JAZZ - Variation n°20 - Épreuves de danse 2025
Fin de cycle diplômant, garçon 1ère option2024 - Réalisateur-rice : Le Mao, Gilles
Chorégraphe(s) : Duc, Emmanuelle (France)
Présentée dans la/les collection(s) : Ministère de la Culture , Épreuves de danse 2025
Producteur vidéo : La Huit Production
JAZZ - Variation n°20 - Épreuves de danse 2025
Fin de cycle diplômant, garçon 1ère option2024 - Réalisateur-rice : Le Mao, Gilles
Chorégraphe(s) : Duc, Emmanuelle (France)
Présentée dans la/les collection(s) : Ministère de la Culture , Épreuves de danse 2025
Producteur vidéo : La Huit Production
JAZZ - Variation n°20 - Fin de cycle diplômant, garçon 1ère option - Épreuves de danse 2025
Variation n°20
(commande 2025)
Rhizome
Fin du cycle diplômant (DEC)
Support de l'épreuve d’admission de l’EAT
1ère option
Garçon
Pourquoi ce titre ?
Le rhizome s'agglomère, contient de l'énergie, se répand, puis émerge du sol et se libère. Il représente à la fois un démarrage, une esquisse... mais aussi la puissance de la nature à se déployer. La percée du sol n'est pas seulement verticale, mais continue de créer un réseau végétal, devenant le lien entre air, terre et eau, entre ciel et sol, parcourant son chemin entre l'au-dessus, l'au-dessous et un horizon irrégulier...
Le concept de Rhizome existe aussi en philosophie, en sociologie, en art et même en mathématiques ou en politique. Le rhizome désigne une structure évoluant en permanence, dans toutes les directions horizontales, dénuée de niveaux, dans laquelle l'organisation des éléments ne suit pas une ligne de subordination mais où tout élément peut influencer un autre élément de la structure, sans aucune hiérarchisation.
« Le rhizome possède une mobilité essentielle et une souplesse qui rendent possible sa transformation permanente » M. Buydens, Sahara, l'esthétique de Gilles Deleuze, Paris 1990.
En termes d’interprétation, c’est l’aspect horizontal et multi-directionnel du rhizome qui m’a intéressée. Ce phénomène d'augmentation progressive, de conquête de territoire peut apparaître dans la variation, à travers une relation importante à l'espace, au déplacement. Le rhizome appelle à un continuum, dans un rapport intime entre temps et espace qui invite à une perception du corps et du mouvement en plusieurs dimensions, spatiale en mêlant les plans et axes créant ainsi des volumes, mais aussi poétique et musicale. Il appelle aussi à développer la sensation du sol, conçu comme un terreau, duquel naît et démarre le mouvement, ce qui va induire un travail d’appuis/de pied approfondi pour garantir la liberté du haut du corps.
J'invite le danseur souhaitant interpréter cette variation à se sentir animé par l'idée que l'être humain habite humblement l'espace que lui offre la nature et à trouver des repères spatiaux temporels dans son mouvement dansé, des points d'appuis et des directions claires dans ses déplacements. Je l'encourage aussi à aborder cette variation sans jugement, sans comparaison : à partir d'où il en est, avec ce qu'il est. Bien sûr, cette variation nécessite d'être déjà outillé techniquement, il faudra aussi avoir confiance en son corps et au travail en conscience qui va permettre la progression.
Enfin, j'envisage cette variation comme un cadre mouvant dans lequel spatialité, musicalité et écriture doivent être respectés, tout en laissant une place à l'appropriation et à l'interprétation du danseur.
La variation est portée par la musique Lyrical Ground composée par Pascal Dessein. Elle est introduite par une atmosphère sonore mystérieuse, invitant à la complicité avec le sol suivie d'une partie swing qui se veut tellurique, parsemée de syncopes et d'accentuations. S'ensuit un 6/8 africain plus rapide, dans lequel la contrebasse s’immisce avec harmonie dans les espaces de plus en plus larges entre la percussion africaine et les envolées pianistiques, emmenant ainsi progressivement la danse sur un terrain lyrique. La composition musicale doit permettre l'élévation du corps vers de plus en plus de spirales, tout en nourrissant toujours, par le biais de la rythmicité, la sensation de garder « les pieds sur terre ».
La qualité principale recherchée chez le danseur est la circulation entre le haut et le bas du corps, en favorisant un bassin disponible, transmetteur des messages des pieds jusqu'à la tête et inversement, en passant par la mobilité des volumes et de la colonne vertébrale.
STRUCTURE DE LA VARIATION EN LIEN AVEC LA MUSIQUE
Introduction : 8 temps + 8 temps + 4 temps / 8 temps + 8 temps + 4 temps
L'introduction musicale doit permettre au danseur de trouver ancrage et confiance dans ses appuis, d'instaurer sa relation au sol par la tactilité des pieds. Cette partie permet aussi de se situer dans son espace de danse par le regard et les tracés du mouvement. Les mesures de 4 temps correspondent à des moments de calme dans les appuis, pour poser le regard et anticiper l'organisation corporelle attendue pour la suite.
Partie swing (110 BPM) : 8 x 8
On y trouve une marche swing (cat walk), les pieds avancent avec assurance, dans une qualité de glissé. La syncope est bien marquée musicalement et dans le corps. S'ensuit un déboulé impulsé avec une accélération, puis une marche circulaire. Le barrel turn commence de dos (un tour) et se termine de face avec un saut de chat (un demi-tour), en cherchant à toujours rester hors de l'axe. S'ensuivent des impacts, en référence à la relation au sol de Jack Cole, incluant la dynamique du hinge et le sens du balancé. La remontée du sol débouche sur des sauts aérés, à la manière de Fred Astaire, Gene Kelly et bien d'autres danseurs de comédies musicales, à aborder avec un sens de poids et de respiration.
Cette partie swing se poursuit et se termine avec des percussions corporelles d'une durée de 2 x 8 incluant une accélération sur la dernière mesure de 4 temps qui correspond à l'appel du 6/8 Africain.
Partie en 6/8 Africain (136 BPM) :
– Partie mélodique : en 3 x 8 + 1 x 6 + 5 x 8
On y trouve un déplacement incluant des pas de base, un grand drag incluant un port de bras issu de la technique Horton, puis un drag turn avec un haut du buste relâché et du volume dans le dos. La phrase de 6 temps correspond à une descente contrôlée du jaillissement qui suit le drag turn.
Il est possible d'adapter l'acrobatie sur les mains, à expérimenter de séance en séance en maîtrisant des équilibres sur les deux mains, en actionnant la bascule du bassin nécessaire à aller poser les pieds vers la diagonale avant jardin ainsi que l'apprivoisement de l'espace arrière. Les poignets doivent être bien échauffés.
Après la course passant par le centre, il y a un passage avec un jeu d'appuis rythmique qui reviendra à la fin de la variation. Un fan kick de dos puis un moment de relâché avec la ½ pointe droite qui dessine des 8 d'avant en arrière de la jambe de terre. Ce moment est un mouvement tellurique, qui sert d'appel pour l'élévation en tilt.
- Partie planante : en 4 x 8)
Cette partie, qui peut être comptée deux fois plus lentement correspond à un manège qui se danse dans un continuum, parsemé d'impulsions en se connectant avec les cymbales. L'écriture invite à la spirale, descendante ou ascendante, au vertige.
– Partie lyrique : en 6 x 8
Cette partie commence par deux moments de lenteur et correspond ensuite à la grande diagonale de fin allant d'avant jardin à fond cour. En lenteur, le penché arabesque nécessite de bien plier dans la jambe de terre en allant chercher la pliure de la hanche.
Les 4 Texas T en arrière grandissent jusqu'à emmener le danseur au centre du plateau. Un travail de changement de spots (regard fovéal) est à mettre en place ensuite pour le double pencil turn et le rond de jambe pour bien appuyer la direction diagonale fond. Cette partie s'achève sur deux sauts dont un temps levé et un saut parapluie très aérés, en relation avec les impulsions musicales.
- Riff : 2 x 8
Cette courte partie très rythmique permet un break, avec une reprise du jeu d'appuis présent au début du 6/8 africain. La suspension suivante se fait en en attitude parallèle à la seconde. Puis l’on s'ancre dans le sol en 4ème jazz pour une circulation des trois volumes : bassin / cage / tête. S’ensuivent cinq accents musicaux et corporels impulsés se font dans un rapport fusionnel avec la musique avant le retour au calme final.
La musique se termine en douceur, invitant à un retour au calme dans un passage au sol avec un enchevêtrement de mouvements roulés pour terminer en prenant des appuis sur le sol, avec largeur pour étirer le coude droit qui happe tout le corps, dont le bassin, vers le ciel.
QUELQUES CONSEILS :
– Qualifier chaque appui.
– Favoriser la prise d'espace.
– Chercher les poids de tête, du buste, les déséquilibres.
– Aller dans un plié profond avant chaque élévation, levé de jambe (tilt, fan kick, arabesque se poursuivant en rond de jambe en dedans).
– Être attentif à garder la conscience et la présence des deux bras même quand l'un est plus actif que l'autre.
– Développer un regard vif et ouvert, une présence à soi.
– Rester constamment dans une écoute de la musique.
– Chercher la sensation de s'intégrer totalement à l'espace.
– S’approprier l'écriture pour la faire sienne, travailler régulièrement, affiner.
– Respirer pour gagner en endurance et profiter.
QUELQUES IDEES D'IMPROVISATIONS POUR DEVELOPPER LES QUALITES PROPRES A LA VARIATION :
– Fermez les yeux, et écoutez tantôt les messages de vos pieds, tantôt ceux du sommet de votre tête. Laissez circuler...
– Faites dialoguer votre colonne vertébrale avec des transferts d'appuis progressifs (de plus en plus larges ou de plus en plus rapides etc.).
– Improvisez en variant les qualités d'appuis (des pieds, puis de tout le corps) : s'enfoncer, repousser, caresser, brosser, propulser, accueillir...etc.
– Explorez la notion de spirale en variant les moteurs de mouvements et en cherchant la lenteur dans le mouvement pour bien en préciser les chemins.
– Explorez les changements de niveaux avec fluidité, et agilité.
– Respirez et rythmez votre danse entre notions de poids et de suspension.
Enfin, n’hésitez pas à partager votre travail, observez-vous entre danseurs, prenez tous les retours qui vous parlent comme des indications pour aller vers une version de plus en plus qualitative et satisfaisante.
Je vous souhaite un parfait dosage entre effort et plaisir dans la traversée de cette variation !
Présentée ici comme « variation garçon », cette variation peut être interprétée sans différenciation de genre, sauf si elle est choisie pour l’épreuve d’admissibilité à l’EAT (voir encadré page 5).
Emmanuelle DUC
Duc, Emmanuelle
Emmanuelle Duc est danseuse, chorégraphe et pédagogue. Diplômée d’État (CAFE-Danse à Aix-en-Provence) et titulaire du Certificat d’Aptitude aux fonctions de professeur de danse (CNSMD de Lyon), elle enseigne la danse jazz au sein des conservatoires à rayonnement régional de Cergy-Pontoise et de Paris. Elle est régulièrement invitée en stages de transmission, en jury de fins de cycles, d’EAT, ou de DE. Elle tient à une bonne circulation entre interprétation, création et transmission pour nourrir sans cesse son univers artistique, sa pédagogie et sa créativité.
Interprète de la Compagnie PGK depuis 2012, elle est imprégnée par le travail de Patricia Greenwood-Karagozian dont les créations sont toutes jouées en musique live et ont pour dénominateur commun la relation entre musique et danse.
Emmanuelle Duc cultive aussi un intérêt particulier pour les performances dansées ou improvisées en milieux insolites depuis qu'elle a dansé en compagnies (Le Ballet des Zigues, Ex Nihilo) lors de plusieurs festivals d’arts de la rue en France et à l'international. Elle chorégraphie ses propres projets en questionnant les frontières entre espace scénique et espace public notamment avec son solo Rise.
Dessein, Pascal
Pianiste accompagnateur de danse au CRR de Cergy-Pontoise depuis bientôt 30 ans, Pascal Dessein enseigne l’accompagnement de danse et s’investit comme formateur en Pédagogie et Musique pour le DE de professeur de danse à l’AID. Il compose également pour la danse, le théâtre jeune public, pour son duo "Les 2 Pascal" et même en solo, marqué par son expérience de musicien au cirque Gruss et influencé autant par les courants post-romantiques que le jazz moderne du XXIe siècle.
Par ailleurs, il développe des actions culturelles avec des harmonies de conservatoire et soutient la question de l’inclusion en tant qu’improvisateur dans le spectacle Balbutio.
Le Mao, Gilles
Directeur de la société de production La Huit depuis 1990, Gilles Le Mao a produit et réalisé, pour le compte de la Délégation Générale à la Création Artistique, plus de 300 déclinaisons des « Épreuves de Danse » depuis 1996.
Producteur délégué de quelque 400 programmes audiovisuels et cinématographiques à La Huit, il réalise également de grands entretiens sur des personnalités de l'ethnologie, de l'architecture, du paysage et de l'histoire de l'art avec le ministère de la Culture. Prix 2009 du coup de cœur Musique du Monde de l'Académie Charles Cros pour le film « Les tambours de Tokyo », il a produit une cinquantaine de concerts documentés sur le jazz, les musiques du monde et la musique classique depuis 1999.
Il est également membre de différentes commissions sélectives cinéma depuis 2009 au CNC et dans les régions Limousin, Normandie et Grand-Est. Depuis 1995, il travaille avec le Ministère de la Culture - Drac Ile de France en lycée et BTS section cinéma et production.
JAZZ - Variation n°20 - Fin de cycle diplômant, garçon 1ère option - Épreuves de danse 2025
Chorégraphie : Emmanuelle DUC
Interprétation : François DEBAECKER
Musique originale : PASCAL DESSEIN, Romain PERDA et Nicolas FEUGER
Lumières : Philippe COUTANT
Production / Coproduction de l'œuvre vidéo : La Huit Production
Durée : 4 min 16
Épreuves de danse 2025
Numeridanse est une plateforme de consultation en ligne uniquement, le téléchargement des vidéos et musiques de variations est donc impossible.
Vous retrouverez toutes les informations dont vous avez besoin sur la page dédiée du site du ministère de la culture : culture.gouv.fr
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