À bras le corps
2017 - Réalisateur-rice : Centre national de la danse, Réalisation
Chorégraphe(s) : Charmatz, Boris (France) Chamblas, Dimitri (France)
Présentée dans la/les collection(s) : Centre national de la danse , CN D - Spectacles et performances
Producteur vidéo : Centre national de la danse
Vidéo intégrale disponible au CND de Pantin
À bras le corps
2017 - Réalisateur-rice : Centre national de la danse, Réalisation
Chorégraphe(s) : Charmatz, Boris (France) Chamblas, Dimitri (France)
Présentée dans la/les collection(s) : Centre national de la danse , CN D - Spectacles et performances
Producteur vidéo : Centre national de la danse
Vidéo intégrale disponible au CND de Pantin
À bras le corps
En 1992, tout juste sortis du conservatoire, Boris Charmatz et Dimitri Chamblas font une entrée fracassante sur la scène chorégraphique en présentant À bras-le-corps. Cette pièce qui soumet leurs corps à une énorme dépense d’énergie tranche avec les codes de l’époque. Comme l’explique Dimitri Chamblas, il s’agissait pour eux d’explorer ce qu’il était possible de faire « sans cadre, sans maîtres », et de « montrer tout ce qu’ils avaient appris à cacher » : tester les limites, les bords, surexposer les corps, la fatigue, le souffle, en confrontant leurs présences à celle du public. Répartis en carré autour des danseurs, les spectateurs voient et entendent tout : le martèlement des pas, les temps de récupération, les chocs, les frottements de chair, la peau qui commence à chauffer, puis à luire, puis à perler. La proximité autorise des zooms, des resserrements de focale sur un contact, un moment de flottement : comment une main prend une autre main, comment une main prend une cuisse, comment les corps se séparent et se retrouvent.
Objet physique, athlétique, conçu pour leurs corps de jeunes danseurs, À bras-le-corps aurait pu s’arrêter lorsque Dimitri Chamblas a mis une parenthèse à sa carrière d’interprète. Au lieu de ça, ils ont choisi de remettre leurs organismes à l’épreuve de cette danse de l’épuisement, et de voir ce que ces gestes avaient encore à leur dire, au présent. Avec l’entrée d’À bras-le-corps au répertoire du Ballet de l’Opéra de Paris, ils confient cette écriture dynamique à de jeunes interprètes qui vont, à leur tour, y confronter leur fougue et y lancer toutes leurs forces.
Charmatz, Boris
Né le 3 janvier 1973 à Chambéry.
Danseur, chorégraphe, mais aussi créateur de projets expérimentaux comme l’école éphémère Bocal, le Musée de la danse ou Terrain, Boris Charmatz va chercher la danse dans des endroits inhabituels. Soucieux de brancher ses propres questionnements sur l’état des corps contemporains, il conçoit des spectacles et formats hybrides qui, dans des espaces très divers, conjuguent création et répertoire, théorie et transmission.
D’abord élève à l’École de danse de l’Opéra National de Paris puis au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Lyon, il cosigne en 1993 sa première pièce avec Dimitri Chamblas, À bras-le-corps – un duo que les deux interprètes n’ont jamais cessé de danser depuis, entré au répertoire du Ballet de l’Opéra National de Paris en 2017. Il crée ensuite une série de spectacles qui ont fait date, parmi lesquels Aatt enen tionon (1996), Con forts fleuve (1999) ou Levée des conflits (2010), en parallèle de ses activités d’interprète et d’improvisateur (notamment avec Odile Duboc, Médéric Collignon, Anne Teresa De Keersmaeker et Tino Sehgal).
De 2009 à 2018, Boris Charmatz dirige le Centre chorégraphique national de Rennes et de Bretagne et y déploie le Musée de la danse, paradoxe tirant sa dynamique de ses propres contradictions, espace expérimental pour penser, pratiquer, mettre sens-dessus-dessous les rapports établis entre le public, l’art et ses territoires physiques et imaginaires. Le Musée de la danse articule le vivant et le réflexif, l’art et l’archive, la création et la transmission.
En 2011, il est artiste associé du Festival d’Avignon, et crée à la Cour d’honneur du Palais des papes enfant, pièce pour 26 enfants et 9 danseurs. Il y propose également « Une école d’art pour le Festival d’Avignon ».
Invité au MoMA (New York) en 2013, il conçoit Musée de la danse : Three Collective Gestures, projet décliné en trois volets et visible durant trois semaines dans les espaces du musée.
Après une première invitation en 2012, Boris Charmatz retrouve la Tate Modern (Londres) en 2015 avec le projet If Tate Modern was Musée de la danse ? comprenant des versions inédites de À bras-le-corps, Levée des conflits, manger, Roman Photo, expo zéro et 20 danseurs pour le XXe siècle. La même année, il ouvre la saison danse de l’Opéra national de Paris avec 20 danseurs pour le XXe siècle et invite 20 danseurs du Ballet à interpréter des solos du siècle dernier dans les espaces publics du Palais Garnier.
En mai 2015, il propose à Rennes Fous de danse, une invitation à vivre la danse sous toutes ses formes de midi à minuit. Cette « assemblée chorégraphique » qui réunit professionnels et amateurs, connaît deux éditions supplémentaires à Rennes (en 2016 et 2018) et d’autres à Brest, Paris (au Festival d’Automne en 2017) et à Berlin où Boris Charmatz est artiste associé de la Volksbühne durant la saison 2017-2018.
En 2016, il crée danse de nuit, performance nocturne pour l’espace urbain, et en 2017, 10000 gestes, pièce pour 24 danseurs. A la fin de l’année 2018, Boris Charmatz quitte le Centre chorégraphique national de Rennes et de Bretagne et crée pour l’occasion La Ruée au TNB, performance collective inspirée de l’ouvrage Histoire mondiale de la Francedirigé par Patrick Boucheron.
En janvier 2019, il lance Terrain, structure implantée en Région Hauts-de-France, projet d’expérimentations chorégraphiques sans mur ni toit, inséré dans la ville et l’espace public. À l’été 2019, le Zürcher Theater Spektakel lui donne carte blanche pour investir le site du festival, au bord d’un lac : terrain | Boris Charmatz : Un essai à ciel ouvert. Ein Tanzgrund für Zürich lance ainsi le premier test de ce projet. Pendant trois semaines, tous les jours, par tous les temps, le public assiste à des échauffements participatifs, des workshops, des performances et un symposium.
En 2020-2021, le Festival d’Automne à Paris consacre à Boris Charmatz un Portrait, composé de pièces du répertoire et de nouvelles créations : sont présentés La Ruée, (sans titre) (2000) de Tino Sehgal, La Fabrique (incluant notamment les projets et performance Session Poster, Ping Pong et J’ai failli), Aatt enen tionon, 20 danseurs pour le XXe siècle et plus encore, 10000 gestes, boléro 2 d’Odile Duboc, étrangler le temps, ainsi que La Ronde, création pour le Grand Palais, inspirée du texte La Ronde de Arthur Schnitzler et Happening Tempête pour l’ouverture du Grand Palais Ephémère. En 2021, il ouvre le Manchester International Festival avec Sea Change, une performance dans une rue de la ville avec 150 interprètes amateur·ice·s et professionnel·le·s. En novembre 2021, à l’Opéra de Lille, il crée et danse le solo SOMNOLE.
En août 2022, Boris Charmatz prend la direction du Tanztheater Wuppertal Pina Bausch. Il y construit, avec Terrain, un nouveau projet artistique entre l’Allemagne et la France, dédié au développement conjoint de son travail chorégraphique et du répertoire de Pina Bausch. En mai 2023, il présente WUNDERTAL, une série d’événements dans la ville de Wuppertal. En septembre 2023, il crée au Mariendom, église brutaliste à Neviges (Allemagne) Liberté Cathédrale, sa première pièce réunissant l’Ensemble du Tanztheater Wuppertal et des danseurs de Terrain. En 2024, il est l’Artiste complice de la 78ème édition du Festival d’Avignon, où il présentera CERCLES, atelier en public pour participant.e.s, Liberté Cathédrale en plein air, et le projet Forever (immersion dans Café Müller de Pina Bausch).
Boris Charmatz est l’auteur de plusieurs ouvrages : Entretenir/à propos d’une danse contemporaine (2003, Centre national de la danse/Les presses du réel) cosigné avec Isabelle Launay ; Je suis une école (2009, Éditions Les Prairies Ordinaires), qui relate l’aventure que fut Bocal ; EMAILS 2009-2010 (2013, ed. Les presses du réel en partenariat avec le Musée de la danse) cosigné avec Jérôme Bel. En 2017, dans la collection Modern Dance, le MoMA (Museum of Modem Art, New York) publie la monographie Boris Charmatz, sous la direction d’Ana Janevski avec la contribution de Gilles Amalvi, Bojana Cvejić, Tim Etchells, Adrian Heathfield, Catherine Wood...
Il réalise plusieurs films, déplaçant souvent, hors des lieux de spectacle et pour la caméra, des matériaux chorégraphiques tirés de ses pièces. Avec César Vayssié, il signe notamment Les Disparates (1999), Levée (2014), Danse gâchée dans l’herbe et TRANSEPT (2023) ; avec Aldo Lee, Une lente introduction (2007) ou étrangler le temps (2020), Ces films ont fait l’objet d’une exposition au Frac Sud – Cité de l’art contemporain à Marseille en 2023.
Source et en savoir plus : https://www.borischarmatz.org/
Chamblas, Dimitri
Du duo À bras-le-corps créé avec Boris Charmatz en 1993 à celui avec Kim Gordon en 2018, le parcours de Dimitri Chamblas reflète un goût pour la rencontre qu’il ne cesse de mettre en oeuvre. Il collabore avec de nombreux artistes comme Bret Easton Ellis, William Forsythe, Glen Keane, Benjamin Millepied, Mathilde Monnier, Alex Prager, Nile Rodgers, Claire Tabouret et Virginie Viard. En 2015, il fonde et dirige la 3e Scène à l'Opéra national de Paris, puis devient directeur de la danse au California Institute of the Arts de Los Angeles en 2017. Dimitri Chamblas définit sa propre cartographie de la création, déplaçant la danse là où on l'attend le moins, comme à l'intérieur des prisons de haute sécurité, ce dont témoigne le documentaire Dancing inA-Yard de Manuela Dalle. Son travail a été présenté à la Tate Modern (Londres), au Centre Pompidou (Paris), au Museum of Contemporary Art à Los Angeles, à l'Opéra national de Paris, à Performa New York, à NYU Skirball (New York) et au Musée du Louvre (Paris).
Aujourd'hui, c'est à travers son Studio qu'il développe ses projets : takemehome, une pièce pour 9 interprètes en collaboration avec Kim Gordon, la mise en scène de Crowd Out, un opéra pour 1000 voix de David Lang, ou encore Slow Show, une performance pour cinquante participants qui ralentit le temps et donne lieu à une installation éponyme composée d'une série de portraits vidéo. Tour à tour danseur, enseignant, chorégraphe et directeur artistique, la danse est le véhicule de Dimitri Chamblas qui lui permet de voyager dans divers contextes géographiques et sociaux à travers le monde.
Source et en savoir plus : https://www.dimitrichamblas.com/
Centre national de la danse, Réalisation
Depuis 2001, le Centre national de la danse (CND) réalise des captations de ses programmations de spectacle et de pédagogie et crée des ressources à partir de ces représentations filmées (interviews, conférences dansées, rencontres avec des artistes, démonstrations, grandes leçons, colloques spécialisés, montages thématiques, etc.).
À bras le corps
Chorégraphie : Boris Charmatz et Dimitri Chamblas
Interprétation : Stéphane Bullion (danseur étoile), Karl Paquette (danseur étoile)
Musique additionnelle : Niccolò Paganini, Caprices nos 1, 10 et 16
Lumières : Yves Godin
Production / Coproduction de l'œuvre chorégraphique : Musée de la danse / Centre chorégraphique national de Rennes et de Bretagne, direction Boris Charmatz. Association subventionnée par le ministère de la Culture (Direction régionale des Affaires culturelles / Bretagne), la ville de Rennes, le conseil régional de Bretagne et le conseil départemental d’Ille-et-Vilaine. Entrée au répertoire du Ballet de l’Opéra de Paris le 16 mars 2017. Spectacle créé dans sa version initiale le 13 janvier 1993 à La Villa Gillet / Lyon.
Durée : 39 minutes
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