La Création du monde 1923-2012
2012
Chorégraphe(s) : Börlin, Jean (Sweden) Linyekula, Faustin (The Democratic Republic of the Congo)
Présentée dans la/les collection(s) : Maison de la danse
La Création du monde 1923-2012
2012
Chorégraphe(s) : Börlin, Jean (Sweden) Linyekula, Faustin (The Democratic Republic of the Congo)
Présentée dans la/les collection(s) : Maison de la danse
La Création du monde 1923-2012
Le 25 octobre 1923, au théâtre des Champs-Elysées à Paris, a lieu la première de La Création du monde, réalisé sous la direction de Rolf de Maré, fondateur des Ballets suédois, avec la collaboration du poète et écrivain Blaise Cendrars pour l'argument, de Darius Milhaud pour la musique et de Fernand Léger pour les décors et costumes.
Ensemble, ils conçoivent un spectacle où se mêlent couleurs vives et sonorités nouvelles, faisant référence aux formes et mythes africains.
Le thème, la naissance de la Terre et du Ciel, l'apparition de la vie et de l'homme, la rencontre d'un couple, donne le mouvement du ballet chorégraphié par Jean Börlin.
Quête d'une innocence perdue après le traumatisme de la première guerre, La Création du monde est une oeuvre de synthèse qui cherche à mettre en forme un nouveau mode d'expression artistique, tout en faisant l'impasse, malgré l'engagement politique avéré d'un Blaise Cendrars, sur le contexte politique terrible de l'Afrique des années 20.
En se saisissant de ce ballet, le chorégraphe congolais Faustin Linyekula confronte les regards, ceux d'un Occident en quête éper- due de lendemains meilleurs, et ceux d'un continent qui n'en finira plus de payer le prix pour maintenir et renflouer les vieux empires sur le déclin.
C'est en lisant du Du Noir au nègre de Sylvie Chalaye, que Faustin Linyekula découvre l'existence de ce premier ballet d'inspiration nègre. Il y réfléchit pendant plus de cinq ans, période durant laquelle il se documente sur le ballet, s'en imprègne et se l'approprie pour en imaginer sa version.
La Création du monde 1923-2012 intégre, à la manière d'une citation, la version originale du ballet, remontée par Millicent Hodson et Kenneth Archer, mais nous propose avant tout une mise en perspective avec le parcours et le regard de Faustin Linyekula.
Un regard esthétiquement et politiquement acéré.
Texte de Fabienne Arvers pour le Théâtre de la Ville de Paris
Börlin, Jean
Jean Börlin est un danseur et chorégraphe suédois né à Härnösand le 13 mars 1893 et mort à New York le 6 décembre 1930. Il a travaillé avec Michel Fokine qui fut son professeur à Stockholm.
Jean Börlin était très apprécié de Michel Fokine, qui dira plus tard du danseur suédois « Il est celui qui me ressemble le plus ! Une nature ! Une extase ! Le sacrifice fanatique d'un corps meurtri afin de donner le maximum de l'expression chorégraphique ».
Formé à l'école du Ballet royal suédois, il entre dans la troupe en 1905 et est nommé premier danseur par Fokine en 1913. Il rejoint son maître à Copenhague en 1918, puis voyage en Europe et découvre la danse moderne.
Recommandé par Fokine, il est engagé aux Ballets suédois, fraîchement constitués par Rolf de Maré. Cette étape marquera ses débuts de chorégraphe, puisque la grande majorité des chorégraphies des Ballets suédois portent son nom. Il danse pour la compagnie à une époque où elle est en constante concurrence avec les Ballets russes de Serge de Diaghilev.
À partir de 1920, il assume les fonctions de danseur principal, professeur, maître de ballet et chorégraphe. Salué par la critique française, Börlin est considéré comme le successeur de Vaslav Nijinski.
Jean Börlin est emporté par la maladie en 1930, alors qu'il n'avait que 37 ans.
Source : Wikipedia
Linyekula, Faustin
Danseur, chorégraphe, Faustin a toujours un livre en tête, un chemin à prendre, un sac tout juste défait à refaire, une histoire à raconter, une ruine à reconstruire… entre Kisangani où il vit aujourd’hui au Nord-Est de la République Démocratique du Congo (ex Zaire, ex Congo Belge, ex état indépendant du Congo…), Kinshasa, Paris et le monde…
Tout commence à Kisangani avec une bande d’amis férus de théâtre, emmenés par un grand frère, Kabako, qui mourra quelques années plus tard à la frontière de l’Ouganda d’une maladie si anachronique en cette fin de Xxe siècle qu’elle n’ose plus guère dire son nom, la peste…
En 1993, Faustin quitte un pays de fin de règne, celui de Mobutu, et de début de chaos et s’installe à Nairobi, débutent les allers et retours entre l’Ouganda, le Rwanda et le Kenya. En 1997, il fonde avec Opiyo Okach et la danseuse Afrah Tenambergen la première compagnie de danse contemporaine au Kenya, la compagnie Gàara.
Leur première création, Cleansing, exploration des symboliques du nettoyage et de la purification, est primée aux Rencontres chorégraphiques africaines de Luanda en 1998. Malgré le succès, Faustin quittera la compagnie quelques mois plus tard pour reprendre la route entre la France, l’Afrique du Sud, la Réunion et la Slovénie.
En juin 2001, s’impose le retour au Zaïre devenu République Démocratique du Congo, déchiré par plusieurs années de conflits meurtriers, le séjour de quelques semaines pour un atelier devient un choix de vie. Faustin met sur pied les Studios Kabako, structure pour la danse et le théâtre visuel, « un lieu où l’on travaille, où toujours on cherche et où parfois l’on trouve, un lieu où l’on doute mais où certains soirs s’impose une certitude ». Avec quatre danseurs qu’il forme, il crée Spectacularly Empty, carnet un rien désespéré d’un retour au pays natal… Commence alors une longue réflexion sur l’histoire et une mémoire collective sans cesse malmenée, bousculée, détournée par des dirigeants en mal de légitimité, incapables de penser le futur, mais aguerris à l’art délicat du passe-passe et de la substitution.
Suivent Triptyque sans titre (2002), Spectacularly Empty II (2003), recréation pour boîte noire de la pièce de 2001, Radio Okapi (2003-04), performance mêlant radio en direct et artistes invités, chaque soir différents, Le Festival des mensonges (2005-06), veillée autour de la petite et de la grande histoire du Congo et The Dialogue Series: iii. Dinozord (2006).
En 2007, Faustin travaille sur la mise en scène d’un texte de Marie-Louise Bibish Mumbu La Fratrie errante. En 2008-09, il crée more more more… future, opéra ndombolo rock qui a tourné dans le monde entier et a reçu le Bessie Award de la meilleure composition musicale pour Flamme Kapaya en 2012.
En 2009, il met en scène pour la Comédie Française (Studio Théâtre) et le Théâtre de Gennevilliers Bérénice de Jean Racine, une Bérénice qu’il reprend à sa façon et avec des comédiens congolais en 2009 : Pour en finir avec Bérénice.
En 2011, il imagine sur son premier solo, Le Cargo, qui tourne toujours sur les scènes du monde entier. L’année suivante, il revisite à la demande du KVS Dinozord, une pièce de 2006, naît Sur les traces de Dinozord.
Après Drums and Digging présentée au festival d'Avignon en 2013, Faustin vient de signer un solo pour la danseuse sud-africaine Moya Michael The Dialogue Series: IV Moya (2014), ainsi que le projet Statue of Loss, autour des soldats congolais ayant combattu en Europe lors de la première guerre mondiale.
Parmi les autres collaborations, il faut noter la rencontre avec Raimund Hoghe qui imagine pour Faustin le duo Sans-Titre (2009) et La Création du monde 1923-2012, objet grandiose et non identifié pour 24 danseurs du Ballet de Lorraine (Nancy) et Djodjo Kazadi.
Faustin enseigne régulièrement en Afrique, aux Etats-Unis (University of Florida - Gainesville, University of Arizona - Tempe…) et en Europe (Parts, CNDC Angers, Impulstanz…). En 2007, il reçoit le Grand Prix de la Fondation Prince Claus pour la Culture et le Développement et a reçu en 2014 le grand Prix de la Fondation CurryStone pour le travail développé avec les Studios Kabako sur Kisangani.
En 2016, Faustin sera Artiste associé de la ville de Lisbonne.
Faustin a développé également une pratique d'ingénierie du son et a mixé plusieurs albums enregistrés aux Studios Kabako, notamment avec Flamme Kapaya et Pasnas.
Source : Site internet de Studios Kabako
En savoir plus : www.kabako.org
CCN - Ballet de Lorraine
Dirigé depuis juillet 2011 par Petter Jacobsson, le Centre Chorégraphique National - Ballet de Lorraine est dédié aux écritures chorégraphiques contemporaines depuis l’obtention du label de CCN en 1999.
Il est pensé comme le lieu de tous les possibles en matière de recherche, d’expérimentation et de création artistiques. Il se veut une plate-forme ouverte aux différentes disciplines, un espace de rencontres des multiples visions de la danse d’aujourd’hui. Le CCN – Ballet de Lorraine, et ses 26 danseurs, forment ainsi l’une des compagnies chorégraphiques contemporaines de création et de répertoire les plus importantes d’Europe, présentant des œuvres marquantes de chorégraphes majeurs.
En savoir plus : http://ballet-de-lorraine.eu
La création du monde 1923-2012
Chorégraphie : Recréation de 2012 : Faustin Linyekula Recréation de la chorégraphie de 1923 : Millicent Hodson et Kenneth Archer // d’après Jean Börlin, version de 2000 recréée et remise en répétition par Millicent Hodson
Assistance à la chorégraphie : Christophe Béranger
Interprétation : CCN-Ballet de Lorraine
Scénographie : Jean-Christophe Lanquetin
Musique originale : Darius Milhaud
Musique additionnelle : Fabrizio Cassol
Lumières : Virginie Galas - Recréation lumières Olivier Bauer
Costumes : Lamine Badian Kouyaté
Décors : Rideau, dessins et costumes : Dessins d’après Fernand Léger, version de 2000 recréés et supervisés par Kenneth Archer
Autres collaborations : Répétitrice Isabelle Bourgeais
Danse et arts numériques
Danse et arts plastiques
Danse et arts plastiques sont parfois en collaboration sur scène. Ce Parcours ne peut aborder toutes les formes de leurs relations ; il tente seulement de montrer l'importance de la création plastique dans certaines chorégraphies.
La filiation « américaine » de la danse moderne. [1930-1950] De la Modern Dance expressive à une vision moderne abstraite.
La part des femmes, une traversée numérique
Pourquoi je danse ?
Collaborations artistiques
Petit panorama de collaborations artistiques, des « couples » de chorégraphes aux créations impliquant des musiciens ou des plasticiens, via quelques rencontres atypiques
La chorégraphie Belge contemporaine
Ce parcours présente les différents chorégraphes qui ont marqué le territoire belge.
Des genres et des styles
La danse est un terme bien vaste qui comprend beaucoup de spécificités. Ils dépendent de la culture d’un pays, d’une époque, d’un lieu. Ce Parcours propose une visite entre les genres et les styles de la danse.
Carolyn Carlson, a woman of many faces
Étranges spectacles
Des spectacles atypiques de danse contemporaine qui réinventent le rapport à la scène.
La danse classique occidentale entre dans la modernité du 20e siècle : Les Ballets russes et les Ballets suédois
Si le 19e siècle est celui du romantisme, l’entrée dans le nouveau siècle est synonyme de modernité ! Ce sera quelques décennies plus tard que lui sera attribué a posteriori un nom : « le néo-classique ».