claude Brumachon), "Corps est Graphique" (Käfig), "Seule" et "WMD" (Françoise et Dominique Dupuy), " La Veillée des Abysses" (James Thiérrée), Agwa »(Mourad Merzouki), Fuenteovejuna (Antonio Gadès), Blue Lady revisted (Carolyn Carlson)…
Source : Maison de la Danse de Lyon
Mes amis
Chorégraphie : Dominique Bagouet
Interprétation : Gérard Guillaumat
Conseil artistique / Dramaturgie : Alain Neddam
Texte : D'après le roman d'Emmanuel Bove " Mes amis "
Musique originale : Gilles Grand
Conception vidéo : Charles Picq
Lumières : Rémi Nicolas
Costumes : Dominique Bagouet
Production / Coproduction de l'œuvre vidéo : Maison de la danse de Lyon, Les Carnets Bagouet
Durée : 14 minutes
Emmanuel Bove
Danse et arts numériques
Partenaires artistiques de K. Danse
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Les racines de la diversité en danse contemporaine
Noé Soulier : Repenser le mouvement
CHRISTIAN & FRANÇOIS BEN AÏM ET L'ÉLAN VITAL - échappées chorégraphiques salvatrices
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James Carlès
les ballets C de la B et l'esthétique du réel
Rencontres avec la littérature
La collaboration entre chorégraphe et écrivain fait apparaître de multiples combinaisons. Parfois, ce n’est plus le chorégraphe qui « met en danse » le texte d’un auteur, c’est l’écrivain qui prend la danse pour sujet ou matière de son texte.
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Comment les œuvres témoignent-elles du monde ? L’artiste contemporain est-il lui-même le produit d’une époque, d’un milieu, d’une culture ?
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Echantillon d’extraits des figures burlesques de la Performance en danse.
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Une découverte de la danse japonaise du Butô.
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Présentation de la manière dont les chorégraphes contemporains revisitent le Folklore.
Les états de corps
Explication du terme « état de corps » pour la danse.