Régi
2007
Chorégraphe(s) : Charmatz, Boris (France) Hoghe, Raimund (Germany)
Présentée dans la/les collection(s) : Maison de la danse , CCN de Rennes et de Bretagne , Musée de la danse (2009-2018)
Producteur vidéo : association edna, Musée de la danse
Régi
2007
Chorégraphe(s) : Charmatz, Boris (France) Hoghe, Raimund (Germany)
Présentée dans la/les collection(s) : Maison de la danse , CCN de Rennes et de Bretagne , Musée de la danse (2009-2018)
Producteur vidéo : association edna, Musée de la danse
Régi
Créé en 2005, Régi est un trio rassemblant Boris Charmatz, Julia Cima et Raimund Hoghe. Accompagnée de deux machines, une sorte de grue de levage pour corps et un tapis roulant incliné et incurvé, cette pièce travaille sur le corps inerte, sur le poids et la présence du corps dans sa simple matérialité. Les danseurs cherchent des mouvements simples, des relâchements extrêmes, rappelant deux paramètres fondamentaux de la danse contemporaine : le lâcher prise et la conscience pleine et entière de son poids. Comment rendre disponible son corps soumis à des actions mécaniques ? Comment être présent dans la singularité des corps ? Composé en juxtaposant différentes matières de corps, des séquences qui ne se répondent pas -de la nudité offerte aux insultes proférées par Raimund Hoghe- Régi offre une danse abrupte, dévêtue de tout artifice. Pour Boris Charmatz, « la pièce s'appelle maintenant régi, parce que toute la chorégraphie est une sous-chorégraphie... en dessous de ses interprètes qui l'absorbent et la rendent inutile, en dessous des insultes qui la génèrent en auto-affectant le corps de « celui qui dit », en dessous des machines qui créent la chorégraphie instantanément... ». La prise de vue de cet extrait a été réalisée en night shot ce qui modifie fortement le contraste des couleurs.
Source : Site de Boris Charmatz
En savoir plus :
Charmatz, Boris
Né le 3 janvier 1973 à Chambéry.
Danseur, chorégraphe, mais aussi créateur de projets expérimentaux comme l’école éphémère Bocal, le Musée de la danse ou [terrain], institution future sans murs ni toit, Boris Charmatz soumet la danse à des contraintes formelles qui redéfinissent le champ de ses possibilités. La scène lui sert de brouillon où jeter concepts et concentrés organiques, afin d’observer les réactions chimiques, les intensités et les tensions naissant de leur rencontre.
Après des études à l’école de danse de l’Opéra National de Paris et au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Lyon, il crée et interprète avec Dimitri Chamblas À bras-le-corps (1993), pièce charnière encore présentée aujourd’hui et entrée au répertoire du Ballet de l’Opéra National de Paris en 2017.
S’ensuivent une série de pièces qui ont fait date dont Aatt enen tionon (1996), herses (une lente introduction) (1997), Con forts fleuve (1999) ou encore régi (2006) en parallèle de ses activités d’interprète et d’improvisateur (notamment avec Médéric Collignon, Anne Teresa De Keersmaeker, Odile Duboc et Tino Sehgal).
De 2009 à 2018, Boris Charmatz dirige le Centre chorégraphique national de Rennes et de Bretagne et y déploie le Musée de la danse, paradoxe tirant sa dynamique de ses propres contradictions, espace expérimental pour penser, pratiquer, mettre sens-dessus-dessous les rapports établis entre le public, l’art et ses territoires physiques et imaginaires. Le Musée de la danse articule le vivant et le réflexif – art et archive, création et transmission.
Artiste associé de l’édition 2011 du Festival d’Avignon, Boris Charmatz propose Une école d’art, et crée à la Cour d’honneur du Palais des papes enfant, pièce pour 26 enfants et 9 danseurs, recréée à la Volksbühne Berlin en 2018 avec un groupe d’enfants berlinois. Invité au MoMA (New York) en 2013, il y propose Musée de la danse : Three Collective Gestures, projet décliné en trois volets et visible durant trois semaines dans les espaces du musée. Après une première invitation en 2012, Boris Charmatz est à nouveau présent en 2015 à la Tate Modern (Londres) avec le projet If Tate Modern was Musée de la danse ? comprenant des versions inédites des projets chorégraphiques À bras-le-corps, Levée des conflits, manger, Roman Photo, expo zéro et 20 danseurs pour le XXe siècle. La même année, il ouvre la saison danse de l’Opéra National de Paris avec 20 danseurs pour le XXe siècle et invite 20 danseurs du Ballet à interpréter des solos du siècle dernier dans les espaces publics du Palais Garnier. En mai 2015, il propose à Rennes Fous de danse, une invitation à vivre la danse sous toutes ses formes de midi à minuit. Cette « assemblée chorégraphique » qui réunit professionnels et amateurs, connaît deux autres éditions à Rennes (en 2016 et 2018) et d’autres à Brest, Berlin et Paris (au Festival d’Automne en 2017). Boris Charmatz est artiste associé de la Volksbühne durant la saison 2017-2018 au cours de laquelle il présente danse de nuit (2016), 10000 gestes (2017), A Dancer’s Day (2017) et enfant (2018).
Fin 2018, Boris Charmatz quitte le Musée de la danse / Centre chorégraphique national de Rennes et de Bretagne et crée pour l’occasion La Ruée au TNB, performance collective inspirée de l’ouvrage Histoire mondiale de la France dirigé par Patrick Boucheron.
En janvier 2019, il lance [terrain], structure implantée en Région Hauts-de-France et associée au phénix scène nationale de Valenciennes, à l’Opéra de Lille et à la Maison de la Culture d’Amiens. Boris Charmatz est également artiste accompagné par Charleroi danse (Belgique) de 2018 à 2022.
À l’été 2019, le Zürcher Theater Spektakel lui donne carte blanche pour investir le site du festival, au bord d’un lac : terrain | Boris Charmatz : Un essai à ciel ouvert. Ein Tanzgrund für Zürich lance ainsi le premier test du projet terrain, espace vert chorégraphique où les corps viennent composer une architecture humaine. Pendant trois semaines, tous les jours, par tous les temps, échauffements publics, workshops pour enfants, amateurs et professionnels, performances et symposium sont proposés.
En 2020, le festival d’Automne à Paris présente le Portrait Boris Charmatz, composé de pièces du répertoire et de nouvelles créations : La Ruée (2018), (sans titre) (2000) de Tino Sehgal, La Fabrique (2020), Aatt enen tionon (1996), 20 danseurs pour le XXe siècle et plus encore (2012), boléro 2 (1996) et étrangler le temps (2009), 10000 gestes (2017). Dans ce cadre également, il créée La Ronde pour l’événement de clôture du Grand Palais, performance collective de 12 heures qui fait l’objet d’un film et d’un documentaire diffusés sur France Télévision.
Il orchestre, en juin 2021, la performance Happening Tempête, pour l’ouverture du Grand Palais Éphémère. En juillet, il ouvre le Manchester International Festival avec Sea Change, une création chorégraphique avec 150 danseurs amateurs et professionnels. En novembre, il crée et interprète SOMNOLE, solo entièrement sifflé.
En septembre 2022, Boris Charmatz prendra la direction du Tanztheater Wuppertal Pina Bausch pour y développer, avec [terrain], un nouveau projet entre la France et l’Allemagne.
Boris Charmatz est l’auteur des ouvrages : Entretenir/à propos d’une danse contemporaine (2003, Centre national de la danse/Les presses du réel) cosigné avec Isabelle Launay ; Je suis une école (2009, Éditions Les Prairies Ordinaires), qui relate l’aventure que fut Bocal ; EMAILS 2009-2010 (2013, ed. Les presses du réel en partenariat avec le Musée de la danse) cosigné avec Jérôme Bel. En 2017, dans la collection Modern Dance, le MoMA (Museum of Modem Art, New York) publie la monographie Boris Charmatz, sous la direction d’Ana Janevski avec la contribution de Gilles Amalvi, Bojana Cvejić, Tim Etchells, Adrian Heathfield, Catherine Wood...
Ses projets font l’objet de différentes réalisations cinématographiques, parmi lesquelles Les Disparates (2000), réalisation César Vayssié ; Horace-Bénédict (2001), réalisation Dimitri Chamblas et Aldo Lee ; Une lente introduction (2007) réalisation Boris Charmatz et Aldo Lee ; Levée (2014) réalisation Boris Charmatz et César Vayssié ; Daytime Movements (2016), réalisation Boris Charmatz et Aernout Mik ; TANZGRUND (2021), réalisation César Vayssié ; étrangler le temps (2021) réalisation Boris Charmatz et Aldo Lee.
Source : Site personnel de Boris Charmatz
En savoir plus : http://www.borischarmatz.org/
Hoghe, Raimund
Raimund Hoghe est né à Wuppertal. Il a commencé sa carrière en écrivant pour l'hebdomadaire allemand « Die Zeit » des portraits de petites gens et de célébrités, rassemblés par la suite dans plusieurs livres. De 1980 à 1989, il a été le dramaturge de Pina Bausch au Tanztheater Wuppertal, ce qui a également donné matière à la publication de deux livres. Depuis 1989, il s'est attelé à l'écriture de ses propres pièces de théâtre qu'ont jouées divers acteurs et danseurs. 1992, début de sa collaboration avec Luca Giacomo Schulte qui est à ce jour son collaborateur artistique. C'est en 1994 qu'il monte en personne sur la scène pour son premier solo « Meinwärts » qui forme, avec « Chambre séparée » (1997) et « Another Dream » (2000), une trilogie sur le XXe siècle.
Parallèlement à son parcours théâtral, Hoghe travaille régulièrement pour la télévision, comme avec "La jeunesse est dans la tête" pour ARTE (2016), "Lebensträume" (ZDF/3sat 1994) et en 1997, pour le compte de la WDR (la télévision ouest-allemande), il met en scène « Der Buckel », un long autoportrait de soixante minutes. Ses livres ont été traduits en plusieurs langues et de nombreux pays d'Europe, ainsi que d'Amérique du Nord et du Sud, d'Asie et l'Australie, l'ont invité à donner ces spectacles. Il vit à Düsseldorf et a recu plusieurs prix, dont le « Deutscher Produzentenpreis für Choreografie « en 2001, le Prix de la critique Francaise en 2006 pour « Swan Lake, 4 Acts « dans la catégorie « Meilleur spectacle étranger «. Pour l'année 2008, les critiques du magazine ballet-tanz le consacrent « Danseur de l'année «. En 2019, le ministre français de la Culture le nomme «Officier de l’ordre des Arts et des Lettres«. Cette récompense a été décernée à Raimund Hoghe en reconnaissance de sa «contribution extraordinaire à la collaboration culturelle entre l’Allemagne et la France.«
En octobre 2020 il reçoit le “Deutsche Tanzpreis“, le prix allemand le plus prestigieux pour les chorégraphes. Des livres à propos de son travail chorégraphique ont été publiés en France, en Allemange, au Royaume-Uni et aux états-Unis. Raimund Hoghe a vécu à Düsseldorf et est mort dans son sommeil le 14 mai 2021, à l’âge de 72 ans.
Sources : Site de Raimund Hoghe
En savoir plus : raimundhoghe.com
Musée de la danse
Né d’un croisement entre le musée, lieu de conservation, la danse, art du mouvement, et le centre chorégraphique, lieu de production et de résidence, le Musée de la danse est un espace pour penser, pratiquer et élargir les frontières de la danse. S’il est inscrit à Rennes, il est aussi une idée nomade. Dirigée par le chorégraphe Boris Charmatz, cette institution-laboratoire explore les possibilités de croisement entre exposition, geste performatif et articulation d’un discours. Ateliers, débats, spectacles, résidences d’artistes et de chercheurs ; propositions décalées et collections fantasmées naissent directement d’une réflexion sur ce que pourrait être ce musée ludique et hybride.
Le CCN de Rennes et de Bretagne, rebaptisé Musée de la danse par Boris Charmatz, a été dirigé par Gigi Caciuleanu jusqu'en 1993, par Catherine Diverrès et Bernardo Montet jusqu'en 1996, puis par Catherine Diverrès seule jusqu'en 2008. Depuis 2009, Boris Charmatz assure sa direction. A compter de janvier 2019, c'est le collectif FAIR[E] qui prendra le relais. Le collectif est composé de Bouside Aït-Atmane, Iffra Dia, Johanna Faye, Céline Gallet, Linda Hayford, Saïdo Lehlouh, Marion Poupinet et Ousmane Sy.
Le Musée de la danse / Centre chorégraphique national de Rennes et de Bretagne est une association subventionnée par le ministère de la Culture et de la Communication (DRAC Bretagne), la Ville de Rennes, le Conseil régional de Bretagne et le Conseil départemental d’Ille-et-Vilaine.
Le Musée de la danse fait partie de l'Association des Centres chorégraphiques nationaux.
En savoir plus : www.museedeladanse.org
Régi
Chorégraphie : Boris Charmatz
Interprétation : Boris Charmatz, Julia Cima, Raimund Hoghe
Lumières : Yves Godin
Costumes : Thibault Vancraenenbroeck
Décors : Pierre Mathiaut
Production / Coproduction de l'œuvre chorégraphique : Association edna, Musée de la danse, Tanz im August – Internationales Tanzfest Berlin, Théâtre de la Ville – Paris, Les Subsistances – Lyon, résidence de création , Centre Chorégraphique National de Tours