Bonhomme de vent
2012 - Réalisateur-rice : Khatami, Sima
Chorégraphe(s) : Charmatz, Boris (France)
Présentée dans la/les collection(s) : Ministère de la Culture
Producteur vidéo : L'Atelier documentaire, Musée de la Danse
Bonhomme de vent
2012 - Réalisateur-rice : Khatami, Sima
Chorégraphe(s) : Charmatz, Boris (France)
Présentée dans la/les collection(s) : Ministère de la Culture
Producteur vidéo : L'Atelier documentaire, Musée de la Danse
Bonhomme de vent
Le 24 septembre 2008, au CNDC d’Angers, le chorégraphe et danseur Boris Charmatz crée La Danseuse malade, en collaboration avec la comédienne Jeanne Balibar. De juin 2007 jusqu’à la veille de la générale, Sima Khatami a suivi le processus de travail dont est issue cette pièce basée sur les écrits de Tatsumi Hijikata (1928-1986), fondateur, avec Kazuo Ohno, du butô ou danse du "corps obscur".
Plus que la pièce elle-même, dont le film ne montre, dans le désordre, que quelques scènes en cours d’élaboration, plus que le processus en tant que tel – dans l’intimité duquel, entre échauffements, discussions, tentatives et répétitions, il nous introduit cependant –, c’est l’univers d’Hijikata, sa pensée, que découvre Bonhomme de vent. Pourtant, en donnant à lire et à entendre ses textes calligraphiés par Ayumi Morita ou portés par les voix de Charmatz et Balibar, en insérant, entre les images du travail, de larges extraits du Nombril et la Bombe A (1960), un court métrage d’Eikô Hosoe réalisé avec la participation d’Hijikata, le film de Sima Khatami s’en tient, fidèlement, à l’intention de Boris Charmatz pour ce projet : "[M]on idée est que nous ne ferons pas du butô à partir de ces textes hallucinants, car ils portent déjà le butô en eux. […] Que la force de ses écrits, qui doivent être comme donnés à lire, nous laisse libres dans le geste même de les porter."
Source : Myriam Bloedé
La danseuse malade
Ce sont les traductions des textes de Tatsumi Hijikata, père fondateur du butô – danse contemporaine japonaise née dans les années 1960 – qui sont à l'origine de ce duo réunissant Boris Charmatz et Jeanne Balibar. La Danseuse malade n'est pas créée pour le texte d'Hijikata, ce n'est pas non plus une mise en scène de ces textes, mais plutôt une création en parallèle, qui fait écho à la puissance des textes du japonais, comme Con forts fleuve (1999) travaillait la matière textuelle de John Giorno. La présence de la camionnette sur scène n'est pas non plus sans rappeler les machines de Régi (2005). Cette fois-ci, la machine-véhicule contraint et enferme les corps. Dans l'extrait présenté, la démultiplication des présences d'images et des niveaux d'échelles rappelle un fondement du butô : le rapport au cosmos. Telles des poupées gigognes, le grand cosmos rejoint toujours le petit. L'être vivant se situe entre les deux : à la fois miniature du grand cosmos et géant du petit. Par l'utilisation de la vidéo projetée sur le véhicule, le jeu des images et des échelles devient complexe : l'image vidéo offre une vision synchronisée et agrandie de l'espace intérieur du véhicule lui-même en mouvement rotatif dans l'espace scénique. Après un investissement spectaculaire de l'espace scénique, l'attention se focalise sur l'espace restreint de la cabine de la camionnette, lieu de l'intimité et du micro-événement.
Source : Boris Charmatz
En savoir plus : borischarmatz.org
Charmatz, Boris
Né le 3 janvier 1973 à Chambéry.
Danseur, chorégraphe, mais aussi créateur de projets expérimentaux comme l’école éphémère Bocal, le Musée de la danse ou Terrain, Boris Charmatz va chercher la danse dans des endroits inhabituels. Soucieux de brancher ses propres questionnements sur l’état des corps contemporains, il conçoit des spectacles et formats hybrides qui, dans des espaces très divers, conjuguent création et répertoire, théorie et transmission.
D’abord élève à l’École de danse de l’Opéra National de Paris puis au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Lyon, il cosigne en 1993 sa première pièce avec Dimitri Chamblas, À bras-le-corps – un duo que les deux interprètes n’ont jamais cessé de danser depuis, entré au répertoire du Ballet de l’Opéra National de Paris en 2017. Il crée ensuite une série de spectacles qui ont fait date, parmi lesquels Aatt enen tionon (1996), Con forts fleuve (1999) ou Levée des conflits (2010), en parallèle de ses activités d’interprète et d’improvisateur (notamment avec Odile Duboc, Médéric Collignon, Anne Teresa De Keersmaeker et Tino Sehgal).
De 2009 à 2018, Boris Charmatz dirige le Centre chorégraphique national de Rennes et de Bretagne et y déploie le Musée de la danse, paradoxe tirant sa dynamique de ses propres contradictions, espace expérimental pour penser, pratiquer, mettre sens-dessus-dessous les rapports établis entre le public, l’art et ses territoires physiques et imaginaires. Le Musée de la danse articule le vivant et le réflexif, l’art et l’archive, la création et la transmission.
En 2011, il est artiste associé du Festival d’Avignon, et crée à la Cour d’honneur du Palais des papes enfant, pièce pour 26 enfants et 9 danseurs. Il y propose également « Une école d’art pour le Festival d’Avignon ».
Invité au MoMA (New York) en 2013, il conçoit Musée de la danse : Three Collective Gestures, projet décliné en trois volets et visible durant trois semaines dans les espaces du musée.
Après une première invitation en 2012, Boris Charmatz retrouve la Tate Modern (Londres) en 2015 avec le projet If Tate Modern was Musée de la danse ? comprenant des versions inédites de À bras-le-corps, Levée des conflits, manger, Roman Photo, expo zéro et 20 danseurs pour le XXe siècle. La même année, il ouvre la saison danse de l’Opéra national de Paris avec 20 danseurs pour le XXe siècle et invite 20 danseurs du Ballet à interpréter des solos du siècle dernier dans les espaces publics du Palais Garnier.
En mai 2015, il propose à Rennes Fous de danse, une invitation à vivre la danse sous toutes ses formes de midi à minuit. Cette « assemblée chorégraphique » qui réunit professionnels et amateurs, connaît deux éditions supplémentaires à Rennes (en 2016 et 2018) et d’autres à Brest, Paris (au Festival d’Automne en 2017) et à Berlin où Boris Charmatz est artiste associé de la Volksbühne durant la saison 2017-2018.
En 2016, il crée danse de nuit, performance nocturne pour l’espace urbain, et en 2017, 10000 gestes, pièce pour 24 danseurs. A la fin de l’année 2018, Boris Charmatz quitte le Centre chorégraphique national de Rennes et de Bretagne et crée pour l’occasion La Ruée au TNB, performance collective inspirée de l’ouvrage Histoire mondiale de la Francedirigé par Patrick Boucheron.
En janvier 2019, il lance Terrain, structure implantée en Région Hauts-de-France, projet d’expérimentations chorégraphiques sans mur ni toit, inséré dans la ville et l’espace public. À l’été 2019, le Zürcher Theater Spektakel lui donne carte blanche pour investir le site du festival, au bord d’un lac : terrain | Boris Charmatz : Un essai à ciel ouvert. Ein Tanzgrund für Zürich lance ainsi le premier test de ce projet. Pendant trois semaines, tous les jours, par tous les temps, le public assiste à des échauffements participatifs, des workshops, des performances et un symposium.
En 2020-2021, le Festival d’Automne à Paris consacre à Boris Charmatz un Portrait, composé de pièces du répertoire et de nouvelles créations : sont présentés La Ruée, (sans titre) (2000) de Tino Sehgal, La Fabrique (incluant notamment les projets et performance Session Poster, Ping Pong et J’ai failli), Aatt enen tionon, 20 danseurs pour le XXe siècle et plus encore, 10000 gestes, boléro 2 d’Odile Duboc, étrangler le temps, ainsi que La Ronde, création pour le Grand Palais, inspirée du texte La Ronde de Arthur Schnitzler et Happening Tempête pour l’ouverture du Grand Palais Ephémère. En 2021, il ouvre le Manchester International Festival avec Sea Change, une performance dans une rue de la ville avec 150 interprètes amateur·ice·s et professionnel·le·s. En novembre 2021, à l’Opéra de Lille, il crée et danse le solo SOMNOLE.
En août 2022, Boris Charmatz prend la direction du Tanztheater Wuppertal Pina Bausch. Il y construit, avec Terrain, un nouveau projet artistique entre l’Allemagne et la France, dédié au développement conjoint de son travail chorégraphique et du répertoire de Pina Bausch. En mai 2023, il présente WUNDERTAL, une série d’événements dans la ville de Wuppertal. En septembre 2023, il crée au Mariendom, église brutaliste à Neviges (Allemagne) Liberté Cathédrale, sa première pièce réunissant l’Ensemble du Tanztheater Wuppertal et des danseurs de Terrain. En 2024, il est l’Artiste complice de la 78ème édition du Festival d’Avignon, où il présentera CERCLES, atelier en public pour participant.e.s, Liberté Cathédrale en plein air, et le projet Forever (immersion dans Café Müller de Pina Bausch).
Boris Charmatz est l’auteur de plusieurs ouvrages : Entretenir/à propos d’une danse contemporaine (2003, Centre national de la danse/Les presses du réel) cosigné avec Isabelle Launay ; Je suis une école (2009, Éditions Les Prairies Ordinaires), qui relate l’aventure que fut Bocal ; EMAILS 2009-2010 (2013, ed. Les presses du réel en partenariat avec le Musée de la danse) cosigné avec Jérôme Bel. En 2017, dans la collection Modern Dance, le MoMA (Museum of Modem Art, New York) publie la monographie Boris Charmatz, sous la direction d’Ana Janevski avec la contribution de Gilles Amalvi, Bojana Cvejić, Tim Etchells, Adrian Heathfield, Catherine Wood...
Il réalise plusieurs films, déplaçant souvent, hors des lieux de spectacle et pour la caméra, des matériaux chorégraphiques tirés de ses pièces. Avec César Vayssié, il signe notamment Les Disparates (1999), Levée (2014), Danse gâchée dans l’herbe et TRANSEPT (2023) ; avec Aldo Lee, Une lente introduction (2007) ou étrangler le temps (2020), Ces films ont fait l’objet d’une exposition au Frac Sud – Cité de l’art contemporain à Marseille en 2023.
Source et en savoir plus : https://www.borischarmatz.org/
Khatami, Sima
Née en Iran en 1977, Sima Khatami suit une formation d'art dramatique au Théâtre de la Ville de Téhéran, avant de poursuivre ses études à l'Ecole des Beaux-Arts de Téhéran, dont elle sort diplômée (arts plastiques) en 2000. Durant toute cette période, elle est critique d'art dans certains des plus importants journaux iraniens dont Hamshahri (de 1995 à 1998).
Elle devient ensuite directrice artistique de l'hebdomadaire Ham-Mihan, puis graphiste indépendante. De 1997 à 2001, elle expose dessins, tableaux et installation aux galeries Barg, Golestan, Arya, et au musée d'Art Contemporain de Téhéran. De 2002 à 2006, elle poursuit ses études à l'Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris (spécialisation multimédia atelier Christian Boltanski), tout en participant à des expositions et installations en France dont la vidéo et performance Goodbye surface à Paris (2002) et Vingtetunpuissancedouze au Palais de Tokyo. En 2005 et 2006, elle collabore, pour la partie dédiée à l'Iran, aux tournages préparatoires à la grande exposition-installation de Yann-Arthus Bertrand, 6 milliards d'autres, au Grand Palais (2009), et elle participe pour l'installation Christian Boltanski, Murmures, sur le parcours du tramway parisien (Parc Montsouris, Paris, 2006).
Elle a collaboré avec des chorégraphes tels que : Boris Charmatz, Pierre Droulers, Emmanuelle Huynh, Meg Stuart, Yves Noel Genaod, Hooman Sharifi et les compagnies de danse Dumb Type (Japan), We insist (Norvège).
Elle a également réalisé une série d'installations ainsi que des films.
Source : Musée de la danse
En savoir plus :
Bonhomme de vent
Chorégraphie : Boris Charmatz
Interprétation : Boris Charmatz, Jeanne Balibar
Production / Coproduction de l'œuvre vidéo : L'Atelier documentaire, Musée de la Danse
Durée : 44'
ANIMAL KINGODM, Parole des participants
Noé Soulier : Repenser le mouvement
CHRISTIAN & FRANÇOIS BEN AÏM ET L'ÉLAN VITAL - échappées chorégraphiques salvatrices
La compagnie Vlovajobpru
40 ans de rock et danse
Danses indiennes
Une découverte de la danse indienne au travers de créations chorégraphiques qui la dévoilent, la suggèrent, la revisitent ou la transforment !
La Nouvelle Danse Française des années 80
En France, à l’aube des années 80, une génération de jeunes s’empare du corps dansant pour esquisser leur vision singulière du monde.
Le corps et les conflits
Regard sur les liens qui semblent émerger entre le corps dansant et le monde envisagé comme un organisme vivant.
James Carlès
les ballets C de la B et l'esthétique du réel
Rencontres avec la littérature
La collaboration entre chorégraphe et écrivain fait apparaître de multiples combinaisons. Parfois, ce n’est plus le chorégraphe qui « met en danse » le texte d’un auteur, c’est l’écrivain qui prend la danse pour sujet ou matière de son texte.
Quand le réel s'invite
Comment les œuvres témoignent-elles du monde ? L’artiste contemporain est-il lui-même le produit d’une époque, d’un milieu, d’une culture ?
Danse et performance
Echantillon d’extraits des figures burlesques de la Performance en danse.
Les états de corps
Explication du terme « état de corps » pour la danse.
L'improvisation
Découverte des spécificités de l’improvisation en danse.
Pantomimes
Présentation de la pantomime dans les différents courants de la danse.