Pudique acide / Extasis
Recréation2011 - Réalisateur-rice : Zeriahen, Karim
Chorégraphe(s) : Monnier, Mathilde (France) Duroure, Jean-François (France)
Présentée dans la/les collection(s) : Centre national de la danse , Compagnie Mathilde Monnier - Association MM
Producteur vidéo : Centre chorégraphique national de Montpellier Languedoc-Roussillon
Vidéo intégrale disponible au CND de Pantin
Pudique acide / Extasis
Recréation2011 - Réalisateur-rice : Zeriahen, Karim
Chorégraphe(s) : Monnier, Mathilde (France) Duroure, Jean-François (France)
Présentée dans la/les collection(s) : Centre national de la danse , Compagnie Mathilde Monnier - Association MM
Producteur vidéo : Centre chorégraphique national de Montpellier Languedoc-Roussillon
Vidéo intégrale disponible au CND de Pantin
Pudique acide / Extasis [recréation]
de Mathilde Monnier et Jean-François Duroure
Création 20 juin 2011 . en ouverture du Festival Montpellier danse 2011 en Languedoc-Roussillon . Festival Uzès danse . Uzès
Pudique acide a été créé en mars 1984 à New York et Extasis en novembre 1985 à la Maison de la danse de Lyon
Le remontage inédit, que proposent Mathilde Monnier et Jean-François Duroure pour Montpellier Danse, des deux premières pièces qu'ils créent ensemble - "Pudique acide" et "Extasis" - s'inscrit précisément dans le désir de réappropriation et de transmission d'un matériau de création - deux nouveaux danseurs prenant la place des créateurs initiaux, les chorégraphes eux-mêmes. C'est aussi la réaffirmation d'un engagement spécifique, témoignage de folle jeunesse et d'emballement, pour exister à découvert. De fait, les deux pièces créées, la première à New York en 1984, la seconde à Lyon un an plus tard, saisissent la danse - et la figure du duo en particulier - là où se cristallisent, à l'époque, formes archétypales et interrogations nouvelles.
Conçues par ailleurs en pleine période d'abstraction américaine - inévitable héritage cunninghamien auprès des danseurs européens -, les deux pièces affirment la primauté d'un corps à corps à deux comme un acte plus théâtral que simplement formaliste. Certes, la danse y est-elle exécutée sans paroles, mais son caractère foncièrement expressionniste, combatif et humoristique, fait en réalité que la danse y “parle” d'une autre façon. Les références distinctes à Kurt Weill, et à un imaginaire que les auteurs disent “espiègle”, prêtent à ces actes dansés les revendications des mouvements punk et hip hop pour les traduire dans un univers bourré d'énergie. Atmosphère haletante sous les sunlights d'un cabaret berlinois…
Lise Ott - pour le programme du Festival Montpellier danse 2011
Date de mise à jour 10 octobre 2013
Monnier, Mathilde
Mathilde Monnier occupe une place de référence dans le paysage de la danse contemporaine française et internationale. De pièce en pièce, elle déjoue les attentes en présentant un travail en constant renouvellement.
Sa nomination à la tête du Centre chorégraphique de Montpellier Languedoc-Roussillon en 1994 marque le début d’une série de collaborations avec des personnalités venant de divers champs artistiques (Jean-Luc Nancy, Katerine, Christine Angot, La Ribot, Heiner Goebbels...).
Elle crée plus de 50 pièces chorégraphiques présentées sur les grandes scènes internationales du festival d’Avignon au Théâtre de la Ville de Paris en passant par New York, Vienne, Berlin, Londres et reçoit plusieurs prix pour son travail (prix Ministère de la culture, Grand Prix SACD).
Après avoir dirigé le CN D Centre national de la danse à Paris, Mathilde Monnier reprend en 2019 son travail de création avec plusieurs pièces Please Please Please (2019) qu’elle crée en collaboration avec La Ribot & Tiago Rodiguez, Records (2021) et Black Lights (2023).
Depuis 2020, Mathilde Monnier est résidente avec sa compagnie à la Halle Tropisme à Montpellier.
Source et en savoir plus : https://www.mathildemonnier.com/fr/
Duroure, Jean-François
Jean-François Duroure, gymnaste accompli à dix ans, enchaîne les stages de danse, Odile Duboc, Josette Baiz et puis Andy Degroat, Mark Tompkins, Hideyuki Yano. Il prend des cours à quartorze ans chez Dominique Bagouet qui vient de s'installer à Montpellier. Il est diplômé de la Fédération française, option danse classique et jazz à 16 ans. Accepté à The Place à Londres, il choisit à 16 ans celle du Centre national de danse contemporaine d'Angers (CNDC) qui va ouvrir avec Viola Farber, chorégraphe américaine. Après sept mois d’école, il entre dans la compagnie Viola Farber, disciple de Merce Cunningham et danse avec François Verret où il rencontre Mathilde Monnier. En 1984, il obtient une bourse du Ministère de la Culture. Ils s’expatrient tous les deux à New York pour étudier la technique Cunningham de ce grand maître chorégraphe et pédagogue américain.
Jean-François Duroure et Mathilde Monnier créent leur premier duo espiègle, combatif et humoristique, Pudique Acide en 1984 à New York. Accompagné d’une musique de Kurt Weill, ce duo est une explosion irrévérencieuse et virtuose, un mélange des genres dans l’impertinence des costumes, tutu et froufrous blancs, kilts et le choix de la musique. Leur danse éclate et explore toutes les possibilités du paraître et de l’être. Leur second duo, Extasis, est créé en 1985 à la Maison de la danse de Lyon.
A 19 ans, une semaine après la création de Pudique Acide, Pina Bausch l'engage au Tanztheater de Wuppertal en Allemagne où il participa à la création d’Auf dem Gebirge hat man ein Geschrei gehört, puis reprend le rôle de Jacques Patarozzi dans la pièce Renate wandert aus.
Créés en pleine émergence de la jeune danse contemporaine française des années 80 éprise de liberté, Pudique acide et son second volet Extasis, marquent un tournant et projettent les danseurs dans leur époque. S’ensuivront dans le cadre de leur association De Hexe, Mort de rire et le film Nuit de Chine (1987). Leur univers apporte une fraîcheur pétillante et virtuose, emblématique de l'épisode charnière de l’histoire de la jeune danse française.
En 1988, il fonde la compagnie Jean-François Duroure. Il crée La Anqâ (1988), La Maison des plumes vertes (1988), Cosmono nox (1990), C’est à midi que l’obscurité s’achève (1991). En 1993, trois créations seront présentées au Festival d'Avignon au Cloître des Célestins : Le Langage des Oiseaux, L'Ephémère et La Nuit Partagée. Cette dernière ouvre la voie de la première collaboration d'envergure mêlant danse contemporaine et danse urbaine. Précurseur sur ce terrain, de nombreux chorégraphes continueront par la suite à explorer ces nouveaux horizons. Rossignol & Palimpseste (1993) inaugure cette fois le champ du spectacle jeune public avec une exigence créative sans concession. Après une tournée de plus de 80 dates en France, il s'envolera en 1994 au Ghana pour collaborer avec le Ballet National du Ghana. 1995 sera l'année du Jazz et d'une collaboration mémorable avec la Compagnie Lubat avec laquelle il créera un spectacle baroque et flamboyant intitulé L'Enchantier, une trans musicale qui fera l'ouverture du Festival Sigma de Bordeaux. Ce sera également l'occasion de rencontres artistiques mémorables avec l'accordéoniste Marc Perrone pour un duo lumineux et cinématographique.
En 1996, le Festival Fin de Siècle de Nantes, qui rendra un hommage d'envergure à l'Afrique du Sud en invitant plus de 200 artistes, commande à Jean-François Duroure la soirée d'ouverture au Palais des Congrès. Sa création What are you doing here ? voit le jour après plus de 18 mois de résidence à Johannesburg (Soweto, Eastrand et Alexandra). Très appuyé par le nouveau gouvernement de Mandela, le spectacle se produira au théâtre mythique The Market Theater de Johannesburg avant de partir pour une tournée en France et à Durban au Kwazulu Natal. Barbara Masekela, figure de la lutte anti-apartheid et ambassadrice d'Afrique du Sud en France assistera à une représentation exceptionnelle au Manège de Reims. Jean-François Duroure explore tous les champs de la création, chorégraphique, corps et voix, texte et écriture chorégraphique. Il est chorégraphe sur trois pièces mises en scène par Georges Lavaudant : Terra incognita (1993), Hamlet (1994) et Lumières (1995), sur une pièce mise en scène par Marcel Maréchal, Les Enfants du Paradis (1997), puis sur Peer Gynt (2004) avec le metteur en scène Patrick Pineau.
Mathilde Monnier recrée avec Jean-François Duroure Pudique acide / Extasis au festival Montpellier Danse (2011), dans le désir de réappropriation et de transmission d'un matériau de création à deux nouveaux danseurs. Pour Jean-François Duroure, la danse est transmission.
En 2001, il devient chorégraphe responsable des études chorégraphiques au Conservatoire Cité de la Danse et de la Musique de Strasbourg où il affine une pédagogie de la danse de l'improvisation et de la création individuelle comme expression de l'intériorité humaine. Transversalité, richesse des rencontres entre les individus, pédagogie et création, avec des professionnels, des amateurs, Jean-François Duroure développe un enseignement personnel basé sur l'étude du mouvement, sa dynamique, sa qualité et sur la présence scénique nécessaire que l'on peut atteindre en relation avec les autres arts et notamment celui de la musique.
La SACD se joint à l’ensemble des auteurs et autrices qu’elle représente, pour envoyer ses sincères condoléances à sa famille et à ses proches.
Joanne Leighton, vice-présidente Musique et danse de la SACD.
Source : SACD
Zeriahen, Karim
Un autre mouvement
Des images du spectacle vivant au vivant des images, le réalisateur et artiste vidéaste Karim Zeriahen semble avoir trouvé le chemin le plus court. Depuis le début des années 90, où il embarque sur la tournée Sud-Américaine du Cargo avec Philippe Decouflé, il met en mouvement l'art de la scène, la danse contemporaine le plus souvent.
Karim Zeriahen entame un compagnonnage fructueux avec Mathilde Monnier installée à Montpellier. Stop, Videlilah ou Le jour de nuit, courts films adaptés de créations de la chorégraphe puis La place du singe, captation d'un duo vivifiant où Mathilde Monnier y donne la réplique à l'écrivaine Christine Angot sont les témoins de ces échanges. A chaque fois la caméra de Karim Zeriahen investit ses territoires en mouvement, une gestuelle non pas figée mais magnifiée.
Le chorégraphe Herman Diephuis rejoint bien vite cette galerie de portraits dansants. On aura vu également des documentaires qui d'Albert Maysles à Hubert de Givenchy de Joe Dalessandro à Paul Morrissey imposent la signature de Karim Zeriahen. Une manière de filmer à la gestuelle assurée. Aujourd'hui, le réalisateur s'attache dans un projet nouveau à "aller chercher au delà des traits physiques dans les infimes mouvements du langage du corps". Soit une collection de portraits filmés comme autant de pièces uniques qui ne sont pas sans rappeler la tradition des portraits de maîtres ou de commande. Ces tableaux vivants voient les modèles poser devant la caméra de Karim Zeriahen pendant un temps donné quasiment immobiles laissant apparaître d'infimes traces de respiration, de battements de cils, de mouvements d'yeux. Filmés puis retransmis en boucle sur une écran plat doté d'une carte mémoire.
Avec cette collection en train de se constituer, Karim Zeriahen s'interroge, à sa façon documentaire autant que plasticienne, sur ce monde virtuel abreuvé d'images. En prenant le temps de la pause, et ses modèles avec lui, il questionne notre regard.
A vue d'œil.
Source : Philippe Noisette, Site internet de Karim Zeriahen
En savoir plus : www.karimzeriahen.com
Pudique acide / Extasis
Chorégraphie : Mathilde Monnier et Jean-François Duroure
Interprétation : Sonia Darbois, Jonathan Pranlas
Musique originale : Kurt Weill, Bernard Hermann
Lumières : Éric Wurtz
Costumes : Laurence Alquier
Production / Coproduction de l'œuvre chorégraphique : de Hexe, Maison de la danse de Lyon Remerciements Institut français de Copenhague Coproduction recréation Théâtre de la Cité Internationale - Paris, Théâtre Garonne - Toulouse, Centre chorégraphique national de Montpellier Languedoc-Roussillon Avec l'aide du Conservatoire de Strasbourg, Cité de la musique et de la danse
Durée : 23' / 25'