A Vida Enorme/épisode 1
2003
Chorégraphe(s) : Huynh, Emmanuelle (France)
Présentée dans la/les collection(s) : CNDC - Angers
Producteur vidéo : Compagnie Mùa
A Vida Enorme/épisode 1
2003
Chorégraphe(s) : Huynh, Emmanuelle (France)
Présentée dans la/les collection(s) : CNDC - Angers
Producteur vidéo : Compagnie Mùa
A Vida Enorme/épisode 1
A Vida Enorme/épisode 1 est un duo constitué de deux parties distinctes et pensé comme un film dont la bande son et l’image sont séparées et présentées à la suite l’une de l’autre.
« La première partie, la bande sonore, est un dialogue entre un homme et une femme qui s’adressent l’un à l’autre depuis deux poèmes du portugais Herberto Helder. L’espace de « situation » (la rue, la chambre) entre dans cette poésie « samplée » en français et en portugais.
Une deuxième couche sonore, rock, vient régulièrement écraser le pseudo réalisme de la première. Ce geste sonore est un mouvement qui dessine un horizon commun aux deux protagonistes à la façon d’un refrain.
L’homme et la femme viennent ensuite inscrire leur présence sur le plateau en deux parcours autonomes qui se conjuguent parfois. Leur physicalité, tour à tour brute et vacillante, imprime son propre récit.
J’ai eu envie de faire travailler les couches délibérément séparées du son et de l’image, celles superposées de la poésie physique et spirituelle de Helder et l’utopie rock de Bowie et celles juxtaposées du découpage opéré pour la langue puis par les corps.
A Vida Enorme/épisode 1 tente un récit dispersé en utilisant les outils cinématographiques tirés vers la scène du spectacle vivant sans qu’il y ait à proprement parler d’image (projetée) sur le plateau, récit dans lequel la langue et le corps célèbrent la chair du monde et son opacité. »
Emmanuelle Huynh, 2002
Source : site de la compagnie Mùa : http://emmanuellehuynh.fr/index.php/fr/creations/42-a-vida-enorme-episode-1
« Chacune de ses pièces, depuis la création de Múa, en 1995, tente de trouver le point de jonction entre concept et introspection. Emmanuelle Huynh est diplômée en philosophie. A Vida Enorme s’inscrit dans cette ligne de pensée qui fait de la danse l’instrument d’une certaine connaissance de soi. Le titre, extrait d’un poème du Portugais Herberto Helder, dont les textes soutiennent la pièce, signifie La vie énorme. La franche et belle voracité de l’expression indique déjà la température émotionnelle de ce duo entre un homme (Nuno Bizarro) et une femme (Catherine Legrand). Histoire de mots, de sons, dont il faut retourner l’apparence pour s’engouffrer au plus profond de la vérité de ceux qui les prononcent. Histoire de peau aussi, qui parle vite. « C’est une pièce plus vacillante que mes précédents spectacles, confie la chorégraphe. Je vise quelque chose d’étincelant et de chaud entre ces deux êtres qui se rapprochent et se séparent régulièrement, selon une attraction irrésistible. » La pièce propose d’abord une bande sonore cinéma, constituée d’un dialogue franco-portugais entre l’homme et la femme, puis un duo en chair, en os et en silence (à l’exception de bribes de chansons de David Bowie). A Vida Enorme avance à vue entre le son (sans image) et l’image (sans la musique) : soit un drôle de film dont on aurait dissocié les paroles et l’action. Au spectateur d’en recomposer la globalité sur son écran perso. »
Rosita Boisseau, in Le Monde, supplément Festival d’automne à Paris 2003
Représentation filmée en novembre 2003 à Bonlieu - scène nationale d'Annecy
Huynh, Emmanuelle
Née en 1963, Emmanuelle Huynh a fait des études de philosophie (DEA à Paris 1) et de danse (Mudra Béjart/Bruxelles). Après avoir été interprète auprès de Nathalie Collantes, Hervé Robbe, Odile Duboc, Catherine Contour, le Quatuor Knust, elle bénéficie en 1994 d’une bourse Villa Médicis hors-les-murs pour un projet au Viêt Nam, et crée à son retour, son premier opus : le solo Múa, avec l’éclairagiste Yves Godin et le compositeur Kasper T. Toeplitz.
Elle poursuit son travail chorégraphique avec des projets allant à la rencontre de praticiens issus de champs disciplinaires des plus variés : l’astrophysicien Thierry Foglizzo et sa recherche sur les trous noirs aux côtés de six danseurs pour Distribution en cours (2000) ; les plasticiens Frédéric Lormeau pour Vasque fontaine/partition Nord (1998), Erik Dietman pour la performance Le modèle modèle modèle, hommage à Rodin (1999), Nicolas Floc’h pour Numéro (2002), La Feuille (2005) ; le DJ Jeff Mills pour le concert performé Oneness(2013).
En 2009, Emmanuelle Huynh concrétise un projet atypique de collaboration avec la maîtresse ikebana (art floral japonais) Seiho Okudaira : Shinbai, le vol de l’âme, au sein duquel ikebana et danse se répondent, donnant lieu à la création d’un « rikka » (bouquet) dans une scénographie de Nadia Lauro.
Son intérêt pour le Japon et les artistes japonais l’avait déjà amenée en 2008 à chorégraphier le duo Futago (« Jumelle »en japonais) dans le cadre de Monster Project, dialogue d’écritures chorégraphiques créé à Kyoto avec le chorégraphe Kosei Sakamoto, sur le thème du monstre. Et en 2011, elle crée Spiel, duo avec le danseur et chorégraphe butô japonais Akira Kasai.
Elle crée plusieurs spectacles à partir d’œuvres littéraires : Bord, tentative pour corps, textes et tables, projet chorégraphique avec textes de Christophe Tarkos et tables de Nicolas Floc’h (2001) et A Vida Enorme/épisode 1, duo qui sample des textes du poète portugais Herberto Helder (2003).
Emmanuelle Huynh élabore des écritures chorégraphiques qui se renouvellent sans cesse, propres à chaque projet. Dans Heroes (2005) pièce pour sept danseurs et un musicien, elle met en scène les figures héroïques de notre enfance ; Le Grand Dehors, conte pour aujourd’hui, créé en 2007, s’est attaché aux « danses perdues », danses que l’on abandonne durant un travail chorégraphique, et qui témoignent cependant d’un état du monde.
En 2012, dans Augures, sept personnages arpentent un lieu abandonné qui contient les vestiges de vies antérieures dont la leur. Nadia Lauro fait de ce lieu et son architecture, un huitième protagoniste.
En 2009, la création de Cribles au festival Montpellier Danse introduit un nouveau rapport à la musique dans le travail de la chorégraphe : la partition Persephassa (1969) de Iannis Xenakis génère l’architecture de cette pièce pour onze danseurs. La version Cribles/live en 2010 invite les six musiciens des Percussions Rhizome à performer la musique en direct. Elle approfondit le rapport danseurs/musiciens/gestes. Les percussionnistes entourent la danse et le public, selon la pensée de Xenakis.
Emmanuelle Huynh développe depuis une quinzaine d’années un travail pédagogique en direction des écoles d’art, des lieux de formation pour danseurs (ex.e.r.ce à Montpellier, Impulstanz à Vienne, Forum Dança à Lisbonne, International Dance Workshop Festival à Kyoto), pour acteurs (écoles supérieures des théâtres nationaux de Bretagne et de Strasbourg). Elle organise des sessions de travail regroupant des artistes de différents domaines : Hourvari, laboratoire instantané au Centre Pompidou en 2001, Edelweiss au CCN de Montpellier en 2003, Ligne d’arrivée dans le cadre de la résidence de la compagnie au Domaine départemental de Chamarande en 2004, Emanticipation en 2014 à la Fondation Galeries Lafayette.
Elle a mené, de 1992 à 2006, une série d'entretiens avec Trisha Brown publiés en décembre 2012 aux éditions Les Presses du réel : « Histoire(s) et lectures : Trisha Brown / Emmanuelle Huynh ». Elle prépare un livre à partir des échanges de travail avec Akira Kasai lors de la création de Spiel.
En juillet 2004, elle est directrice artistique du festival Istanbul Danse, projet de coopération entre artistes turcs et artistes français regroupant à la fois diffusion, pédagogie et débats.
De février 2004 à décembre 2012, Emmanuelle Huynh dirige le Centre national de danse contemporaine (CNDC) à Angers. Elle y met en œuvre son projet pour ce centre chorégraphique national qui est aussi une École supérieure exclusivement dévolue à la danse contemporaine. Elle refonde le projet pédagogique : elle y crée notamment la formation d’auteur Essais, qui dispense alors un « master danse, création, performance », en partenariat avec l’université Paris 8 Saint-Denis et l’école des beaux-arts d’Angers (Esba-Talm). Elle y accompagne ainsi les artistes émergents, notamment avec le festival Schools, dont la deuxième édition a lieu à Angers en 2011, et la troisième en 2013 au festival Montpellier Danse.
Les deux formations de l’école sont destinées à de jeunes artistes chorégraphiques, interprètes (Formation d’Artiste Chorégraphique) et auteurs (Essais). Le projet artistique du CNDC se déploie autour des cinq missions : création, École supérieure, résidences d’artistes, programmation de la saison danse au Quai, service éducatif et des publics.
En 2013, Emmanuelle Huynh réactive la compagnie MUA et continue son travail de création, d’actions pédagogiques diverses et de projets de coopérations internationales et trans-disciplinaires.
Depuis 15 ans, Matthieu Doze, Pascal Queneau et Nuno Bizarro accompagnent régulièrement l’ensemble de ses projets.
En octobre 2014, elle crée Tôzai!... pièce pour six danseurs et un rideau monumental de l’artiste Jocelyn Cottencin au Théâtre Garonne – scène européenne à Toulouse.
Parallèlement, sur les années 2014-2016, suite à l’invitation des services culturels de l’Ambassade de France à New York, Emmanuelle Huynh met en œuvre le projet A taxi driver, an architect and the High Line, avec Jocelyn Cottencin, un portrait de la ville de New York à travers son architecture, ses espaces, ses habitants, composé de films portraits et d’une performance. L’installation est créée à Passerelle Centre d'art contemporain, Brest en février 2016 et la performance qui active cette installation lors du Festival Danzfabrik / Le Quartz en mars 2016.
A l’occasion de la préparation de A taxi driver, an architect and the High Line, une collaboration au long cours se dessine avec la japonaise émigrée aux Etats-Unis, Eiko Otake, rencontrée en 2013. Celle-ci est ponctuée de présentations publiques (Bruxelles en mai 2015, New York en juin 2015 et février 2016, Berkeley en avril 2016…).
Emmanuelle Huynh prépare actuellement une pièce à partir de « Formation » l’œuvre autobiographique de Pierre Guyotat, dans un espace de Nicolas Floc’h.
De 2014 à 2016, elle est Maître-Assistant associée à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Nantes.
A partir de septembre 2016, elle devient Professeure dans le domaine de la chorégraphie, de la danse et de la performance à l’Ecole nationale des beaux-arts de Paris.
Source : site de la compagnie Mùa : http://emmanuellehuynh.fr/index.php/fr/biographies
CNDC - Angers
Le Centre national de danse contemporaine – CNDC – a été créé en 1978 à l’initiative du Ministère de la Culture et de la Ville d’Angers. Il faisait suite au B.T.C. Ballet théâtre contemporain dirigé par Françoise Adret et Jacques-Albert Cartier, transféré à Nancy. Conçu comme école de chorégraphes et le siège d’une compagnie permanente, il est dirigé par Alwin Nikolais pendant trois ans.
Lorsque Viola Farber lui succède en 1981, l’école se spécialise dans la formation de danseurs. Viola Farber constitue une nouvelle compagnie et inaugure un programme de formation pédagogique.
En avril 1984, la direction du CNDC est confiée à Michel Reilhac. Le centre forme toujours des danseurs interprètes et des professeurs. Il n’abrite plus de compagnie permanente mais sert de plateforme de production grâce à des résidences. Sont alors présentes de grandes compagnies de renommée internationale (en résidence pour deux à trois mois) et des compagnies plus jeunes (dans le cadre des « Quartiers d’été »). C’est ainsi que Merce Cunningham et sa compagnie inaugurent le grand studio Bodinier et que se succèdent des personnalités telles que Régine Chopinot, Maguy Marin, Odile Duboc, Dominique Bagouet, Mathilde Monnier et Jean-François Duroure, Edouard Lock, Hervé Robbe, Philippe Decouflé, Catherine Diverrès et Bernardo Montet, Daniel Larrieu, Trisha Brown, Wim Vandekeybus…
En avril 1988 la nouvelle directrice, Nadia Croquet, continue de développer une politique visant à soutenir la création, avec une ouverture plus spécifique sur l’Europe. En janvier 1993, Joëlle Bouvier et Régis Obadia sont nommés directeurs artistiques du CNDC alors labellisé CNDC l’Esquisse.
Le CNDC, devenu centre chorégraphique national (CCN) dans les années 1990, renforce sa mission de pôle chorégraphique grâce à la production de spectacles et à son rôle de conseiller artistique tout en poursuivant la formation. Parallèlement, de 1986 à 2006, il travaille avec le Nouveau Théâtre d’Angers, centre dramatique national, pour proposer une programmation de spectacles chorégraphiques, accroissant ainsi l’audience et la lisibilité de la danse auprès des publics en multipliant les regards sur la création contemporaine.
En février 2004, le CNDC est placé sous la direction de la chorégraphe Emmanuelle Huynh, il entend alors perpétuer la tradition de l’expérimental propre à la danse contemporaine et proposer une école en lien avec les dynamiques de la création contemporaine. A partir de 2011, l’Ecole du CNDC est dotée de deux formations d’envergure, l’une conduit au Diplôme national supérieur professionnel de danseur (DNSPD) et à la licence, la seconde prépare à un master.
Robert Swinston, nommé en 2012 directeur artistique du CNDC par le Conseil d’administration, prend ses fonctions en janvier 2013. Créer et encourager la création, faire fructifier l’héritage de Merce Cunningham, programmer des spectacles dans des esthétiques variées, former des artistes autonomes, polyvalents et d’un haut niveau ainsi que favoriser l’émergence de nouveaux talents, tel est l’objet de son projet pour le CNDC. Transmettre aux publics les fondements d’une démarche de création, sensibiliser les jeunes et faire rayonner le CNDC tant à l’échelle locale, que nationale et internationale, tels sont les objectifs de Robert Swinston pour le CNDC.
Les directeurs du CNDC depuis sa création :
Alwin Nikolais (de septembre 1978 à juillet 1981)
Viola Farber (de septembre 1981 à juillet 1983)
Michel Reilhac (de mars 1984 à décembre 1987)
Nadia Croquet (de mars 1988 à décembre 1991)
Joëlle Bouvier et Régis Obadia (de janvier 1993 à juin 2003)
Emmanuelle Huynh (de février 2004 à décembre 2012)
Robert Swinston (de janvier 2013 à juin 2020)
Noé Soulier depuis juillet 2020
A Vida Enorme/épisode 1
Chorégraphie : Emmanuelle Huynh
Interprétation : Nuno Bizzaro, Catherine Legrand
Texte : Herberto Helder
Lumières : Yves Godin
Son : Sandy Notarianni, Christophe Vignon
Autres collaborations : Jean-Paul Quéinnec, Nuno Bizzaro (voix), Emmanuelle Huynh (voix)
Production / Coproduction de l'œuvre chorégraphique : Coproduction Múa Bonlieu - scène nationale d’Annecy Festival d’Automne à Paris Les Spectacles vivants - Centre Pompidou Centre chorégraphique national de Montpellier Languedoc-Roussillon Centre chorégraphique national de Tours avec le soutien de La Métive - lieu de résidence et de création pluridisciplinaire en Creuse Le Quartz - scène nationale de Brest Le studio 82 - Marie Coquil à Brest La Ménagerie de Verre à Paris Christian Sébille (Césarée)
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