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Yo Gee Ti

C'est lors d'un premier voyage à Taïwan où la Compagnie présentait le spectacle Récital, qu'un projet de collaboration est né avec le National Chiang Kai-Shek Cultural Center. J'ai été séduit par l'énergie de ces danseurs qui ont partagé le plateau avec nous ce jour-là. J'ai donc voulu aller à la rencontre d'une nouvelle culture à la fois empreinte de traditions ancestrales et ancrée dans une modernité extrême.

La rencontre avec l'« Autre » est toujours chez moi source d'inspiration : qu'elle soit avec des danseurs chinois pour un projet de transmission d'une pièce, avec des interprètes sud-africains ou brésiliens pour une création. Le rapport à l' « étranger » est nécessairement et intrinsèquement différent – la barrière de la langue nous force à réfléchir autrement, le langage du corps prime alors sur toute autre forme de communication. La pudeur et la réserve que l'on ressent face à cet autre sont finalement transcendées par un langage nouveau fait de la gestuelle de corps façonnés et pétris de cultures qui viennent s'enrichir et s'entremêler.

Cette barrière de la langue m'amène à changer mon rapport aux danseurs, à la musique, à l'espace. C'est ce bousculement, ce retranchement que je cherche à provoquer en moi et qui anime mon processus de création : je suis curieux de pouvoir trouver le pivot entre ma danse, celle qui me caractérise, et la danse à Taïwan nécessairement différente de la mienne de par les corps, les influences, les formations.

La distribution de cette création est partagée entre interprètes taïwanais et français. Je me suis appuyé sur certains proches collaborateurs mais ai travaillé pour la première fois avec un jeune styliste que j'ai rencontré à Taïwan. Il se démarque par des créations de costumes sculptés dans de la laine – ce que j'avais pu voir de son travail m'avait fasciné. Cette contrainte du costume pour le geste du danseur me pousse à aller chercher le rythme à un autre niveau. Je souhaite par là engager un rapport nouveau au mouvement et inscrire la danse dans un autre espace.

Merzouki, Mourad

Le chorégraphe Mourad Merzouki, figure du mouvement hip-hop depuis le début des années 1990, inscrit son travail au carrefour de multiples disciplines. Autour de la danse hip-hop explorée dans tous ses styles, se greffent le cirque, les arts martiaux, les arts plastiques, la vidéo et la musique live. Sans perdre de vue les racines du mouvement, ses origines sociales et géographiques, cette confrontation permet d’ouvrir de nouveaux horizons à la danse et dégage des points de vue inédits.


Sa formation s’enracine dès l’âge de 7 ans dans la pratique des arts martiaux et des arts du cirque à Saint-Priest, dans l’est lyonnais. À 15 ans, sa rencontre avec la culture hip-hop l’emmène vers le monde de la danse. Il s’attaque à la chorégraphie et crée ainsi sa première compagnie Accrorap en 1989, avec Kader Attou, Eric Mezino et Chaouki Saïd. 


Il développe cette gestuelle née dans la rue tout en se confrontant à d’autres langages chorégraphiques auprès notamment de Maryse Delente, Jean-François Duroure et Josef Nadj.


En 1994, la compagnie présente Athina lors de la Biennale de la Danse de Lyon, un véritable succès qui réussit à transposer la danse hip-hop de la rue à la scène. Les premières représentations internationales de la compagnie la mènent vers des terrains inexplorés, comme un camp de réfugiés en Croatie ; Mourad Merzouki y fait l’expérience de la danse comme puissant vecteur de communication.

Pour développer son propre univers artistique lié à son histoire et à sa sensibilité, le chorégraphe décide de fonder en 1996 sa propre compagnie, qui prend le nom de sa pièce inaugurale : Käfig signifie « cage » en arabe et en allemand. Ce choix indique son parti pris d’ouverture et son refus de s’enfermer dans un style. 


De 1996 à 2006, il créé 14 pièces, dont la diffusion ne cesse s’élargir. 


À partir de janvier 2006, il imagine et conçoit un lieu de création et de développement chorégraphique qui met en œuvre un nouveau rendez-vous pour la danse hip-hop avec le festival Karavel : le centre chorégraphique Pôle Pik ouvre ses portes à Bron en 2009. 

En juin 2009, le chorégraphe est nommé à la direction du Centre chorégraphique national de Créteil et du Val-de-Marne. Il y développe un projet intitulé « La danse, une fenêtre sur le monde », dont l’ouverture est le maître-mot. Il poursuit, à côté de la création et de la diffusion de ses spectacles, un travail de formation et de sensibilisation à la danse hip-hop, en créant des rencontres originales favorisant l’accès à l’art chorégraphique et le soutien aux équipes indépendantes. En 2013, il créé le festival Kalypso, offrant un nouvel espace de visibilité aux compagnies de danse hip-hop sur le territoire francilien.


En mars 2016, il est nommé conseiller artistique de Pôle en Scènes à Bron, projet mettant en synergie le centre chorégraphique Pôle Pik, l’Espace Albert Camus et le Fort autour d’une ambition commune de diffusion, de formation et de création du spectacle vivant. Il reste fidèle à sa démarche artistique en proposant de créer des passerelles entre les disciplines, d’ouvrir les espaces et de les investir avec un public toujours plus large.


Mourad Merzouki est membre de la commission d’aide à la création chorégraphique de la DRAC Île-de-France et du comité mécénat danse de la Caisse des Dépôts. 


Il figure dans le Who’s Who et a fait son entrée dans le Petit Larousse Illustré 2019.


Source : site du CCN de Créteil et du Val-de-Marne

Pour en savoir plus : https://ccncreteil.com/

Riolon, Luc

Après des études de mathématiques supérieures et de médecine, Luc Riolon débute la réalisation dans le cadre de sa faculté de médecine, puis rencontre les chorégraphes des années 1980 (Maguy Marin, Mark Tompkins, Josef Nadj, Daniel larrieu, Odile Duboc, Josette Baiz, Angelin Preljocaj, etc.) avec qui il tourne de nombreux films (recréation pour la caméra, captations). Dans les années 1980 avec le chorégraphe américain Mark Tompkins il introduit la vidéo sur la scène, retransmettant en direct sur des écrans géants les images qu'il tourne avec sa caméra en étant sur le plateau avec les danseurs, mélangeant images sur bande et direct.
Avec Daniel Larrieu, il participe à la création du spectacle Waterproof, chorégraphie contemporaine qui se déroule dans une piscine, en filmant en direct les danseurs évoluant dans l'eau et mixant les images en direct avec des images subaquatiques préenregistrées.
Puis il collabore pendant 10 ans avec Eve Ruggieri pour son émission « Musiques au cœur ». Il tourne avec elle de nombreux documentaires sur la musique classique, l'opéra et la danse.
À partir de 1999 il réalise des documentaires de vulgarisation scientifique, en suivant les travaux de chercheurs de terrain attachés à la résolution d’une énigme particulière. Ces deux domaines artistiques et scientifiques qui peuvent sembler bien séparés l’un de l’autre mais sont pourtant, au regard de Luc Riolon, animés de la même démarche. Le désir de comprendre le monde, que ce soit par l’art ou par la recherche scientifique, et restituer cette découverte au plus grand nombre. Parmi ses documentaires scientifiques récents, on peut citer par exemple « Tchernobyl, une histoire naturelle ?», « L’Énigme du Caïman Noir », « Voyage en eau trouble » ou « Delta du Nil : La fin du miracle ». Ces documentaires de vulgarisation scientifique ont récemment reçu des prix dans des festivals en France, comme à l’étranger.


Source: Vimeo

Centre Chorégraphique National de Créteil et du Val-de-Marne | EMKA


Direction : Mehdi Kerkouche

Créer, rassembler, partager

En s’appuyant sur son histoire personnelle et son parcours, Mehdi   Kerkouche souhaite inscrire le CCN comme un espace sans frontières, à   l’image de la danse, un horizon ouvert à toutes les diversités sans   restriction de genres et connecté à tous les récits et les identités   plurielles. Cet état d’esprit, au cœur de son engagement, créera les   conditions d’un projet engagé et inclusif.
 

Mehdi Kerkouche porte un projet d’ouverture pour le CCN de Créteil et  du  Val-de-Marne| EMKA en affirmant la chorégraphie comme un langage   universel et en proposant un CCN ouvert à toutes les danses et tous les   styles. Son projet inclut la mise en place d’un studio de création   numérique assis sur sa conviction : « Bien équilibrée, la création   physique et la création numérique ne peuvent que se répondre, se   compléter et permettre l’acquisition d’un public toujours plus grand et   nouveau. »
 

Il souhaite s’appuyer en particulier sur l’expérience acquise autour  de  l’événement qu’il a créé, On danse chez vous, pour fédérer un public   large et diversifié autour de la danse, aussi bien par ses futures   créations que par les multiples propositions en direction du territoire   d’implantation du CCN qu’il désire renforcer.
 

Il entend orienter ses soutiens d’accueil-studio vers un meilleur   accompagnement des compagnies en particulier au plan de la diffusion, y   compris par des résidences d’arts numériques pour une plus large   circulation des œuvres.
 

Enfin, il souhaite faire du CCN de Créteil et du Val-de-Marne | EMKA «   un centre de référence du Grand Paris, qui respecte en même temps   l’histoire de son territoire urbain, parisien comme au-delà du   périphérique, en collaboration directe avec l’ensemble des structures   partenaires du CCN dans le champ chorégraphique et au-delà».


***

Le CCN a été dirigé par Maguy Marin (1985-1998), José Montalvo-Dominique Hervieu (1998-2009) puis Mourad Merzouki (2009-2022).

Yo Gee Ti

Direction artistique / Conception : Mourad Merzouki

Chorégraphie : Mourad Merzouki

Assistance à la chorégraphie : Marjorie Hannoteaux

Interprétation : Kader Belmoktar, Hong-Ling Chen, Bruce Chiefare, Sabri Colin, Erwan Godard, Yi-Chun Hsieh, Han-Hsin Kan, Hsin-Yu Kao, Nicolas Sannier, Chien-Wei Wu

Musique originale : AS'N (interprétée par Fabrice Bihan - violoncelle, Dorian Lamotte - violon et Yi-Ping Yang - percussions)

Musique additionnelle : Ludovico Einaudi, Marc Mellits, Le Trio Joubran

Conception vidéo : Fabien Plasson, Réalisation de la captation : Luc Riolon, Images : Scènes d'écran, une collection proposée et dirigée par Charles Picq

Lumières : Yoann Tivoli assisté de Nicolas Faucheux

Costumes : Johan Ku / Production Johan Ku Design Ltd.

Décors : Benjamin Lebreton en collaboration avec Mourad Merzouki / Feutre artisanal : Elisabeth Berthon et Chloé Lecoup pour Morse Felt Studio, Johan Ku Design Ltd.

Autres collaborations : Commanditaire Natinal Chiang Kai-Shek Cultural Center

Production / Coproduction de l'œuvre chorégraphique : Centre Chorégraphique National de Créteil et du Val-de-Marne / Compagnie Käfig, Festival Montpellier Danse 2012, Maison des Arts de Créteil, Fondation BNP Paribas

Production / Coproduction de l'œuvre vidéo : 24 images, GIE Grand Ouest Télévision, La Biennale de la Danse de Lyon et la Maison de la Danse de Lyon en association avec ARTE France

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